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Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG-2014) : Le Bénin occupe le 18ème rang sur les 52 pays Africains


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La Fondation Mo Ibrahim vient de publier ce lundi 29 septembre 2014, son rapport 2014, d’indice sur la gouvernance africaine (IIAG) sur les 52 pays africains. Le Bénin occupe le 18ème rang sur les 52 pays Africains avec un score global de 56,7.  Un score peu honorable qui paraît encourageant selon les analystes par rapport à certains pays ; ce qui révèle que sur le plan de la gouvernance le Bénin progresse même si l’évolution sur 5 ans est en deçà de 3,5%. Par rapport à l’état de la gouvernance en Afrique, la Fondation Mo Ibrahim relève une amélioration du niveau global de gouvernance sur le continent mais souligne certaines tendances préoccupantes.

Mo Ibrahim, président Fondateur du Prix  au lancement du rapport 2014

Mo Ibrahim, président Fondateur du Prix au lancement du rapport 2014

L’Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG) fournit périodiquement une évaluation  annuelle de l’état de la gouvernance sur le continent africain. Il s’agit du recueil le plus complet de données quantitatives dans ce domaine. L’IIAG 2014 comprend 130 variables  issues de 34 sources indépendantes africaines et globales. Au total, des données réunies par l’IIAG 2014, couvrent la période 2000-2013 et s’étale sur deux cycles de cinq ans : 2005-2009 et 2009-2013. La notation de cette étude est basée sur 100 et l’IIAG 2014 couvre 52 pays africains.

 

Annuellement, des modifications mineures y sont apportées et qui peuvent être de nature méthodologique, ou liées à l’inclusion ou l’exclusion de certains indicateurs. La totalité de l’IIAG est chaque fois révisée rétrospectivement pour en tenir compte. Les comparaisons dans le temps doivent donc être effectuées uniquement à partir des données de l’IIAG 2014.

 

Etat de la gouvernance en Afrique 

 

L’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG) 2014, montre que le niveau global de gouvernance sur le continent africain a progressé entre 2009 et 2013. Toutefois, au cours des dix dernières années, les principaux moteurs de cette tendance généralement positive ont changé. « Les résultats de l’IIAG 2014 interpellent notre perception de l’état de la gouvernance africaine. Le continent africain progresse, mais l’histoire est complexe et ne correspond pas nécessairement aux stéréotypes courants. Même si le tableau général a bonne allure, restons vigilants et ne cédons pas à la complaisance », a déclaré Mo Ibrahim, président de la Fondation Mo Ibrahim.

 

Au niveau des pays, les résultats de l’IIAG 2014 témoignent de la forte capacité de progression de plusieurs pays jusqu’ici sous-performant. Mais ils mettent aussi en évidence certaines fragilités parmi les pays du peloton de tête. Ainsi, les pays ayant enregistré la plus forte progression de ces cinq dernières années figurent dans la deuxième moitié du classement. La Côte d’Ivoire, la Guinée et le Niger, notamment, ont depuis 2009 inversé une trajectoire initialement négative, pour se hisser en tête des pays ayant le plus progressé au cours des cinq dernières années. Cette évolution remarquable a été principalement tirée vers le haut par la catégorie Participation et Droits de l’Homme. Dans le même temps, les champions historiques  (Maurice, le Cap-Vert, le Botswana, l’Afrique du Sud et les Seychelles) tout en conservant leur place dans le peloton de tête, enregistrent une dégradation de leurs résultats dans au moins une des quatre catégories, bien que leur parcours demeure globalement positif.

 

« Les résultats de l’IIAG 2014 montrent que les têtes de classe ne sauraient considérer leur position comme définitivement acquise. Au-delà, il reste  à faire en sorte que cette « dynamique africaine », dont tout un chacun se félicite, bénéficie réellement à l’ensemble des concitoyens de notre continent », a souligné Jay Naidoo, membre du Board de la Fondation Mo Ibrahim.

 

Les résultats sectoriels indiquent que les principaux facteurs du progrès du niveau général de gouvernance ont évolué. La progression globale enregistrée au cours des cinq dernières années (2009-2013) résulte conjointement des catégories Participation et Droits de l’Homme et Développement Humain, prenant ainsi le relais de la catégorie Développement Economique Durable qui, après avoir été l’élément moteur de la progression du niveau général de gouvernance au cours des années 2005-2009marque le pas au cours des cinq années suivantes (2009-2013).

 

Les progrès enregistrés par la catégorie Participation et Droits de l’Homme ont pris de l’ampleur, et en font la catégorie qui enregistre désormais la plus forte progression sur la période 2009-2013 (+2,4 points). Au-delà de la tendance positive affichée par les sous-catégories Droits et Parité, les progrès les plus marqués apparaissent dans la sous-catégorie Participation, notamment au travers de l’indicateur Participation à la vie politique. « Avec un électorat en constante progression, qui a largement démontré sa volonté de se faire entendre. Les résultats de la catégorie Participation et Droits de l’Homme témoignent du caractère essentiel d’une dimension de la gouvernance qu’aucun gouvernement ne peut ignorer », souligne Mary Robinson, membre du Board de la Fondation Mo Ibrahim.

 

A l’inverse, la catégorie Développement économique durable, marquée entre 2005 et 2009 par la plus forte progression de toutes les catégories (+3,4 points), inverse cette tendance et enregistre même une légère baisse (-0,2 points) au cours des cinq années suivantes (2009-2013). Cette détérioration résulte à la fois du recul de deux des quatre sous-catégories qui la composent, Gestion publique et Environnement des entreprises, et de l’essoufflement des deux autres, Infrastructures et Secteur agricole.

 

« Il se pourrait que les profits immédiats liés à une meilleure gestion économique aient déjà été engrangés. Pour le continent africain, devenir un acteur pleinement compétitif de l’économie globale est un défi qui risque de se compliquer, à l’heure où l’évolution du cours des matières premières devient moins favorable pour de nombreux pays », a déclaré Lord Cairns, membre du Board de la Fondation Mo Ibrahim.

 

La catégorie Sécurité et État de Droit continue de révéler des tendances préoccupantes. Douze pays du continent enregistrent en 2013 leur plus mauvais résultat depuis 2000. Après avoir perdu 1,5 points  entre 2005 et 2009, cette catégorie continue de se dégrader au cours des cinq années suivantes, bien que de façon moins marquée (-0,8 points). C’est la seule catégorie à avoir enregistré deux baisses successives au cours des deux quinquennats de la décennie. Si la sous-catégorie Sécurité nationale fait figure d’exception avec une progression de 0,5 points au cours de la période 2009-2013, c’est essentiellement en raison de l’amélioration de l’indicateur Tensions frontalières, la plus forte de tous les indicateurs de l’IIAG 2014. La sous-catégorie Sécurité individuelle poursuit sa détérioration, perdant 1,1 point au cours des cinq dernières années, avec le recul de quatre des six indicateurs qui la composent.

 

« Même si les tendances générales sont positives, les divergences de performance que traduit l’IIAG 2014 sont un sujet de préoccupation. La solidité et le caractère durable de la prospérité future de l’Afrique dépendront de la capacité du continent à s’engager  dans toutes les dimensions de la gouvernance, y compris sécurité et état de droit », considère Salim Ahmed Salim, président du Comité d’attribution du Prix Ibrahim.

 

Dans le même temps, la catégorie Développement Humain poursuit de façon consistante la progression enregistrée depuis 2005 (+2,2 points sur 2005- 2009 et +2,3 points sur 2009-2013). La totalité des sous-catégories qui la composent, et 41 des 52 pays du continent, ont progressé au cours des cinq dernières années. Un quart d’entre eux se sont améliorés de plus de 5 points. La sous-catégorie Santé enregistre la plus forte hausse au cours de la dernière période de toutes les sous-catégories de l’IIAG, avec la progression généralisée de tous les indicateurs qui la composent, mesurant pour l’essentiel la mortalité maternelle, les vaccinations et la sous-nutrition. Il reste que ce paysage largement positif masque une mauvaise performance de certains pays, notamment dans la sous-catégorie Protection sociale.

 

Encadré :

 

Etat de la gouvernance au Bénin

 

L’IIAG 2014 classe le Bénin 18ème sur les 52 Etats africains avec un score global de 56,7% sur un taux d’évolution en cinq de -3,5%. Ce qui veut dire que même si les performances en matière de gouvernance sont légèrement améliorées, on note une chute sur l’évolution en cinq ans à partir de 2010 jusqu’en 2013 au niveau de trois catégories sur les quatre ciblées. Ces  catégories se présentent comme suit :

 

  • Sécurité et Etat de droit (Redevabilité, Sécurité individuelle, Sécurité nationale) le taux record noté en matière de sécurité depuis 2011 est celui de 2007, 67,9% sur 54,0. Depuis 2007, la tendance est baissière jusqu’en 2013 avec 55,6% sur 51,7% ;
  • Participation et Droits de l’homme, (participation, Droits, parité). En 2009 le Bénin a atteint un chiffre record de 71,2% sur 48,1% pour évoluer dans une tendance baissière jusqu’en 2013 avec 65,6% sur 49,9%;
  • Développement économique durable (Gestion publique, Environnement des entreprises, Infrastructures et Secteur agricole) le taux record observé dans cette catégorie était 52,2% en 2014 sur 46,4% pour chuter en 2013 sur 47,0% sur 45,6% ;
  • Développement humain (Protection sociale, Enseignement et Santé), l’évolution du  Bénin a été observée au niveau de cette catégorie où un infléchissement a été noté depuis 2006, année à partir de laquelle on note une progression constante jusqu’en 2013 avec un taux de 58,5% sur 58,7% du score global en Afrique.

 

En effet, l’IIAG 2014 souligne le caractère crucial de la mise en place d’institutions fiables  et équitables, qu’il s’agisse de structures sanitaires, de  systèmes de redevabilité ou d’organismes statistiques.

 

Fondée en 2006, la Fondation Mo Ibrahim se concentre sur le rôle essentiel du leadership et de la gouvernance en Afrique. En proposant des outils visant à améliorer le leadership et la gouvernance, la Fondation souhaite  contribuer au changement positif du continent. (A.A.)


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