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Sécurisation foncière et les droits d’accès des femmes à la terre: Outillées, les élues conseillères s’engagent pour une restitution à leur base


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Ph;DR: Les femmes leaders, élues conseillères promettent d’influencer les décisions sur les questions foncières à travers leur implication

Ph;DR: Les femmes leaders, élues conseillères promettent d’influencer les décisions sur les questions foncières à travers leur implication

« Je crois qu’on a été bien outillée et il y aura une restitution à la base sur les nouvelles réformes de gestion foncière… »  déclare sa majestée Iya lodé Onikowui, Mélanie Makou épouse Dakpogan, Chef du 2ème Arrondissement de Ouidah. Un engagement unanimement pris par la vingtaine de femmes leaders politiques (élues municipales et communales) des départements du Littoral, de l’Atlantique, du Zou, de l’Ouémé et du Plateau, réunies à Ouidah les 23 et 24 mai dernier. Objectif : outiller ces femmes sur les différents textes internationaux, régionaux et nationaux qui régissent le droit d’accès et de contrôle des femmes sur la propriété foncière.

(Aline ASSANKPON)

« Le leadership et la participation politique : un moyen pour un accès des femmes aux terres rurales » l’analyse de ce thème établit qu’une présence significative des femmes dans les instances de décision au niveau local et national est susceptible d’améliorer les performances économiques et sociales à toutes les échelles de la sphère nationale vers celle de la famille.

Selon Me Huguette Bokpè  Gnacadja, Avocat-consultant, dans la pratique, les femmes n’héritent de cette ressource économique qu’est la terre qu’à hauteur de 2% ; ne l’acquièrent qu’à hauteur de 15 % et la majorité y accède qu’à travers la location et les baux avec tout ce que cela comportent comme risque de dépossession.  « La représentativité des femmes n’a jamais atteint 5% de l’effectif total des conseillers communaux et municipaux au Bénin ; alors que la vie économique de la plupart des communes repose sur les femmes qui sont scandaleusement sous-représentées au sein des conseils communaux ».  

La parité, ce mot qui rebute souvent les hommes apparait dans ce contexte comme un outil de développement durable et inclusif. « La parité est perçue comme une violation du principe de l’égalité alors qu’elle contribue plutôt à se rapprocher le plus possible de cet idéal de l’égalité des droits et des opportunités. Il est important de faire savoir que des actions positives du type parité ou quota sont bien prévues par le Protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples » explique Me Bokpè.

Dans ses justifications, la communicatrice suggère la nécessité d’aider et d’accompagner la femme leader identifiée dans une localité afin qu’elle puisse jouer convenablement son rôle dans les actions de développement. « Quelle que soit l’apparence figée d’une communauté, elle comporte toujours en son sein des dynamiques locales porteuses de changement et de transformation sociale ».

Ph: DR: Mounirou Tchacondoh, le représentant de la KAS

Ph: DR: Mounirou Tchacondoh, le représentant de la KAS

Identifier les femmes leaders et les accompagner, c’est ce à quoi s’attèle la Konrad Adenauer Stiftung (KAS) depuis quelques années dans la mise en œuvre de son Projet EWOH2 « Un seul monde sans faim». Il s’agit de renforcer  les capacités des différents acteurs dont les femmes, les outiller pour qu’ils puissent mieux aborder de façon plus efficace la question des droits d’accès des femmes à la terre ainsi que leurs droits successoraux à leur population.

« Une forte implication des femmes dans les instances de décision s’avère nécessaire ; pour y arriver il faut un renforcement de votre leadership et je crois que c’est effectif avec ce présent atelier. De nouvelles dynamiques soufflent donc et vous êtes devenues les avant-gardes, le fer de lance de cette dynamique » encouragera Mounirou Tchacondoh, le représentant de la KAS à la clôture des travaux.

L’intérêt des femmes aux différentes thématiques développées et la qualité de leurs interventions, révèlent la nécessité de les accompagner davantage. « La connaissance et l’appropriation des textes de lois en différentes matières, est un travail de longue haleine ; l’apprentissage doit être continu. Les femmes doivent faire un effort pour appliquer les acquis au quotidien face aux problèmes qui leur sont posés dans leur milieu ; ce qui ne se fait pas toujours. C’est pour cela il est important de travailler avec les mêmes cibles sur les mêmes questions en approfondissant toutes les fois un peu plus la question » conseille Mme Solange Alitonou Bankolé, Juriste-Consultant.

La présidente du REFEC-Bénin (Réseau des Femmes élues conseillères du Bénin), Mme Lucie Sessinou Tidjani – au nom de ses paires – se lance dès lors, plusieurs défis ; entre autres : celui s’approprier le contenu des différents textes qui favorisent le droit d’accès, de contrôle et de sécurisation des terres par les femmes en milieu rural.

« Du moment où les problèmes quotidiens viennent à nous, nous devons donner des réponses efficaces et justes à nos populations pour leur permettre d’agir sans tomber sous le coup de la loi. Et pour y arriver, nous avons l’obligation d’apprendre et de connaitre les textes ; parce que sans connaissance, on ne peut enseigner quoi que ce soit à l’autre. Nous sommes dans la mission de représentation de ces populations-là ; donc c’est notre devoir de les informer pour qu’elles puissent à leur tour, disposer de la vraie et juste information pour agir ».

Pour renchérir, le directeur de la Formation à l’Agence nationale du Domaine et du Foncier (ANDF), M. Xavier Zola insistera sur la pertinence de la question du foncier, sa réforme, sa reprise en main, son administration et sa gestion  qui interpelle tout le monde sans différence de sexe. « La bonne nouvelle de la réforme foncière doit pouvoir être portée partout dans le pays. Tant qu’il y aura un ou une citoyen(e) béninois(e) dans le pays qui n’aurait pas encore compris et qui ne se serait pas encore mis dans la logique de ce qui est prescrit par rapport à l’encadrement des transactions, le défi demeurera toujours ».

Exif_JPEG_420Tous les aspects de la stratégie de communication et du leadership féminin à mettre en œuvre pour faire passer le message à la base sont pris en compte par M. Sylvain Zinsou, Consultant. Sous la houlette de Justin Sèmassoussi, six communications ont meublé les deux jours de travaux qui ont débouché sur l’élaboration d’une feuille route des actions futures et de la déclaration de Ouidah. Les femmes leaders, élues conseillères promettent d’influencer les décisions sur les questions foncières à travers leur participation.

 


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