Le troisième jour du Ciné-Fora a conduit la délégation du Centre Afrika Obota (CAO) et les représentants de la Konrad Adenauer Stiftung (KAS) dans la commune de Ouinhi. Une localité très conservatrice des pratiques ancestrales qui excluent définitivement les femmes de la vocation successorale et de leur droit d’accès à la terre. Si malgré les nombreuses sensibilisations certains croient encore perpétuer ces pratiques discriminatoires à l’égard des femmes, les présidents des Sections villageoises de Gestion foncière (SVGF) ont pris le relais de la sensibilisation pour témoigner de ce que les choses ont vraiment changé.
(Aline ASSANKPON)
L’étape de Ouinhi sur le Ciné-Fora de sensibilisation sur le droit d’accès des femmes a mobilisé plus d’une centaine d’acteurs. Massivement sortis, ils sont des femmes (agricultrices, transformatrices et commerçantes des produits agricoles), des chefs de village, présidents des SVGF, président du CoGEF, Conseillers communaux (C.A de Sagon et 2ème adjoint au Maire).
En effet, la projection du Film sur les droits de la famille et des successions, les droits fonciers et les procédures de recours en cas de violation des droits résume succinctement les innovations apportées par le Code Foncier et Domanial (CFD) et qui s’imposent à tous. Ce qui fait apparaître une lueur d’espoir chez la majorité des femmes ; laisse pantois les uns et révolte encore d’autres.
Si des brebis galeuses croient encore dur comme le fer que les femmes – longtemps exclues de la vocation successorale – ne peuvent et ne doivent réclamer ce qui leur revenait de droit en terme d’héritage dans cette commune au risque de perdre leur vie ; les présidents des SVGF présents dans la salle ont pris le relais de la sensibilisation pour répliquer à ces derniers que les choses ont changé et que ces idées sont rétrogrades.
L’un après l’autre, les présidents des SVGF, élus locaux ont témoigné de ce que les choses ont changé et que dorénavant les enfants filles ont les mêmes droits d’héritage que les enfants garçons. Ils ont également rassuré les femmes qui peuvent désormais s’adresser à eux, lorsqu’elles sont des problèmes relatifs aux droits successoraux et aux droits d’accès des femmes à la terre. (Ndlr : Nous reviendrons plus en détails sur ces témoignages dans nos prochaines éditions).
Retenons que le Ciné-Fora se poursuit les jours suivants dans les communes de Za-Kpota, de Djidja et de Zogbodomey. Espérons que la projection du film très appréciée, apporte l’effet de changement de mentalité sur la population.