Politique /Burkina Faso : la composition du gouvernement de transition dominé par l’armée

 Un gouvernement de transition a été formé au Burkina Faso, nommé après plusieurs jours d’intenses tractations, avec des militaires aux commandes de quatre ministères, apprend-on le 23 novembre de source officielle.

D’autre part, le lieutenant-colonel Issac Zida, l’homme fort du «pays des hommes intègres» depuis trois semaines, cumule le poste de Premier ministre avec celui de ministre de la Défense, et l’un de ses bras droits, le colonel Auguste Denise Barry, a été nommé au poste de ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, l’équivalent du ministère de l’Intérieur.

Au total l’armée compte quatre membres (avec le ministère des Mines et celui des Sports) dans ce gouvernement de transition qui comporte 26 portefeuilles et qui gérera le Burkina jusqu’aux élections présidentielle et législatives prévues en novembre 2015.

Le président de la transition, Michel Kafando occupe également le poste de ministre des Affaires étrangères.

L’armée avait pris le pouvoir le 31 octobre après la démission du président Blaise Compaoré, dans le sillage d’un soulèvement populaire après 27 ans de règne. Les hauts gradés avaient désigné le lendemain Isaac Zida comme chef de la transition, mais sous la forte pression internationale et face au mécontentement de la population, celui-ci a été contraint à rendre rapidement le pouvoir aux civils. Bien que l’armée domine ce cabinet intérimaire, plusieurs postes importants ont été confiés à des membres de la société civile. Ainsi, l’Economie et les Finances reviennent à Jean Gustave Sanon, qui avait travaillé dans ce ministère au Burkina, avant de faire carrière à l’UEMOA (Union monétaire ouest-africaine) et au Fonds monétaire international (FMI).

Joséphine Ouédraogo, candidate malheureuse au poste de président de la transition, devient ministre de la Justice. Augustin Loada, figure éminente de la société civile, est chargé de la Fonction publique.

Volontairement, les chefs de l’opposition ne figurent pas au gouvernement de transition, car aucun des membres du nouvel exécutif ne sera autorisé à participer aux élections de novembre 2015.

Voici la composition du gouvernement de transition burkinabè :

-Michel Kafando : Affaires étrangères et Coopération régionale

-Yacouba Isaac Zida (lieutenant-colonel): Défense nationale et Anciens Combattants

-Auguste Denise Barry (colonel): Administration territoriale, Décentralisation et Sécurité

-Jean Gustave Sanon: Économie et Finances

-Joséphine Ouédraogo: Justice, Droits humains et Promotion civique, garde des Sceaux

-Boubacar Ba (colonel): Mines et Énergie

-François Lompo : Agriculture, Ressources hydrauliques, Assainissement et Sécurité alimentaire

-Hippolyte Dah : Industrie, Commerce et Artisanat

-T. Frédéric A. K. Nikiema : Communication, chargé des Relations avec le Conseil national de la transition, porte-parole du gouvernement

-Adama Sagnon : Culture et Tourisme

-Moumouni Guiguemdé : Infrastructures, Désenclavement et Transports

-Amédée Prosper Djiguemdé : Santé

-René Bagoro : Habitat et Urbanisme

-Filiga Michel Sawadogo : Enseignements secondaire et supérieur

-Samadou Coulibaly : Éducation nationale et Alphabétisation

-Augustin Loada : Fonction publique, Travail et Sécurité sociale

-Jean Noël Poda : Recherche scientifique et Innovation

-Sadou Maiga : Environnement et Ressources halieutiques

-Salifou Dembele : Jeunesse, Formation professionnelle et Emploi

-Jean-Paul Rouamba : Ressources animales

-Nébila Amadou Yaro : Développement de l’économie numérique et Postes

–David Kabré (colonel) : Sports et Loisirs

-Bibiane Ouédraogo-Boni : Action sociale et Solidarité nationale

-Nicole Angéline Zan-Yelemou : Promotion de la femme et du genre

-Bédializoun Moussa Nebié : ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coopération régionale

-Amina Bambara-Billa : ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargée du Budget

-Alain Thierry Ouattara : secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres