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Afrique de l’Ouest / Dans la dynamique de la préparation de la 33ème session du RPCA ! de la semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest prévue à Cotonou : Bamako affine résultats provisoires et perspectives alimentaires et nutritionnelles pour Cotonou


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Bamako abrite du 24 au 26 novembre 2017 une rencontre du dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest (PREGEC). Cette dernière rencontre permettra, entre autres, d’affiner les résultats provisoires de la campagne 2017-2018 et de mieux cerner les perspectives alimentaires et nutritionnelles à soumettre à l’appréciation des acteurs et des décideurs membres du Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) lors de sa 33ème session prévue à Cotonou du 04 au 06 décembre 2017 dans le cadre de la Semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (édition 2017).

 

Ces dix dernières années sont l’expression dans la région ouest-africaine, de  précarités alimentaires, d’épidémies, de conflits armés, de choc climatiques et économiques.

Ces dix dernières années sont l’expression dans la région ouest-africaine, de précarités alimentaires, d’épidémies, de conflits armés, de choc climatiques et économiques.

La région Sahel et Afrique de l’Ouest est caractérisée par des perturbations climatiques. La plupart des pays de la région oscillent entre des périodes de forte sécheresse et de forte inondation. En raison des perturbations climatiques, l’instabilité alimentaire et nutritionnelle est endémique dans de nombreux pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Ce qui a conduit depuis plus de trois décennies à la mise en place du Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA). Ce réseau est doté d’un ensemble d’instruments de gouvernance, de gestion et de prévention des crises alimentaires (dispositif PREGEC).

 

Ce dispositif s’anime autour de plusieurs activités (études, recherches, productions statistiques, assistance technique…) appuyées par un cycle annuel de concertations multi-acteurs dont notamment : les sessions du RPCA, les réunions et rencontres techniques du dispositif PREGEC portant sur les prévisions, estimations, évaluations et appréciations de la campagne agricole et de la situation alimentaire et nutritionnelle (résultats du cadre harmonisé).

 

Au cours des dix dernières années, des fragilités et précarités alimentaires liées aux maladies (épidémie de la fièvre Ebola) et aux conflits armés (terrorisme et rébellion) se sont greffées à l’insécurité alimentaire due aux chocs climatiques et économiques (endogènes et exogènes) pour accroître la vulnérabilité des populations. C’est le cas  de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone (pour Ebola) et des pays comme le Nigeria, le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée Bissau (pour les conflits armés).

 

Plusieurs travaux et réunions se consacrent à la prise en compte de ces questions émergentes. La 32ème session du RPCA tenue à Abuja au Nigeria a mis un focus sur le conflit armé (terrorisme) dans le Nord du Nigeria et ses implications sur la situation humanitaire, alimentaire et nutritionnelle (notamment dans l’Etat de Borno).

 

En dépit des efforts consentis par la région, la situation alimentaire et l’état nutritionnel des populations restent critiques dans le bassin du lac Tchad, le nord du Mali et la boucle du Liptako-Gourma en raison de la crise sécuritaire. Selon les estimations du cadre harmonisé du PREGEC (à fin septembre 2017), « près de 3.5 millions d’enfants pourraient être affectés par la malnutrition sévère d’ici la fin de l’année« . L’analyse du Cadre harmonisé est actuellement menée dans les 17 pays de la région y compris au Nigéria où, elle couvre 16 États sur 36.

 

La concertation régionale de Bamako (27-29 novembre 2017) permettra d’harmoniser l’analyse à l’échelle régionale. En tant qu’activité du dispositif PREGEC du RPCA, l’atelier de Bamako est organisé par le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et le Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE) et placé sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA).

 

Le cycle PREGEC du RPCA

 

La région Sahel et Afrique de l’Ouest a l’avantage de disposer depuis plus de trente ans d’un ensemble d’instruments de gouvernance de la sécurité alimentaire dont le RPCA, doté d’un « dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires » (dispositif PREGEC du RPCA).

 

Le RPCA réunit sous l’égide de la CEDEAO et de l’UEMOA, toutes les parties prenantes, nationales, régionales et internationales de la sécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Piloté techniquement par le CILSS et le Secrétariat du CSAO/OCDE, le RPCA s’appuie sur une Charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires (Charte PREGEC) et des outils communs d’évaluation de situation alimentaire et nutritionnelle tel que le Cadre harmonisé. L’ensemble du dispositif PREGEC s’anime autour d’un cycle de six réunions par an.

 

En dehors des six rencontres planifiées du cycle PREGEC, d’autres initiatives et rencontres complémentaires ou parallèles viennent renforcer la volonté et la détermination de la région à inscrire la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans une approche structurelle de politique économique et parvenir à des interventions efficace en cas de crise.

 

En préparation de la 33ème du RPCA, les membres du Cadre d’engagement et d’interpellation de la société civile pour la charte PREGEC (CEI-PREGEC) ont eu les 24 et 25 novembre 2017 une concertation autour de « l’application des principes et engagement de la charte PREGEC« .

 

Au-delà de l’analyse de la campagne agricole, le Réseau doit s’adapter à la complexité croissante des facteurs sous-jacents aux crises alimentaires, y compris les conflits. Au regard de la dynamique démographique couplée avec une urbanisation accélérée, le réseau doit également amener ses membres à mieux prendre en compte les spécificités des vulnérabilités alimentaires en milieu urbain.

 

La rencontre du 27 au 29 novembre 2017 à Bamako fait partie du cycle annuel des concertations du dispositif PREGEC. Elle fait suite à la réunion technique régionale dudispositif PREGEC organisée les 18 et 20 septembre 2017 à Conakry. Celle-ci avait permis aux représentants des pays et experts en matière de sécurité alimentaire de la région de se prononcer sur le déroulement de la campagne agropastorale ainsi que sur les perspectives agricoles et alimentaires. Ils ont fait une évaluation à mi-parcours de la campagne agropastorale 2017-18 au Sahel et en Afrique de l’Ouest. A la suite de la réunion de Conakry, la concertation de Bamako, fait une analyse détaillée de la situation alimentaire et nutritionnelle courante et projetée.

 

Les 08 et 09 novembre 2017 à Dakar (Sénégal) à l’invitation du CILSS et du CSAO, des experts et acteurs membres du RPCA ont lancé la seconde évaluation externe de la charte PREGEC et se sont accordé sur les objectifs, la méthodologie, les outils et le planning. Cette évaluation intervient environ deux ans après la première et se consacre exclusivement à l’analyse de la performance et de l’efficacité des plans de réponses aux crises alimentaires.

 

Outre les travaux et analyses au niveau régional, l’évaluation s’appuie sur sept (07) pays que sont : le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Tchad). La plupart des pays ciblés ont l’habitude d’élaborer et de mettre en œuvre systématiquement chaque année des plans de réponse.

 

La réunion RPCA de Cotonou

La 33ème réunion annuelle du RPCA, prévue à Cotonou du 4 au 6 décembre 2017 a pour thème central : « les approches innovantes et territoriales de sécurité alimentaire et nutritionnelle« . Ceci est guidé par « la nécessité d’adapter les politiques et actions aux contextes et enjeux locaux« .

 

Généralement, les instruments de politiques appréhendent et adressent les questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau national sans tenir compte des spécificités et variantes locales. A en croire les explications liminaires du RPCA, rapportées par le CSAO, « les analyses nationales masquent souvent les poches de pauvreté, de faim et de malnutrition« . Ces disparités entre et au sein de chaque pays, souligne-t-on, justifient la nécessité de « développer des approches innovantes qui encouragent des interventions  spatialisées tout en renforçant l’implication des acteurs locaux« .

 

En choisissant de focaliser l’attention sur la prise en compte des dynamiques locales et spatiales propres à la région Sahel et Afrique de l’Ouest, le RPCA invite à repenser le système alimentaire de la région et ses perspectives de développement.

 

L’économie alimentaire a connu de profondes mutations et transformations qu’il conviendrait d’exploiter pour créer des opportunités d’emploi pour les jeunes.

 

Occasion de partage et de mutualisation

L’accroissement démographique et la dynamique de forte urbanisation qui caractérisent l’Afrique de l’Ouest depuis plus de trente ans ont des implications spécifiques et localisées de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

 

Les dynamiques locales de contribution à la sécurité alimentaire qui se développent dans les espaces frontaliers mériteraient d’être mieux à travers des approches innovantes. En cas d’insécurité alimentaire ou nutritionnelle touchant une zone frontalière se situant entre deux ou plusieurs pays, la gouvernance actuelle de sécurité alimentaire et les plans de réponses sont encore peu appropriés. Sans une mutualisation des efforts fondés sur la cogestion des questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les espaces frontaliers, les instruments et plans de réponses nationaux restent peu efficaces et peu performants.

 

Depuis plus d’un an, le Bénin (pays qui abrite la réunion) s’attèle à asseoir des réformes agricoles fondées sur la mise en place de cluster (zones de développement agricole gérées par des agences territoriales). L’édition 2017 de la Semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (rendez-vous annuel initié dans le cadre du CSAO) pourraient être pour le pays une occasion de partage d’expérience et d’amélioration de ses réformes agricoles avec des approches cohérentes de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

 

Pour l’instant deux panels de discussion sont prévus. Le premier porte sur « De la théorie à l’action – mise en œuvre d’une approche territoriale« . A ce niveau, les débats porteront sur les préoccupations spécifiques liées au renforcement des capacités et à la participation de certains acteurs locaux (jeunes, femmes…) à la prise décision. La session, à en croire le CSAO, vise à « capitaliser sur les nombreuses initiatives en cours dans la région« .

 

Le second panel a pour thème : « Potentiel de création d’emplois dans l’économie alimentaire« . Il offrirait aux participants l’occasion de discuter des « dynamiques de transformation du marché domestique et de ses implications en termes de création d’emplois dans les chaînes de valeur alimentaires pour des millions de jeunes« .

 

A Cotonou, les membres du RPCA examineront les résultats provisoires de la campagne  agropastorale 2017-18 et analyseront la situation alimentaire et nutritionnelle (en s’appuyant sur les conclusions de l’atelier PREGEC de Bamako).

 

AGIR à Cotonou

 

Le rendez-vous de Cotonou marquera également le cinquième anniversaire de l’Alliance globale pour la résilience (AGIR). Ce qui offre, selon le site d’information du RPCA, « une opportunité pour un engagement politique renouvelé dans l’Alliance et plus globalement en faveur des enjeux alimentaires et nutritionnels« .

 

Les dix pays ayant adopté et commencé la mise en œuvre de leurs « Priorités résilience pays » (PRP-AGIR) pourront partager leurs expériences et meilleures pratiques.

 

Le contexte actuel est marqué par la résurgence des défis migratoires, de sécurité et de stabilité. Ce qui nécessite une meilleure prise en compte des enjeux de résilience comme priorités des agendas de développement.

 

En gros, l’édition 2017 de la « Semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest » à Cotonou comporte, entre autres, les temps forts ci-après :

  • La session pour la présentation et l’appréciation des résultats provisoires de la campagne agropastorale 2017-18 et situation alimentaire et nutritionnelle ;
  • La session thématique sur les approches innovantes et territoriales de sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
  • La Session du Groupe d’experts seniors de AGIR.

En dehors de ces sessions, la semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest est habituellement marquée  par d’autres évènements spécifiques et parallèles à l’initiative des gouvernements, des organisations intergouvernementales et de leurs partenaires. (Dakar (AFRIPERF-Press), samedi 25 novembre 2017)


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