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Réformes foncières et Accès des femmes à la terre : Les acteurs politiques se prononcent…


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La problématique de l’accès de la femme à la terre est d’actualité et mérite une attention collective ; d’autant plus que la terre est un élément capital pour la promotion des activités agricoles voire économique du pays. Cependant, force est de constater que son accès demeure encore et toujours un tabou pour les femmes en milieu rural qui, au même titre que les hommes en font une exploitation agricole. Quels agendas pour les acteurs politiques ? Différents acteurs politiques conviés aux ateliers de Bohicon et de Ouidah, font ici leurs analyses des thématiques.

 

pH: dr6/ Dr Touré Idrissou Yacoubou membre du FCBE - ZOU

pH: dr6/ Dr Touré Idrissou Yacoubou membre du FCBE – ZOU

Dr Touré Idrissou Yacoubou, Planificateur à la retraite, membre de la FCBE : « Il faut que les hommes que nous sommes, autorisons les femmes à aller au tertiaire »

Aujourd’hui, il y la classification du genre : Lorsque par exemple, l’homme n’a que des filles, ou une unique fille, il est obligé de désigner la fille comme héritière de ces biens. Ce qui explique que malgré les actes discriminatoires à l’égard des femmes, il y a des femmes qui sont propriétaire des terres dans nos départements (Zou, Collines et Nord). Il y a des femmes qui sont de véritables propriétaires de terres. A défaut d’hériter chez  ses parents, la femme mariée bénéficie de terre pour des exploitations familiale et l’espace attribué évolue selon le rang qu’elle occupe chez son mari polygame ; parfois le nombre d’enfants fait à l’époux lui donne aussi une certaine notoriété pour bénéficier une bonne quantité de terres cultivables.

La femme veuve qui a un certain nombre d’enfants pour son époux défunt, à ce niveau-là se pose moins le problème d’accessibilité à la terre car elle disposerait de bras valides pour l’exploiter. Il s’agit des aspects de la question qui évoluent en fonction de la situation de chaque femme en milieu rural.

Il y a également classification des modes d’accès à la terre par les femmes et cet aspect devra fait l’objet d’une classification nette ; notamment le mode traditionnel (us et coutumes). Comment la femme peut être désignée comme personne ayant droit à la terre ? Quand vous êtes une fille au milieu de deux ou quatre garçons ou une fille et un garçon ; la femme sur le patrimoine foncier laissé par le vieux-père, nous nous interrogeons sur pourquoi la femme aura droit au tiers et l’homme au reste ? C’est une inégalité qu’il faut savoir réparer.

Quand parle de la  politique agricole au Bénin : Enjeux et Défis ». Le  premier enjeu est la  contribution de la femme en matière de sécurité alimentaire ; mais surtout la qualité de ce que nous mangeons, c’est la femme qui prépare : vous pouvez manger beaucoup de légumes, de viandes, de féculents sans bénéficier d’aucuns nutriments car cela dépend de la manière de préparation, du niveau de cuisson ; donc c’est la femme qui maîtrise les différentes méthodes de cuisson d’un met.
Les femmes sont majoritairement dans le maraîchage qui apporte de nutriments  aux protéines que nous consommons. Et elle sait fait la politique de ces nutriments-là. C’est pourquoi l’aspect sécurité alimentaire et nutritionnelle doit être bien encadré car la femme intervient au niveau de chaque maillon de la chaîne alimentaire. La filière agricole, la production, la transformation et la commercialisation, la femme intervient à chaque étape ; il y a des femmes qui n’ont pas de terres mais sont très riches. Il faut que les hommes que nous sommes, autorisons les femmes à aller au tertiaire.

Le second enjeu, c’est l’autonomisation des femmes : La sécurisation des terres exploitées par les femmes, il faut maîtriser le mode d’accessibilité de la terre par la femme : le mode coutumier et le mode moderne qui est le cadre juridique (textes et lois qui sont en faveur de la femme sur le plan national, régional et international) mais comment les appliquer ? Il faut une bonne synthèse, une harmonisation des deux modes d’accès.

 

Ph: DR-: Dr Toussaint Lougbénon, Chef service chargé des programmes et projets du conseil scientifique de l'Université Nationale d'Agriculture de Porto-Novo (UNAP), Membre de l’Union fait la Nation (UN)

Ph: DR-: Dr Toussaint Lougbénon, Chef service chargé des programmes et projets du conseil scientifique de l’Université Nationale d’Agriculture de Porto-Novo (UNAP), Membre de l’Union fait la Nation (UN)

Dr Toussaint Lougbégnon, membre de l’UN

La terre apparaît comme une matrice de production quant à l’accès des femmes aux ressources, je voudrais qu’on élargisse le débat vers les thèmes techniques relatifs aux ressources en général. Nous avons remarqué que le débat est plus axé sur le juridique alors que souvent le contrôle échappe souvent au juridique. Le contrôle doit capter aussi les attentions. Un autre aspect technique est le contexte agricole et comment responsabiliser la femme.

Quand on fait un feedback au Bénin, nous voyons que nous sommes dans une agriculture traditionnelle  doublée par une agriculture de gage. Il faut dire les choses par leur nom et dans ce contexte, peut-on défendre le droit des femmes ?

L’autre chose qui nous gêne, c’est le problème de production agricole qui n’est pas très bien contextualisé ni par les grands projets, ni par l’Etat. D’ici à 2050 et les statistiques des recherches universitaires sont en train de prouver que les terres arabes dans la côte seront habitées par une forte immigration des pays de l’hinterland. Je pèse bien mes mots en tant que cadre technique : le changement climatique, la démographie, l’éducation, où situer la femme ? Je pose la question, parce que dans ce maillon de valorisation, voulons-nous amener la femme à contrôler toute la chaîne de production ; ou bien situer la femme quelque part à un niveau de décision, soit en augmentation pour son pouvoir économique ; soit pour son pouvoir politique en la faisant coopter dans le cortège politique ?  Est-ce que la femme va seulement contrôler l’agriculture ?

Donc arrêtons deux idées et faisons des projets autour de cela pour augmenter le pouvoir de la femme. Je pense qu’il faut créer des fermes horticoles pour éduquer et renforcer la capacité de la femme ; organiser des formations pratiques, pour faire visiter des femmes leaders ciblées dans les pays où des fermes horticoles sont déjà expérimentées par des femmes en essayant de faire assoir ici un Projet Femme-Horticulture. Car, c’est capital et je me demande pourquoi ne peut-on pas aller vers l’art culinaire puisqu’elles savent mieux le faire ? Cela peut faire l’objet d’un certain nombre de recherches et on peut orienter les femmes vers l’art culinaire.

Quant aux législateurs, il faut faire asseoir une réforme politique intrinsèquement sur la femme et le droit foncier ; là ça va corriger un peu les textes mais ça va nécessiter un peu de la réflexion.

 

Ph: DR-: Dr Hangnilo Robert, Membre de la Renaissance du Bénin (RB)

Ph: DR-: Dr Hangnilo Robert, Membre de la Renaissance du Bénin (RB)

Dr Hangnilo Robert, membre de la RB : « Le Bénin est trop petit, combien de terre restera en pleine expansion démographique encore »

Quand parle de  la sécurité alimentaire, je rigole un peu parce ici au Bénin,  la  perturbation des pluies induit beaucoup d’aléas et si c’était une autre forme de perturbation, pendant combien d’années nous pouvons-nous alimenter ?  Aucune disposition n’est prise à l’avance pour confronter ces aléas. Quand il pleut trop, on crie au sinistre, on alerte et quand la pluie manque un peu, on crie au sinistre, on alerte. On ne sait pas ce qu’il nous faut, et je pense que ces déviances-là soient corrigées.

La Sécurisation des terres : A qui appartient la terre au bénin d’aujourd’hui ? Elle n’appartient plus exclusivement aux Béninois. J’en ai une preuve : en 2011, je voulais une vingtaine d’hectares de terres, on me les a montrés, le temps de revenir pour les acquérir, un Chinois est passé voulant Mille hectares et mes vingt hectares sont passés dedans. Et là, nous interpelons les députés à l’Assemblée nationale dont le rôle est de légiférer (voter des lois protectionnistes). Moi, j’aurais aimé que notre Assemblée soit une Assemblée de lois qu’une Assemblée de politique. Nous avons besoin de loi au Bénin, c’est-à-dire, l’étranger ne peut pas acheter et être propriétaire de terre au Bénin. Il ne peut qu’être locataire, c’est faisable. Ils peuvent louer et dans ce contexte les populations, sans travailler peuvent encore jouir des fruits de leurs terres. Je pense qu’il faut aller dans cette direction ou même s’ils ont déjà des conventions, il faut les leur reprendre par une loi rétroactive simplement. Sinon, le Bénin est trop petit, combien de terre restera en pleine expansion démographique encore et en plein développement sauvage de villes. Il y a justement cette pression démographie qui impacte la disponibilité des terres. Nos villes sont horizontales, il faut envisager des villes verticales avec des maisons à plusieurs niveaux.

 

Ph: DR-: Dr François Adjallala, Enseignant chercheur en Agriculture tropicale, Agent de MAEP et Secrétaire général du Comité thématique Agriculture et Développement rural de l’Union fait la Nation (UN)

Ph: DR-: Dr François Adjallala, Enseignant chercheur en Agriculture tropicale, Agent de MAEP et Secrétaire général du Comité thématique Agriculture et Développement rural de l’Union fait la Nation (UN)

Dr François Adjallala, Enseignant chercheur en Agriculture tropicale, Agent de MAEP et Secrétaire général du Comité thématique Agriculture et Développement rural de l’Union fait la Nation (UN) : « A l’Union fait la Nation (UN), nous entendons corriger cette discrimination »

La thématique sur laquelle nous avons travaillé est d’une importance capitale, parce que tout le monde sait que les femmes font statistiquement la majeure partie de la population. Lorsque la femme est vulnérable, ses enfants le sont aussi, bonjour la délinquance et autres déviances. Cela étant, il faut dire que les partis politiques en général et spécifiquement à l’Union fait la Nation, nous sommes très préoccupés par cette condition de vie de la femme et nous y travaillons déjà. Nous en sommes encore plus  sensibilisés à travers cet atelier et nous sommes en train de prendre des mesures pour sensibiliser les protagonistes de la question, à savoir : les politiques, les administratifs, les traditionnalistes, pour que tout le monde internalise les lois et divers instruments juridiques qui existent. Aussi, nous pensons travailler avec les autorités locales pour que la terre soit disponible pour être empruntée ou louée ; et travailler pour que la femme rurale ait de revenu pour acheter la terre. Nous avons compris à travers l’étude de base que l’homme sécurise la terre à partir de l’héritage et l’achat tandis que la femme se retrouve seulement au niveau de l’emprunt et de location. Donc c’est une situation qui défavorise la femme et à l’Union fait la Nation (UN), nous entendons corriger cela.

 

Ph: DR-: Dr Georges Nombimè, Enseignant Chercher à l’UAC, spécialiste en géographie et membre de l’alliance l’Union fait la Nation (UN)

Ph: DR-: Dr Georges Nombimè, Enseignant Chercher à l’UAC, spécialiste en géographie et membre de l’alliance l’Union fait la Nation (UN)

Dr Georges Nombimè, Enseignant Chercher à l’UAC, spécialiste en géographie et membre de l’alliance l’Union fait la Nation (UN) : « Progressivement, on va essayer d’enlever les différents goulots qui  bloquent les font femmes »

En tant qu’acteur politique, il faut mettre tout en place pour que juste après cette rencontre, les femmes puissent facilement avoir accès à la terre. Certes, nous avons proposé pas mal de choses, dont il va falloir tenir compte. Nous politiciens, déjà au niveau de l’UN, nous avons des groupes thématiques dans lesquels nous révisons sur ces questions (foncier, environnement, etc). Nous nous disons que tant que toutes les couches de la société, les hommes et les femmes n’ont pas accès à la ressource que constitue le foncier, on ne peut connaitre un développement heureux par rapport à notre pays.

Pour ce qui concerne particulièrement les femmes, nous savons qu’il y a le côté socio-culturel qui fait que pendant longtemps, nous les hommes, nous les avons lésé ; nous devons pouvoir franchir cette barrière et ceci en collaboration avec les têtes couronnées et les sensibilités politiques au niveau national. Ainsi progressivement, on va essayer d’enlever les différents goulots qui font que les femmes n’arrivent pas à avoir facilement accès à la terre.

Comme agenda, à court termes, tout ce qui concerne les textes, il faut que cela soit suffisamment vulgarisé pour que les gens comprennent que nous avons des dispositions dans notre pays qui n’acceptent pas qu’une certaine couche de notre société soit lésée ; des dispositions qui permettent aux femmes d’avoir accès librement à la terre. L’autre chose, après la sensibilisation, il faut la mise en application des textes en collaboration avec les gardiens de nos traditions  pour que le goulot socio-culturel qui pendant longtemps a fait des femmes béninoises, ce qu’elles ont été, puisse être levé.

 

Ph: DR-: Mme Gaëlle Gnakadja DDAEP-Zou

Ph: DR-: Mme Gaëlle Gnakadja DDAEP-Zou

Mme Gnakadja Gaëlle, DDAEP-Zou

A défaut de vouloir que les femmes aient accès à la terre coûte que coûte, on peut les aider en  leurs donnant le nécessaire pour régler le problème. Aussi, il y a un problème de choix qui se pose au niveau des femmes quant à l’activité à mener. On ne peut pas exiger des femmes qu’elles fassent des cultures de rente ou le commerce des produits agricoles. Nous devons tout simplement les accompagner pour mieux faire ce qu’elles ont décidé de faire ainsi on pourra atteindre les objectifs de l’autonomisation des femmes.  Quant à la sécurisation,  c’est l’Etat central qui distribue la terre, certes ; mais nous ne sommes pas encore à ce niveau-là puisqu’il y a les questions de lotissement et autres.  Je souhaiterais que les gens tiennent compte des zones agricoles : on ne doit pas urbaniser tous les espaces cultivables. Il faut laisser quand-même une partie pour la production agricole sinon, on finira par demander à d’autres pays de produire de quoi nous nourrir.

 

Ph: DR-: Monligui Nathan Luc - FCBE

Ph: DR-: Monligui Nathan Luc – FCBE

Monligui Nathan Luc FCBE – : «…Croyez-vous que les femmes peuvent  affronter les peuhls ? »

La situation des femmes face à la transhumance, moi, je pense que ce qui amène aujourd’hui les bœufs transhumants qui viennent actuellement dans le Zou, c’est la fertilité des sols et les vraies terres fertiles dans le zou sont à côté des fleuves et des cours d’eau et c’est après l’étrillage que les gens font plus les cultures de contre-saisons ; puisque les terres qui donnent plus le rendement agricole aujourd’hui sont là où les peuhls amènent les bœufs.  Si déjà, certains hommes ne peuvent pas affronter ces peuhls, croyez-vous que les femmes peuvent les affronter ?

Nous avons remarqué que cette situation empêche certains dignitaires ou chefs de famille à demander aux femmes qui s’adonnent aux travaux champêtres d’exploiter les terres qui sont à proximité des résidences et non à aller cultiver les terres fertiles se trouvant très loin du domicile, au risque de se faire attaquer ou violer par ces peuhls. C’est ce qui justifie les terres délavées qu’on donne aux femmes. Lorsqu’il y a un problème et que tu cris, des gens viendront à ton secours, alors que quand tu vas loin, même si tu cries personne ne viendra à ton secours. Car il faut le dire, dans le Zou, pour trouver des terres fertiles, il faut forcément s’éloigner des agglomérations, seuls les hommes pour les exploiter. C’est une réalité, une préoccupation, un problème qu’il ne faut pas occulter ; surtout, il faut que l’Etat central nous aide à trouver une solution  à ce problème.

 

Ph: DR: Zohoun Elvire -DDAEP-Atlantique

Ph: DR: Zohoun Elvire -DDAEP-Atlantique

Mme Zohoun Elysée, Chef Service en charge du Suivi et de la promotion du Développement agricole de la DDAEP-Atlantique-Littoral. « Comment ces femmes peuvent-elles se développer dans cette condition ? »

Cet atelier vient à point nommé pour régler un tant soit peu, le problème de la gestion de la terre qui se pose. En milieu rural, nous constatons que la femme qui est au début et à la fin de tous travaux de production agricole, n’est pas prise en compte ; non seulement, elle est brimée mais on ne lui laisse que des terres délavées non fertiles. Les femmes ne sont pas autorisées à hériter, ni à acheter elles-mêmes des terres ; ni à faire des cultures pérennes et lorsqu’elles font des activités génératrices de revenus sur ces terres, elles ont l’obligation de compte-rendu à leurs maris. Comment ces femmes peuvent-elles se développer dans cette condition ? Elles ne peuvent pas se développer !

Pour bénéficier des crédits, il faut nécessairement que ces femmes-là disposent des terres sur lesquelles elles doivent travailler. A l’absence de terres, c’est difficile pour elles de se développer. Cet atelier vient solutionner un problème qui existe depuis des lustres. Les résolutions  prises à l’issue de cet atelier, sont salutaires et peuvent aider les femmes à satisfaire la sécurité alimentaire dans notre pays. Au titre de l’agenda, tout le monde doit s’investir dans la sensibilisation (les acteurs politiques, l’administration publique, élus locaux, etc) pour la résolution de ce problème.

 

Ph: DR-: Dessouassi A. Nina DDAEP-Atlantique

Ph: DR-: Dessouassi A. Nina DDAEP-Atlantique

Mme Nina Dessouassi en service à la DDAEP-Atlantique : « Si nos époux sont informés sur la question, ils peuvent nous accompagner… »

Particulièrement, certains points me semblent primordiaux, qu’on peut résoudre à court terme. Il s’agit entre autres de l’alphabétisation qui doit être introduit dans l’agenda des acteurs politiques.  Il faut renforcer l’alphabétisation pour que ces femmes soient informées sur les textes et lois élaborés sur le droit d’accès des femmes à la terre. L’information à travers divers canaux de communication : des émissions radios locales ou  communautaires (pour permettre au monde rural de s’informer) ; des émissions interactives (pour permettre aux femmes d’apporter des témoignages et de se prononcer sur les questions foncières). Cela permettra non seulement de toucher la femme mais également les hommes qui sont nos époux. Nous sommes au Bénin et nous avons nos réalités (pesanteurs socioculturelles et nos valeurs) donc si nos époux sont informés sur la question, ils peuvent nous accompagner.

 

Ph: DR-: Houssou Evelyne - FCBE

Ph: DR-: Houssou Evelyne – FCBE

Mme Evelyne Houssou, Secrétaire adjointe aux affaires féminines de la FCBE, à Porto-Novo : « Il faut mettre en place une pépinière qui va changer la donne  dans les années à venir »

L’accès de la femme au foncier est un volet particulier et on doit lui donner une importance parce que la chose foncière au Bénin demeure un tabou quoi qu’on fasse ; mais si on s’y met tout de suite avec les sensibilisations par le microcosme familial, je pense que ça va aller. On commence la sensibilisation par les chefs de famille (père et mère) aux enfants filles et garçons, une éducation à la base fera l’affaire. Car il y a déjà des têtes bloquées sur ce problème ; nous sommes dans un régime patriarcal et pour les patriarches, les filles n’ont droit à rien surtout en matière foncière.

Donc il faut mettre en place une pépinière qui va changer la donne  dans les années à venir. Par ailleurs, il faut sensibiliser la communauté à la base, à chaque regroupement, on doit passer des mots sur l’aspect foncier, le droit de la femme, ses avantages, ce qu’elle doit faire pour sécuriser la terre, comment y accéder, etc, et leur faire comprendre que les choses ont changé et qu’il y a des textes et lois qui les accompagnent désormais à jouir de leur droit, car il y a tellement de regroupement et nous pensons les utiliser pour agir sur le terrain.

 

Ph: DR-: M. Da Costa Marc, membre de la Renaissance du Bénin

Ph: DR-: M. Da Costa Marc, membre de la Renaissance du Bénin

Marc Da Costa, Secrétaire national aux relations extérieures du Bureau politique de la Renaissance du Bénin : « Pour se libérer, il faut se battre »

Au cours de l’atelier, on a fait un constat : malgré la législation en cours dans le domaine de l’accès des femmes à la terre, il y a les pesanteurs socio-culturelles qui empêchent vraiment les femmes à jouir de leur droit. Des discriminations  à l’égard des femmes continuent. L’atelier aujourd’hui,  permet de faire un point sur la situation et d’essayer de dégager les nouvelles stratégies pour que la femme puisse effectivement jouir de ce droit. Donc entre acteurs politiques nous avons pu dégager une panoplie de solutions. Nous avons retenu qu’il faut associer tout le monde (députés, acteurs politiques, élus locaux à la base, Osc et les femmes elles-mêmes) parce que pour se libérer, il faut se battre.


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