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Démographie : Croissance rime avec éducation, l’emploi des jeunesses : Une préoccupation constante : L’analyse de quelques autorités gouvernementales


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Un Panel de haut niveau organisé par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a rassemblé des représentants du système des Nations Unies et des membres du Gouvernement sur plusieurs composantes du développement de la population : Pour planter le décor, le Directeur régional du PNUD, M. Abdoulaye Mar Dieye estime que : « Pour une orientation de nos Etats, il faut investir dans les compétences. Il ne s’agit pas seulement des formations classiques, mais la formation des mathématiques, et des technologies  pour que nous puissions être au cœur de l’information. Parce qu’aujourd’hui les PMA sont sur le même marché de compétition que les pays à revenu intermédiaire et les pays développés. Donc, sans transition démographique rapide, les possibilités de capitaliser sur la démographie diminuent.  Il alors impérieux d’investir dans la planification familiale, la santé de la reproduction, l’autonomisation de la jeune fille et de la femme tout en prenant en compte les défis de la jeunesse qui est une préoccupation constante ». C’était un débat très riche d’analyses, d’opinions et de vérités. Voici quelques interventions retenues pour nos lecteurs.

 

Abdoulaye Mar Dieye Directeur régional du PNUD

Abdoulaye Mar Dieye Directeur régional du PNUD

M. Antonin Dossou, Ministre en charge de l’Evaluation et des Politiques publiques et des Programmes de Dénationalisation : « Combien d’école de maçons, carreleurs, plombiers qualifiés avons-nous ? »

PH: DR - Le ministre Antonin Dossou : « Chez nous, c’est après l’échec dans l’enseignement secondaire, qu’on vous oriente vers l’enseignement technique »

PH: DR – Le ministre Antonin Dossou : « Chez nous, c’est après l’échec dans l’enseignement secondaire, qu’on vous oriente vers l’enseignement technique »

Le thème qui nous réunit relève non seulement de la démographie mais aussi du développement. Le développement démographique est un potentiel. La croissance potentielle que l’on peut obtenir de façon additionnelle, de la dynamique de la population croise l’évolution de la mentalité. Lorsque des politiques appropriées sont mises en œuvre, on obtient une baisse concomitante des taux de la natalité et de la mortalité, qui fait que la structure de la population se modifie.

Globalement, la population par âge, de 0 à 15 ans se réduit, de sorte que finalement, la part de la population dépendante  (ceux qui ne travaillent pas encore et ceux qui ont plus de 65 ans) lorsqu’on les rapporte à la part de la population active (15 à 64 ans), ce ratio diminue. Ce qui signifie qu’il y a une augmentation significative de la population en âge de travailler, qu’il faut justement mettre en condition. Quand on parle de renforcement des capacités, il ne s’agit pas seulement des capacités productives des Etats, mais des capacités productives des individus pour que cette catégorie de population puisse contribuer à la création de richesse suffisante.

Dans le cadre de l’éducation, quelles sont les actions que l’Etat peut mettre œuvre pour que cette jeunesse puisse contribuer à la création de richesse ?

Le système éducatif est censé donner aux apprenants les outils nécessaires pour être de bon citoyen. Il s’agit pour les décideurs de pouvoir offrir à cette population en âge de travailler, la possibilité d’être bien et mieux formé, en bonne santé pour contribuer au développement. Quand on prend le cas de l’Université nationale du Bénin,  94% des Etudiants sont inscrits dans des filières redistributives (les lettres, langues et autres) ; à peine 6% sont inscrits dans les filières productives (Mathématiques, Agronomie, Ingénierie, etc). Or, ce sont ces filières qui offrent le sous bassement appropriés pour passer directement à un métier efficace, plutôt que de se retrouver dans l’administration. En tant que décideurs, nous avons la responsabilité de reprofiler notre système éducatif. Il nous faut à nouveau, nous mettre ensemble au niveau de la nation pour discuter des produits que nous voulons faire sortir de notre école. Sous d’autres cieux, il y a des systèmes qui permettent d’envoyer le plus grand nombre dans les filières professionnalisées. Alors que chez nous, c’est après l’échec dans l’enseignement secondaire, qu’on vous oriente vers l’enseignement technique. Ce qui veut dire qu’on a des sous apprenants qui ne sont pas motivés. Et ceux qui sont brillants ne sont pas forcément orientés vers l’enseignement technique. Combien d’école de maçons, carreleurs, plombiers qualifiés avons-nous ? Voilà, ce n’est pas mauvais d’être un bon maço

 

Marcel de Souza, Ministre du Pla, du Développement et de la Prospective : « Nous pouvons orienter le système éducatif vers l’employabilité pour satisfaire les besoins du marché »

PH:DR- Marcel de Souza ministre du développement, de l'Analyse économique et de la Prospective : « Organisons la rupture afin d’orienter les jeunes vers des formations professionnalisées… »

PH:DR- Marcel de Souza ministre du développement, de l’Analyse économique et de la Prospective : « Organisons la rupture afin d’orienter les jeunes vers des formations professionnalisées… »

Par rapport à la question démographique, nous les dirigeants devront agir sur deux points : Que faire pour maîtriser notre croissance démographique et que faire pour arrimer cette croissance démographique à la croissance économique ?

Au niveau du Bénin, la population continue de grandir et nous sommes passés à une croissance de 3,25 en 2002 et à 3,50 en 2013. Ce qui veut dire qu’un peu plus de 20 ans, la population va se doubler. Et que faire du point de vue croissance démographie pour maîtriser cette situation. Nous notons qu’avec l’appui de l’UNFPA, 8% des femmes seulement ont accès au planning familial ; donc il faut agir. Au niveau de la politique budgétaire, voir dans quelle mesure on peut renforcer l’accès des femmes au planning familial pour qu’il y ait des espacements, un taux de fécondité relativement faible, (l’indice du taux de fécondité qui était à 5,1 est passé à 4,9 ; ce qui veut dire qu’une femme béninoise a en moyenne 5 enfants. Cela  pose le problème de l’emploi, de l’assainissement au niveau des villes, de la sécurité et des bidonvilles qui vont être créés et même le problème de loisirs avec tous ses corollaires au niveau des villes et campagnes. C’est la preuve qu’il y a une proportion forte à produire des enfants. Mais de l’autre côté, il faut pouvoir les nourrir : la sécurité alimentaire nutritionnelle, que faire ?

Face à tous ces problèmes, il faut des actions, comme l’a dit le Secrétaire général des Nations Unies, l’éducation d’abord. Que faire pour orienter et reformater le système éducatif ? Au Bénin, nous sommes en train de préparer un forum pour réorienter l’enseignement global. Quand on prend les statistiques 94% font l’enseignement général. Nous pouvons orienter le système éducatif vers l’employabilité pour satisfaire les besoins du marché. Et comme nous voulons transformer notre économie, organisons la rupture afin de pouvoir orienter les jeunes vers les formations qui puissent leur permettre d’avoir des emplois et lutter contre la pauvreté.

A juste titre, tout le monde pense qu’il faut maîtriser la planification familiale pour pouvoir tirer profit ce dividende démographique. Pourquoi n’en fait-on pas une loi au niveau de l’Etat, la maîtrise du planning familiale si nous savons que c’est un agent de développement ?

Il s’agit d’un problème de prospective et de programmatique. Dans nos Etats, nous avons toujours des problèmes d’orientation en matière budgétaire où on fait face aux plus urgents. Au niveau des PMA, il faut d’abord payer les salaires, garantir la paix et voir dans quelle mesure on peut impulser la croissance. On ne regarde pas de manière prioritaire, la démographique qui est comme une bombe. Si nous continuons à cette allure où au Bénin, chaque femme peut faire 5 enfants, voyez-vous ce que cela représente ? Il faut la formation, l’éducation, la santé, etc ; chaque année, il faut construire des salles de classes, former des enseignants et médecins, etc. Mais de l’autre côté, il faut produire des valeurs ajoutées. Avec quel moyen allons-nous faire face à la démographie ?

Cela nécessite beaucoup de ressources. Les PTF font de leur mieux, le gouvernement pour sa part, a pris la décision de faire des réorientations pour que du point de vue budgétaire, on puisse mettre des ressources pour faire face à cette situation. Malheureusement, nous sommes en permance en ramadan budgétaire. Il y a des choix à faire mais qui vont tenir compte de nos contraintes. C’est la maximisation sous contrainte et qui fait que nous devons faire ces choix dans les années à venir. Nous en sommes bien préoccupés. Un plaidoyer doit être fait dans ce sens pour que chaque famille puisse avoir accès au planning familial et cela avec l’éducation à la base et l’alphabétisation.

 

Abdoulaye Mar Dieye, Directeur régional du PNUD : « Il faut regarder la planification familiale comme un programme de développement »

Abdoulaye Mar Dieye Directeur régional du PNUD :  « Il faut surtout voir les effets bénéfiques du planning familial »

Abdoulaye Mar Dieye Directeur régional du PNUD : « Il faut surtout voir les effets bénéfiques du planning familial »

Moi, je ne prends pas la protection sous l’angle de loi, l’approche de la planification familiale est une approche individuelle et c’est dans le respect des cultures et des valeurs. Ici, nous faisons le plaidoyer comme sur le retour à l’investissement à la planification familiale. Il faut regarder la planification familiale comme un programme de développement. Sur un dollar que vous mettez dans le planning familial vous obtenez en retour 5 dollars. Ce qu’il faut voir, ce sont les effets bénéfiques du planning familial : combien de vies sont sauvées, combien de femmes on sauve des naissances rapprochées pour quelles participent à l’activité économique ? C’est tout cela qu’on doit regarder comme retour sur l’investissement au planning familial.

 

MmeMarie Laurence Sranon,  ministre en charge de la Famille, des personnes âgées, des Pauvres et des Handicapés :  « Il faut revoir les programmes de la reproduction sexuelles dès la classe de CM2 »

 

Ph: DR - La ministre Marie-Laurence Sranon : « Le concept genre est un facteur de développement… »

Ph: DR – La ministre Marie-Laurence Sranon : « Le concept genre est un facteur de développement… »

Je voudrais revenir sur la réorientation de l’éducation, des programmes scolaires, surtout pour ce qui concerne les filles, il faut revoir les programmes de la reproduction sexuelles dont les cours sont donnés à partir de la classe de 3ème ; et les facteurs socio-culturels empêchent les parents d’échanger avec les enfants sur la sexualité. Je pense qu’il y a encore un programme à faire dans ce domaine, en réorientant les programmes pour que les éducateurs déjà, à l’école puisent en parler déjà en classe de CM2 car tout passe par l’éducation.

Et en matière de l’autonomisation de la jeune fille, il y a encore beaucoup à faire, l’accès à l’égalité entre homme et femme, nous avons à réfléchir là-dessus pour revoir le budget à y consacrer puisque l’homme qu’on évoque le genre, certains n’arrivent pas encore à comprendre que c’est un facteur de développement. Homme et femme ensemble pour l’émergence, ça parait encore comme un tabou.

Depuis 2006, nous avons les microcrédits au plus pauvres pour appuyer les femmes qui gèrent les ménages seules. Aujourd’hui les femmes nous disent : « Nous arrivons à organiser nos foyers, à contribuer aux charges du ménages ». En tout cas, la réorientation de l’éducation reste un problème et puisqu’un forum s’annonce sur le sujet, je pense qu’il sera pris en compte, l’éducation,  l’autonomisation de la femme, les violences faites aux femmes, puisque nous avons mené des études dans presque tous ces domaines

 

 

M. le ministre en charge de la Réalisation des OMD et Post OMD, Fulbert Géro Amoussouga : « Si nous n’agissons pas sur des institutions informelles qui sont fortement ancrées, nous ne pouvons pas aller loin »

 

Ph: DR- Fulbert Géro Amoussouga : « Nous devons commencer par corriger les mentalités »

Ph: DR- Fulbert Géro Amoussouga : « Nous devons commencer par corriger les mentalités »

Il est clair dans les débats que l’indicateur qui se rapporte à l’autonomisation des femmes dans les OMD n’est plus suffisant ; au niveau du gouvernement, quelles sont les stratégies que vous mettez en place pour élargir cet indicateur dans l’agenda post-2015 ?

Le problème d’autonomisation de la femme n’est pas forcément la réalisation de l’égalité entre homme et femme. Pour nous, c’est un débat à part, parce qu’on peut prendre des mesures discriminatoires pour rattraper. Mais autonomiser la femme, c’est avant tout avoir un budget conséquent qui puisse permettre justement, de renforcer les capacités de la femme pour intervenir dans l’activité économique. Renforcer cette capacité, revient finalement à avoir des gens qui pensent genre. Penser genre pour nous, c’est à la fois l’homme ou la femme qui dans toute décision qu’il prend au niveau du budget, de la nation, pense immédiatement en termes d’égalité homme et femme. Donc dans quelle mesure le budget que nous votons se traduit en termes de prise de décision, favorise tant l’homme que la femme ?

Je crois que, c’est à ce niveau que nous devons commencer par corriger les mentalités. Mais l’autonomisation de la femme rurale, dans le monde rural,  il y a la division par genre du travail, il y a également la coutume ; puisqu’il faut penser en termes institutionnel. Les institutions que nous avons sont à la fois formelles et informelles. Actuellement au Bénin, les institutionnelles informelles l’emportent sur les institutions formelles. Il est important d’agir sur les institutions informelles. Dans le monde rural, la terre se paternalise ; nous ne sommes pas les premiers, l’Europe a connu un peu ces genres de développement en disant que c’est l’aîné qui hérite et les autres vont finalement au monastère et autres. Mais ici, la terre se paternalise : la femme n’a pas droit à la terre, c’est le garçon qui est appeler à perpétuer à travers des générations.

Cela veut dire que, quelque soit ce que nous allons faire ici au niveau formel, si nous n’agissons pas sur des institutions informelles qui sont fortement ancrées, nous ne pouvons pas aller loin. L’autonomisation de la femme suppose également des efforts en vue de changer un peu la mutation au niveau des institutions informelles.

De la même manière en ce qui concerne la division du travail, l’homme est propriétaire de la terre à l’initiative de l’investissement mais la femme travaille sur la terre. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, si vous faites les enquêtes sur la pauvreté au Bénin, personne n’accepte d’être pauvre et si vous demandez à l’homme, qu’est-ce qui fait sa richesse, les indicateurs de la richesse? Il vous répond : au premier plan, c’est le nombre d’enfants, vient ensuite le nombre de femmes.

Donc vous comprenez très bien, ce que nous appelons aujourd’hui des transformations à faire au niveau du dividende démographique, suppose un changement de mentalité dans notre communauté. Parce qu’on dit chez nous, l’enfant c’est la richesse et avoir le plus de femmes, c’est avoir la possibilité d’avoir le plus d’enfants pour aller loin.

 

 

Nassirou Arifari Bako, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine: « Je pense que plus on éduque, moins on aura besoin d’inciter les gens à faire planning familial»

 

Ph:DR-:  Nassirou Arifari Bako : « Je suis persuadé que nous devons aller à des sanctions beaucoup plus radicales : la perte de l’emploi fera réfléchir beaucoup pour limiter certains comportements »

Ph:DR-: Nassirou Arifari Bako : « Je suis persuadé que nous devons aller à des sanctions beaucoup plus radicales : la perte de l’emploi fera réfléchir beaucoup pour limiter certains comportements »

Pensez-vous qu’avec les grands ensembles, sur fond de la coopération régionale, on peut trouver un programme pour aborder la question du planning familiale sur le plan continental  afin de bénéficier réellement les dividendes démographiques ?

 J’observe un certain postulat mécanique qui dit : « Moins on a de gens à supporter en termes de populations inactive, plus on a de population active, plus on va vers le développement. Tout est question de ce que l’on veut mettre dans le développement si c’est produire, produire, de la richesse matérielle, rien que ça, je pense que le postulat de base me pose un petit problème.

Il y a également un déterminisme démographique où il y a un raisonnement par inférence, où on part des réalisations actuelle dans une certaine partie du globe où il y a une certaine démographie déjà réalisée et on se dit : « Ils se sont développés parce qu’ils ont pu réduire la taille de la population dépendante ». Mais en oubliant le fait que les problèmes auxquels les gens sont confrontés de part et d’autres ne sont pas les mêmes ; d’un côté c’est des problèmes de vieillesse, cela veut dire que c’est la stratégie qui a fait ses preuves en terme de développement, a aussi ses revers et il faut qu’on imagine une situation de juste milieu.

Lorsque je jette un coup d’œil sur l’évolution démographique des pays du tiers monde de façon générale, en partant du cas du Bénin ;  il y a 10, 15 ans,  le taux de fécondité au Bénin en moyenne, c’était 7 par femme. Au recensement de 2002,  c’était tombé à 6,1 et au dernier recensement de 2013, nous sommes passés à 4,9 disons 5 par femme.

Parallèlement, lorsqu’on prend le taux de fourniture en termes de planning familial, le taux de couverture tourne autour de 8%. Cela veut dire que ce n’est pas forcément le planning familial qui constitue le moteur fondamental du changement de comportement. Mais qu’il y a beaucoup d’autres paramètres.

Essentiellement, il faudrait en termes de stratégie mettre l’accent fondamentalement sur l’éducation. Lorsqu’on éduque, on forme et la capacité de ressources humaines est développée, on gagne en qualité des hommes, d’impulsion de changement de comportement. Et la plupart du temps, ceux qui vont à l’école, pour les femmes, l’âge de mariage augmente, la volonté d’avoir d’enfants est contrôlé de même que chez les hommes quoi qu’on dise. Donc en termes d’investissement, nous devons avoir des priorités, il y a des secteurs dans lesquels, plus on investi, plus on a des résultats mais pas dans des politiques de court termes, mais dans des politiques de moyen et long termes. Il faut plus investir dans l’éducation, mobiliser plus de ressources dans l’éducation que dans d’autres secteurs. Je pense que plus on éduque, moins on aura besoin d’inciter les gens à faire planning familial. Ils auront eux-mêmes accès à l’information et décideront. Cela fait plus de 30 à 40 ans que nous sommes dans ce programme de planning familial. Je pense qu’il faut qu’on essaye d’approcher les problèmes en termes de changement de paradigme. D’une manière ou d’une autre, il faut qu’on prenne le courage à deux mains pour y aboutir.

Dans les grands ensembles, nous sommes crédités d’ici à 2050, de deux milliards d’habitants en Afrique ; aujourd’hui, nous sommes autour de 900 millions. Ce qui veut dire qu’en 40 ans, la population africaine va être doublée avec toutes les implications possibles. On estime qu’on aura autour de 60% de jeunes de moins de 25 ans.

A cet effet les défis sont majeurs et que sur la période visée, fondamentalement, le principal moyen de contrôler la croissance démographique, c’est éduquer. Ensuite, créer des espaces normatifs répressifs à l’égard de certains nombre de comportements. De façon générale, à près de 70%, ce sont les adultes qui sont la cause des grossesses précoces dans le système scolaire. Qu’est-ce que nous avons comme dispositif pour réprimer, décourager cet état de chose ? Je suis persuadé que nous devons aller à des sanctions beaucoup plus radicales : la perte de l’emploi fera réfléchir beaucoup pour limiter certains comportements.

Des réflexions sont menées au niveau régional et continental pour mettre en place des dispositifs pour accompagner ces changements de manière à ce que le dividende démographique dont on parle soit une source d’opportunité et non une bombe.

 

 

Mme Françoise Assogba, Ministre en charge de la Microfinance et de  l’Emploi des jeun:« Il faut que nos jeunes s’orientent de plus en plus vers des métiers productifs »

 

Ph: Dr- Mme Françoise Assogba, Ministre en charge de la Microfinance et de  l’Emploi des jeun:« Il faut que nos jeunes s’orientent de plus en plus vers des métiers productifs »

Ph: Dr- Mme Françoise Assogba, Ministre en charge de la Microfinance et de l’Emploi des jeun:« Il faut que nos jeunes s’orientent de plus en plus vers des métiers productifs »

La plupart des économies sont basées sur l’industrie extractive (pétrole, ressources minières, etc). Est-ce qu’à partir de cette forme d’économie peut-on permettre aux jeunes d’avoir des emplois ? Quelles sont les nouvelles stratégies pour permettre aux jeunes de bénéficier d’un emploi décent ?

 Avant d’aborder la problématique de l’emploi des jeunes, je voudrais apporter ma contribution aux questions de planning familial et d’autonomisation des femmes. Pour moi, ce n’est pas étonnant que nous soyons seulement à 8%, parce que je vois mal, comment on peut parler de planning familial à une jeune fille rurale. Aller parler de planning familial à une jeune fille qui n’est pas éduquée, ce serait très difficile. Comme vous l’avez dit tout à l’heure, c’est l’éducation formelle et en même temps l’éducation informelle qui est l’alphabétisation de ces jeunes filles. A 12 ans, 15 ans, on les voit le bébé au dos, et ce sont des filles qui ont déjà un ou deux enfants. Qu’est-ce que nous allons faire de cette masse critique ? Je crois aussi qu’il faut réorienter le système éducatif.

Nous parlons de l’autonomisation des femmes, mais parlons aussi de l’emploi des jeunes ; comment autonomiser aussi les jeunes. Parce que si nous autonomisons trop la femme, nous allons construire une société unijambiste. Les femmes disent souvent : « Vous nous aidez, quand nos maris n’ont rien, ils font pression sur nous, et nous prennent ce que vous nous prêtez comme crédit. Alors pensez aussi à renforcer nos maris ». Donc c’est la question du genre qui est ainsi soulevée à travers un financement inclusive.

Par rapport à la problématique de l’emploi des jeunes, nous avons élaboré au Bénin, une politique d’emplois avec une stratégique bien précise et de plus en plus pour ceux qui nous suivent, comme nous savons qu’au niveau de l’emploi salarié, nous n’avons plus tellement d’atout pour nos jeunes, de plus en plus, nous leur parlons de l’auto-emploi, de l’entreprenariat des jeunes. Nous communiquons beaucoup par rapport à cette potentialité que nous offrons au jeune. Et le gouvernement de son côté, a mis en place tout un dispositif. Aux jeunes, nous disons qu’il y a un dispositif pour les accompagner surtout ceux qui ont eu la chance d’être formés, mais qui ne savent pas comment s’y prendre pour créer leur propre emploi. Ceux-là peuvent se rapprocher de notre ministère, nous sommes-là pour les accompagner. Il faut que nos jeunes s’orientent de plus en plus vers des métiers productifs pour qu’enfin nous puissions produire plus de croissance.

Aline ASSANKPON

 


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