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Dossier / Etats-Unis / Impasse budgétaire : Obama se dit « exaspéré » par le camp républicain


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Au deuxième jour de fermeture partielle des services fédéraux américains, aucun accord n’a été trouvé entre républicains et démocrates sur le budget 2014. Une impasse qui « exaspère » le président américain.

Ph : Dr - Barack Obama, désespéré...

Ph : Dr – Barack Obama, désespéré…

« Shutdown » : les fonctionnaires au chômage forcé se consolent avec des repas gratuits

En raison du bras de fer sur le budget entre le Sénat et la Chambre des représentants, 800 000 fonctionnaires américains sont au chômage forcé. Pour les soutenir, des commerçants de Washington leur proposent des services gratuits.

Alors qu’ils n’ont plus le droit de se rendre sur leur lieu de travail depuis le 1er octobre, lesfonctionnaires des administrations fédérales américaines jugés « non-essentiels » ont trouvé un peu de réconfort auprès de plusieurs commerçants de Washington. Scandalisés par la paralysie budgétaire qui fait suite au bras de fer entre le Sénat et la Chambre des représentants sur le programme deréforme du système de santé et sur le vote du budget 2014, des entrepreneurs ont en effet décidé d’offrir aux employés en congés forcés sans solde des services gratuits.

Comme le rapporte l’AFP, une chaîne locale de fast-food, Z-Burgers, propose des burgers gratuits aux fonctionnaires affectés par le blocage. Le propriétaire, un Iranien qui a immigré aux États-Unis dans les années 1980, sait qu’il va perdre de l’argent si « la paralysie dure plus de 20 jours », mais il tient à aider les fonctionnaires qui constituent une grande partie de sa clientèle.

Loisirs, vin et sandwich

Le célèbre chef José Andrès a aussi annoncé sur Twitter que trois de ses restaurants (Jaleo, Zaytinya et Oyamel) fourniront un sandwich par jour aux employés fédéraux au chômage technique. « On dirait que vous avez besoin d’un verre ! », plaisante pour sa part sur son compte Twitter le Mockingbird Hill, un bar à vin du centre-ville de Washington. L’établissement propose ainsi un verre gratuit aux travailleurs contraints de rester chez eux.

Certains restaurants ironisent même sur l’incapacité des représentants américains qui n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le vote du budget. Le Pork Barrel BBQ offre ainsi un sandwich au porc à tous ceux qui présentent une carte d’employé fédéral, exception faite des membres du Congrès.

Les fonctionnaires au chômage peuvent aussi occuper leur temps par des loisirs mais sans avoir besoin de sortir leur portefeuille. Le National Geographic Museum ou encore le National Museum of Women in the Arts leur proposent ainsi un accès libre. Et pour ceux qui préfèrent les activités manuelles, le centre Fibre Space les invite à suivre gratuitement un cours de tricot le temps du blocage.

Obama blâme la « croisade idéologique » des républicains

Le président américain a condamné le bras de fer entre le Sénat et la Chambre des représentants sur le budget, qui a conduit à une paralysie du gouvernement. Les républicains refusent de voter le financement de la réforme du système de santé. Les républicains ne doivent pas « prendre en otage une partie de la population pour des raisons idéologiques », a exhorté Barack Obama, mardi 1er octobre, depuis la Maison-Blanche. Le président américain n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’attitude des républicains et leur « croisade » destinée à « priver des millions d’Américains d’une assurance santé abordable ».

Faute d’un accord entre le Sénat et la Chambre des représentants sur le budget pour 2014, le gouvernement fédéral a officiellement cessé ses activités depuis mardi 1er octobre minuit (6 heures à Paris). Quelque 800 000 fonctionnaires fédéraux sont donc contraints au chômage technique, le gouvernement étant dans l’incapacité de les payer.

« Mon message à la Chambre des représentants [majoritairement républicaine, NDLR] est : votez ce budget, empêchez un blocage économique, n’infligez pas cela au peuple américain, il ne le mérite pas », a martelé Barack Obama, visiblement irrité par la situation, inédite dans le pays depuis 1996. « Je veux me remettre à la tâche pour créer de nouveaux emplois, améliorer la sécurité… »

À l’origine du bras de fer budgétaire entre le Sénat et la Chambre des représentants : le programme de réforme du système de santé, mesure phare du premier mandat de l’actuel président américain, promulguée en 2010 et confirmée en 2012 par la Cour suprême. Les républicains de la Chambre des représentants ont, en vain, réclamé un report de l’application de ce plan, connu sous le nom d’ « Obamacare« . L’impasse dans les discussions a provoqué un blocage dans le vote du budget, et une paralysie partielle du gouvernement.

S’adressant aux républicains mardi, Barack Obama a de nouveau défendu sa loi de réforme du système de santé. « Pour moins de 100 dollars par mois, les 15 % d’Américains qui n’ont actuellement pas d’assurance maladie pourront en souscrire une grâce à cette réforme du système de santé », a poursuivi le chef de l’État américain. Des dizaines de milliers de nos compatriotes meurent tous les ans car ils ne sont pas assurés. Est-ce que cela vous parle ? ».

Lundi soir, le président américain avait assuré aux républicains que leur bataille était vaine. « La réforme du système de santé sera menée à bien quoi qu’il arrive, » avait-il déclaré. Mardi, il a en outre rappelé que le budget destiné à l’application de la loi avait déjà été votée, et l’argent dépensé. Un volet important de cette réforme est entré en vigueur mardi: des millions d’Américains sans assurance maladie peuvent désormais s’inscrire sur internet pour bénéficier d’une couverture subventionnée à partir de janvier 2014.

Près d’un million de fonctionnaires américains en congés forcés

Depuis mardi à minuit (6 heures à Paris), le gouvernement fédéral américain a officiellement cessé ses activités, le Sénat et la Chambre des représentants ayant été incapables de s’entendre sur la question du budget. Une première depuis 1996.

Le bras de fer continue à Washington. Faute d’accord entre le Sénat, à majorité démocrate, et la Chambre des représentants, dominée par les républicains, la Maison Blanche a ordonné aux agences fédérales de cesser leurs activités, mardi 1er octobre à minuit (6 heures à Paris).

« Malheureusement, nous n’avons pas d’indication claire que le Congrès agira à temps pour que le président signe une résolution budgétaire avant la fin de la journée de demain, le 1er octobre 2013, a annoncé Sylvia M. Burwell, directrice du bureau du budget de la Maison Blanche. Les agences doivent donc exécuter leurs plans pour une cessation ordonnée de leurs activités en l’absence de budget ».

Plus de 800 000 fonctionnaires fédéraux jugés non essentiels, sur un total de plus de deux millions, devaient se retrouver en congés forcés sans soldes dès mardi matin. Les effectifs des administrations se retrouveront réduits au minimum vital.

« La réforme de santé sera menée quoi qu’il arrive »

Comme à l’hiver 1995-1996, sous la présidence de Bill Clinton, le gouvernement fédéral américain est contraint de réduire ses activités au strict minimum, malgré les appels insistants de Barack Obama à voter un budget dans l’urgence. Le Sénat a rejeté, à la dernière minute, lundi 30 septembre, un projet de loi de finances temporaire proposé par les républicains. Une proposition qui revêtait un défaut majeur : il sapait – encore une fois – la loi sur la santé du président américain. Inconcevable pour les démocrates.

« La réforme du système de santé sera menée à bien quoi qu’il arrive, » avait déclaré le président amércain dans la soirée de lundi, lors d’une conférence de presse, refusant de céder aux pressions des républicains. « Une paralysie de l’État aura des effets très concrets sur l’économie », avait-il également prévenu. Le chef de l’État a toutefois voulu se montrer rassurant en déclarant que les prestations sociales continueront d’être versées, le courrier distribué, et les militaires payés. « Vous et vos familles méritez mieux que le dysfonctionnement auquel nous assistons au Congrès », a-t-il lancé aux soldats dans un message vidéo.

Parcs et musées nationaux fermés

Partout dans le pays, les parcs et musées nationaux resteront fermés jusqu’à la fin du blocage au Congrès. Les fonctions régaliennes de l’État fédéral – justice, sécurité, opérations militaires extérieures – sont en revanche assurées.

Pour l’heure, chaque camp se renvoie la responsabilité de cet échec parlementaire. « C’est une honte que ces gens, élus pour représenter le pays, finissent par représenter le Tea Party et les anarchistes », a tonné Harry Reid, chef de la majorité démocrate au Sénat. « Nous en sommes là car le président et les démocrates du Sénat voulaient ce résultat depuis le début », analyse de son côté le républicain Ted Poe, sur son compte Twitter.

France24.com

Première fermeture des services fédéraux américains en 17 ans

La Maison blanche a ordonné lundi la fermeture partielle des services d’un Etat fédéral américain privé de budget, une première depuis dix-sept ans et le résultat de trois ans de divisions entre le Congrès et Barack Obama.C’est la première fois depuis l’hiver 1995-96 qu’intervient une telle fermeture des services fédéraux, qui pourrait mettre un million de fonctionnaires au chômage technique.

Le Congrès, divisé entre une Chambre des représentants à majorité républicaine et un Sénat majoritairement démocrate, avait jusqu’à minuit heure de Washington (mardi 04h00 GMT) pour s’entendre sur un budget, même provisoire, mais aucun compromis n’a émergé.Poussés par leur aile droite, les républicains insistaient pour inclure dans la loi de finances une clause retardant la mise en oeuvre de la réforme de l’assurance-maladie, l’emblématique « Obamacare » intouchable aux yeux du président et des démocrates.

Toute la journée de lundi, ils ont continué de renvoyer au Sénat un texte de financement amendé incluant le report de l’application de la réforme de la santé avant de proposer, peu avant l’heure-butoir, la création d’une commission de négociation bipartite. Mais le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a rejeté cette proposition, refusant de négocier avec « un pistolet sur la tempe ».

« IL Y AURA UN GAGNANT ET UN PERDANT »

En fin d’après-midi, Barack Obama s’est adressé aux journalistes pour évoquer les conséquences d’une fermeture des services fédéraux et dénoncer une nouvelle fois l’attitude du camp républicain poussé selon lui par « sa droite extrême », allusion au mouvement ultraconservateur du Tea Party qui fait campagne depuis trois ans contre le président, sa réforme de l’assurance-santé et le gouvernement fédéral. L’enjeu politique est particulièrement important pour le Parti républicain qui tentera l’an prochain de reprendre le contrôle du Sénat.

Les sondages montrent qu’ils seront probablement davantage tenus pour responsables de ce ’shutdown’ que les démocrates. »Il y aura un gagnant et un perdant », prédit le sondeur Peter Brown. « Obama et les démocrates ont un léger avantage. »Pour le stratège républicain John Feehery, il est surtout étonnant que la crise n’ait pas éclaté plus tôt. « Nous avons un gouvernement divisé avec des vues diamétralement opposées. Il fallait une crise pour obtenir quelque résultat », a-t-il dit.

Devant les journalistes, Barack Obama a voulu rassurer la population en déclarant qu’en cas de ’shutdown’, le courrier serait toujours distribué, les prestations sociales, aux pauvres et personnes âgées notamment, continueraient d’être versées mais il a averti qu’une fermeture des services gouvernementaux aurait un « impact économique très réel sur les gens ».A l’attention des républicains, le président a souligné que la réforme du système de santé prendrait effet ce mardi comme prévu, quelles que soient les tentatives de l’opposition.

Les Américains sont divisés sur la question de savoir s’il faut lier le financement de la réforme de la santé à celui des activités gouvernementales, mais ils sont plus nombreux à penser que la paralysie budgétaire est imputable aux républicains (25%) plutôt qu’à Obama (14%), même si 44% d’entre eux jugent que tout le monde est à blâmer, selon un sondage Reuters/Ipsos.

LA DETTE COMME PROCHAINE ECHEANCE

La Maison blanche a pris ses dispositions pour mettre en place des effectifs réduits au strict minimum afin d’assurer dès mardi le fonctionnement d’organes essentiels comme le conseil de sécurité nationale. Le propre programme du président pourrait être perturbé, alors que Barack Obama doit s’envoler samedi pour une tournée d’une semaine dans quatre pays d’Asie.

« Ce voyage est prévu, nous comptons l’effectuer. Nous verrons ce qui se passe au fil de la semaine », a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Jay Carney. La fermeture des services fédéraux durera jusqu’au vote d’une nouvelle loi de finances par le Congrès, ce qui pourrait prendre des jours voire des semaines. Le précédent ’shutdown’ avait eu lieu sous la présidence de Bill Clinton du 16 décembre 1995 au 6 janvier 1996 et mis 800.000 fonctionnaires au chômage technique. Ce bras de fer au Capitole augure mal d’une autre échéance cruciale pour les finances publiques américaines.

Les élus doivent se mettre d’accord pour relever le plafond de la dette fédérale, qui est pour l’instant de 16.700 milliards de dollars (12.325 milliards d’euros). Faute d’accord à la mi-octobre, les Etats-Unis seront contraints de faire défaut sur une partie de leurs obligations. Avec David Lawder, Susan Heavey ; Jean-Stéphane Brosse pour le service français.

 


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