Le but de ces films, affirme la réalisatrice Aminata Diallo Glez, qui nous a accordé cet entretien, «est de contribuer à raisonner la population confrontée à la gestion des conflits, de bannir les actes de violences extrajudiciaire envers les civils mais aussi les brutalités à l’encontre des autorités (policiers, gendarmes ou pompiers) et de permettre de situer les responsabilités dans le calme.» Ainsi se résume les nobles objectifs de «Tempête sur la cité». Un pays de chaos, ce n’est dans l’intérêt d’aucun Burkinbè.
Fasozine.com: Pourquoi le titre «Tempête sur la cité»?
Aminata Diallo Glez: «Tempête sur la cité» parce que cela illustre bien le contenu de notre sujet sur l’incivisme. Tout le monde fait le constat que de plus en plus, dès qu’il y a un accident de la route, certains ont tendance à se faire justice eux mêmes. Quand ce n’est pas le conducteur qui est frappé à mort, c’est son véhicule qui est brûlé. L’incivisme est en train de prendre une telle ampleur que pour contribuer à lutter contre, nous avons pensé à des petits films de 13 minutes pour sensibiliser les populations. Il s’agit de scénariser les actes que nous vivons au quotidien et faire passer un message à la fin pour appeler chacun de nous à bannir toutes formes de violences dans nos actes de tous les jours. C’est ainsi que nous avons tourné dans les marchés, dans la rue, sur le campus, etc.
Votre message passera-t-il, quand on sait que l’incivisme a atteint un niveau aussi important au Burkina Faso?
Je suis convaincu que le message passera, d’autant plus que je n’ai pas la prétention de pouvoir éradiquer ce fléau toute seule. Ces films sont une contribution dans le combat que tout le monde est déjà conscient qu’il faut mener contre l’incivisme. C’est pourquoi sur ce projet, je n’ai pas voulu travailler avec des professionnels. J’ai préféré, par exemple, impliquer les habitants qui sont voisins de quartier et aussi des étudiants sur le campus. Le comité d’écriture comprend d’ailleurs des étudiants. Les étudiants m’ont également proposé des scénarii. Nous essayons d’impliquer tout le monde afin que chacun puisse s’identifier au moins dans un numéro. Nous travaillons également avec les sapeurs pompiers. Ils participeront aux scènes d’incendie et d’accidents.
Y aura-t-il des sujets tabous dans ce téléfilm?
Non, nous allons parler de tout. Mais je ne sais pas s’il y aura des censures sur tel ou tel sujet au niveau de la diffusion. Nous n’allons occulter sciemment aucun sujet dans le registre. Et toutes les autorités que nous avons rencontrées à ce sujet ont donné leur accord de principe dans ce sens.
Quel est le public cible?
Ce film s’adresse à tout le monde, à tous les âges. Parce que ce ne sont pas seulement les enfants ou les jeunes qui posent ces actes d’incivisme.
Avez-vous les moyens de mener ce projet à terme?
Je dirai non pour l’instant. A l’heure actuelle, nous avons rencontré pas mal de structures et nous nourrissons de promesses. Nous sommes entrain de faire cinq épisodes pilote, en espérant l’accompagnement nécessaire.
(Fasozine)