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Politique et Religion : Déclaration de Mgr Ganyé le 4 janvier 2014 à Sèdjè-Dénou


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Merci à tout le monde. Merci au chef de l’Etat qui a eu l’humilité de venir jusqu’à nous ici. Nous exprimons toute notre reconnaissance et toute notre gratitude à vous-même en personne et à chacun de ceux qui vous ont accompagné jusqu’ici… Merci à tous ceux qui ont fait la route pour venir jusqu’à nous. Merci à quelques membres députés qui sont des amis particuliers invités ; je les remercie tous… Députés, Assemblée, gouvernement, je vous dis toujours la même chose, écoutez-vous.

PH: Dr - Mgr Antoine Ganye, l'Evêque de Cotonou

PH: Dr – Mgr Antoine Ganye, l’Evêque de Cotonou

L’Assemblée nationale écoute le gouvernement, le gouvernement écoute l’Assemblée nationale pour le bien du pays. Je ne cesserai jamais de vous dire ça. Dans ce cadre intime, c’est très bien que nous revenions encore  là-dessus. Le peuple que nous avons, c’est un peuple enthousiaste, qui n’est pas exigeant du tout, qui se contente de peu. Alors, quand on a un peuple comme ça, on peut se dire qu’on a une grande richesse. Et si on a une grande richesse, il ne faut pas la gaspiller. Alors nous sommes entre les mains du gouvernement et entre les mains de l’Assemblée nationale, les deux instances importantes de chaque pays, et donc de notre pays. Alors, que l’écoute demeure entre vous les deux instances. Tendez l’oreille ! Nous, nous ne voulons pas savoir si vous vous cassez la bouche, si vous vous cassez le nez, on ne veut pas savoir. Offrez-vous mutuellement l’écoute. Et puis, organisez le dialogue social pour chaque problème. Mettez peut-être en place une équipe qui va penser l’organisation d’un dialogue social. Le dialogue social n’est pas autre chose, n’a pas une autre organisation que ce qui a été fait à l’occasion de la conférence nationale. La conférence nationale nous a laissé des problèmes, nous a laissé tout un processus de thèmes à étudier. Et c’est bon qu’une équipe organise le dialogue social pour que la société s’asseye autour de chaque thème. C’est le thème économie, c’est le thème politique. La politique est une bonne chose. Elle est nécessaire. Il y en a qui disent que c’est un mal nécessaire. Ce n’est même pas du tout un mal puisque la politique est une science que nous étudions. Il y a la science politique et les actes politiques. Les actes politiques doivent se mirer dans la science politique. La science politique sert de miroir à nos actes politiques. Pour être scientifique, il faut être sévère pour soi-même. Il ne faut pas poser des actes seulement ; il faudrait voir si l’acte que nous posons répond aux principes scientifiques de la politique. Parce que vous devez faire la politique ; il n’y a rien à faire. Nous vous confions cela. Moi, ce n’est pas mon fort ; quand on dit politique, je me retire. Je cherche seulement le bien de la société. Et c’est tout. Mais ceux qui ont la vocation d’exercer la politique, qu’ils l’exercent. Et nous leur reconnaissons cela. Nous reconnaissons toutes les peines qu’ils endurent, toutes les difficultés qu’ils rencontrent, toutes les souffrances. Mais comment veulent-ils faire cela sans souffrance, sans difficulté ? Non ! Parce qu’il s’agit de diriger des hommes, des familles, des groupements, des associations, des hommes de toute volonté. Et c’est toutes ces volontés qu’il faut capter et conjuguer ensemble. C’est ça la difficulté ; conjuguer les volontés ensemble ! C’est ça mes chers amis, Assemblée nationale et Gouvernement. Quelles que soient vos appartenances à ceci ou à cela, lorsqu’il s’agit de notre pays, lorsqu’il s’agit de notre Nation, laissez tout tomber. Vous croyez que nous prêtres ici, on a la même volonté, la même pensée ? Pas du tout. Chacun a sa pensée, il se débrouille avec, il bouge avec. Mais quand l’essentiel est posé, tout le monde est là. Parce que c’est l’essentiel. L’essentiel ici, c’est Jésus-Christ. L’essentiel pour vous les politiciens, gouvernement et Assemblée nationale, c’est le pays, c’est la Nation qui vous a donné naissance. Alors je vous convie à ce dialogue, à cette écoute. Que les grands aident les petits à grandir et que cesse le mythe nord-sud. Ce n’est pas un beau mythe ; c’est un mythe qu’il faut massacrer, qu’il faut tuer, briser. Ce mythe-là, faites-le disparaître. J’en ai causé souvent avec le chef de l’Etat, je crois qu’il n’a pas oublié. Tout pays a un nord ; tout pays a  un sud. Un pays qui n’a pas de nord, qui n’a pas de sud est un pays qui n’a ni tête ni pied. Ce serait un pays monstre ; or nous ne sommes pas monstres. Nous sommes des êtres humains. Je vous en supplie, vous les grands politiciens, faites disparaître ce mythe pour qu’on ne parle pas de « pauvreté du nord », « richesse du sud ». Non ! Non ! Qu’on n’en parle pas. C’est le même pays. Celui qui est riche au sud, comment va-t-il faire pour que celui qui est au nord réussisse. Voilà ce que le dialogue social doit faire. Comment ce qu’on pourrait appeler grande entreprise va faire pour que la petite entreprise aussi grandisse à l’ombre de la grande. Voilà la politique que nous devons mener dans notre pays pour qu’il y ait l’entente, pour qu’il y ait la paix. La paix n’est pas une chose gratuite. La paix est une chose qu’on acquiert et on l’acquiert  en mettant les balises qu’il faut, les principes qu’il faut. Il faut vous aider mutuellement : que le sud aide le nord et que le nord aide le sud. Le nord a des valeurs que le sud ne possède pas et que nous, nous connaissons très bien ; il n’y a pas que la richesse matérielle, non ! Le sud possède des richesses que le nord ne possède pas. Alors, cette compénétration nord-sud, sud-nord pourra nous aider à la longue à faire disparaître ce mauvais mythe nord-sud, sud-nord. Que cela cesse. Que 2014 nous apporte la cessation, la disparition de ce mythe. J’espère que mes amis les députés, mes amis les membres du gouvernement, j’espère que vous m’avez saisi, vous m’avez compris ! Faites tout pour cela…

(La Croix du Bénin)

 

Mgr Antoine Ganye


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