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Tchad : Déby somme le chef de Boko Haram de se rendre


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Le président tchadien Idriss Déby Itno a promis mercredi « d’anéantir » le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram et d’éliminer son chef, Abubakar Shekau, s’il ne se rendait pas, affirmant savoir où il se trouve.

Ph/Dr- Idriss Deby Itno, président tchadien

Ph/Dr- Idriss Deby Itno, président tchadien

Abubakar Shekau « a intérêt à se rendre, nous savons là où il est. S’il refuse de se rendre, il va subir le même sort que ses camarades », a déclaré le chef de l’État lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, en visite à N’Djamena.

Le chef du groupe islamiste, a-t-il poursuivi, « a fui Dikwa (Nigeria) lors des derniers combats » entre l’armée tchadienne et les insurgés.

Le 17 février, des soldats tchadiens avaient chassé Boko Haram de Dikwa, sur la route entre Gamboru, à la frontière avec le Cameroun, et la ville stratégique de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno dans le nord-est du Nigeria, située à 90 km.

Deux soldats tchadiens et 117 islamistes ont été tués ce jour-là au cours de violents combats, selon l’état-major tchadien, dont l’armée jusque-là déployée au Cameroun, avait pénétré pour la première fois en profondeur en territoire nigérian.

« Nous allons gagner la guerre et nous allons anéantir Boko Haram contrairement à ce que pensent certains médias. Les forces tchadiennes et nigériennes vont continuer leur mission pour mettre fin définitivement à cette nébuleuse », a ajouté Idriss Déby.

« L’heure a sonné pour tout musulman du Tchad, du Niger ou d’ailleurs de se réveiller et de faire face à ce qu’on appelle le terrorisme islamique. Il faut faire face à ces criminels qui détruisent notre belle religion », a-t-il affirmé.

On sait peu de choses sur Abubakar Shekau, dont la tête a été mise à prix par les États-Unis.

Selon des sources nigérianes, Abubakar Shekau est le fils de fermiers pauvres qui s’est radicalisé en fréquentant une école coranique. Il a pris le contrôle de Boko Haram en 2010.

« Pas de retour en arrière »

L’armée nigériane a affirmé en septembre dernier qu’un homme se présentant comme Shekau dans des vidéos mises en ligne avait en fait été tué lors d’une opération dans le nord-est du pays.Cependant, les États-Unis et d’autres experts ont émis des doutes sur cette affirmation que Shekau lui-même a démenti dans une vidéo.

Le Nigeria et ses voisins, le Tchad, le Niger et le Cameroun, ont lancé le mois dernier une campagne militaire conjointe sans précédent contre Boko Haram.

Le porte-parole de l’armée nigériane, le général Chris Olukolade, a de son côté affirmé mercredi qu' »il n’y a ni retour en arrière, ni ralentissement » des opérations militaires côté nigérian.

« Les campagnes aériennes se poursuivent en vue de déloger toutes les cellules terroristes, enclaves ou cachettes identifiées (…) » des insurgés, a-t-il dit lors d’un point presse à Abuja.

A ce titre, il a fustigé « certains segments de la société » qui tentent de « saper le moral » des troupes nigérianes en « minimisant délibérément les succès opérationnels accomplis jusque-là (…) ».

« Ce groupe de personnes a malicieusement exagéré le rôle de soutien de nos alliés étrangers » au détriment des efforts menés par les soldats nigérians sur le terrain », a-t-il dit.

Selon le général Olukolade, les rudes coups portés ces dernières semaines aux islamistes relèvent d’une « initiative conçue et conduite par l’armée nigériane mais bénéficiant du soutien de la force multinationale revigorée », composée de troupes tchadiennes, camerounaises, et nigériennes.

Tout en saluant les « efforts de collaboration » fournis par les troupes des pays voisins, le porte-parole a insisté sur le fait qu’il n’y a eu « aucun compromis concernant la souveraineté ou le territoire du Nigeria ».

L’armée nigériane a annoncé ces derniers jours avoir repris plusieurs localités du nord-est tombées aux mains de Boko Haram, après avoir été très critiquée pour son incapacité à venir à bout du groupe islamiste armé.

L’insurrection islamiste et sa répression par les forces de l’ordre nigérianes ont fait plus de 13.000 morts dans le nord-est du Nigeria depuis 2009.

Malgré le déploiement d’une coalition régionale contre Boko Haram, le groupe poursuit ses raids sanglants de manière quasi-quotidienne au Nigeria comme dans les pays voisins de la région du lac Tchad.

Deux militaires nigériens ont été tués et un autre blessé mercredi dans l’explosion d’une mine artisanale posée par Boko Haram près de Diffa, dans le sud.


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