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Chronique : « Cette gouvernance est arrivée à son terme, son contenu est épuisé »


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Surprenant, très surprenant comme analyse. Mais puisque c’est la liberté d’expression je voudrais quand même dire un mot à mon jeune frère et ami Abdoul Karim Sango dont la rhétorique semble aux antipodes des réalités et des aspirations intrinsèques de la jeunesse et de son peuple.

Ph: DR - Son excellence monsieur Blaise Compaoré, ALORS QUE INTERDICTION LUI EN FAITE PAR LES DISPOSITIONS DE LA LOI FONDAMENTALE

Ph: DR – Son excellence monsieur Blaise Compaoré, ALORS QUE INTERDICTION LUI EN FAITE PAR LES DISPOSITIONS DE LA LOI FONDAMENTALE

Trois des médiateurs ont été du Collèges des sages. Ce collège a adopté un rapport en juillet 1999. Même si je ne partage pas l’aperçu politico-historique qu’ils ont fait en introduction, il reste que globalement les recommandations qu’ils ont fait à l’époque étaient très pertinentes et leur application nous aurait évité la situation explosive dans la qu’elles nous sommes aujourd’hui.

 

Ce rapport, le président compaoré n’y a pas donné suite. Bien que la société civile et certains partis  politiques rappellent chaque fois à l’ordre du jour ce rapport, sauf erreur aucun des membres du dit comité des sages n’a jugé utile de rappeler sa mémoire et sa conscience pour tirer la sonnette d’alarme.
Qu’aujourd’hui certains d’entre eux se transforment en médiateurs cela est fort étonnant. Sans remettre en cause la bonne foi qui est la leur et certainement leur amour de la patrie.

Permettez-moi de pensez qu’ils ne sont pas francs avec eux-mêmes et très peu courageux et que cette médiation est de la fumigation. Ils disent eux-mêmes ceci :  » A l’évidence, le ressort principal de toutes cette agitation, c’est à n’en pas douter, l’épineuse question de la transition politique à l’horizon 2015, avec en toile de fond l’hypothèse souhaitée de par les uns et rejetée par les autres d’une candidature du Président actuel de notre pays , Son excellence monsieur Blaise Compaoré, ALORS QUE INTERDICTION LUI EN FAITE PAR LES DISPOSITIONS DE LA LOI FONDAMENTALE ( souligné par moi) ».

Ont-ils besoin de médiation pour dire aux Président Compaoré ceux que eux-mêmes ils écrivent clairement?
Bref, venons-en à cette théorisation fallacieuse de transition pacifique ou apaisé.
Franchement c’est un peu fort de café, voilà des gens qui ont géré le pays depuis 26 ans sans coup férir avec tout ce que cela comporte d’abus et d’exactions et qui veulent poursuivre  » la si longue marche » et on doit se supplier pour leur demander s’il leur agréent de bien vouloir arrêter? Lorsque des gens sont hostiles à la République, à leur peuple, à la nation, que reste-il à la souveraineté populaire et nationale pour exprimer sa légitimité ?

Les transitions politiques dans une démocratie normale sont par essence pacifiques et apaisés. Lorsque vous commencer à utiliser ces mots c’est qu’en vérité vous savez que vous êtes dans une démocratie biaisé ou plus exactement dans une « Démokrature ». Et vouloir opposer une logique démocratique à une logique néo-bonapartiste, relève de l’euthanasie politique et sociétale.

Il faut être clair. La patrie est en danger. La république aussi. Ce danger est le fait de prédateurs qui ne sont plus à désigner. Le peuple les connaît suffisamment. Ce peuple veut faire naître du nouveau mais le vieux se refuse à mourir. D’où la crise profonde actuelle à trois composantes de diverses formes et de différentes capacités. L’un « c’est nous, pas bouger » qui ont pour eux l’arrogance du pouvoir et crois avoir la force nécessaire qui sous-tend la dite arrogance ; le deuxième c’est le mouvement oppositionnel politique qui s’en tient aux respects des textes et l’esprit des textes et veut une alternance selon les mêmes textes ; le troisième groupe c’est cette majorité de femmes et d’hommes exténués, qui en ont marre, qui ne sont pas dans des chichis politiciens ni dans la fumigation et qui veulent simplement ici et maintenant que l’homme et sont système disparaissent à jamais.
Le premier groupe qui est rentré par effraction sanglante dans l’histoire de son peuple et qui sait mieux que quiconque que ce n’est pas un bulletin qui l’a installé là, accepter difficilement d’en sortir pour répondre de sa gouvernance.

Le second groupe qui s’est forgée en référence oppositionnelle à l’homme et son système a le dos au mur coincé par la marche de l’histoire car il s’agit de vaincre ou périr.

Enfin le troisième dont la majorité comprend toute une génération qui n’a connu que la présente gouvernance veut juste en finir tout de suite.
Peut-il y avoir une médiation ou une conciliation entre ces groupes? L’alliance circonstancielle est obligatoire entre les deux derniers groupes, mais entre ceux-ci et le premier, l’antagonisme est irréconciliable, il faut qu’un parte. Quelque soit la forme par laquelle il partira.

Il ne saurait y avoir deux lectures de la situation politique du Burkina aujourd’hui. Toute chose nait, grandit et meurt. Cette gouvernance est arrivée à son terme, son contenu est épuisé. S’il peut encore partir de lui même, c’est tant mieux pour lui. S’il ne le peut, le peuple assumera pleinement sa souveraineté, toute sa souveraineté dusse-t-il y laisser des plumes.
Du reste l’histoire des nations et des peuple n’enseigne-t-elle pas que la liberté ça se crie, ça se hurle, ça se vit et que pour être protagoniste de sa propre histoire il faut en payer le prix?
Cheriff  Sy

 


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