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Rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale : Accroître la qualité de la dépense en éducation pour assurer une compétence de base


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La Banque mondiale a procédé par visioconférence à Washington, au lancement du rapport Africa’s Pulse ce mercredi 11 Octobre 2017. Faisant l’analyse des économies de l’Afrique subsaharienne, ce rapport semestriel fait ressortir une croissance économique  fragile malgré une reprise modeste pour le continent : 2,4 % du PIB en 2017 contre 1,3 % en 2016. Il projette par ailleurs, une croissance à 3,2 % en 2018 et 3,5% en 2019. Plusieurs pays représentés par des journalistes et spécialistes des questions économiques ont pris part à cette visioconférence. Au Bénin, c’est le siège de ladite institution à Cotonou qui a abrité l’événement.

Investir inclusivement dans les compétences fondamentales des enfants, des jeunes, des adultes et surtout des filles.

Investir inclusivement dans les compétences fondamentales des enfants, des jeunes, des adultes et surtout des filles.

Le rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale analyse que l’état des économies africaines,  reste fragile malgré une reprise modeste.  La région dans son ensemble devrait enregistrer une croissance de 2,4% en 2017, en hausse par rapport aux taux de 1,3% l’an dernier. Les perspectives économiques s’annoncent difficiles cependant : inférieure au rythme de l’expansion démographique. Cette croissance modérée ne suffira pas pour faire reculer la pauvreté dans la région souligne le rapport.

Ph/ DR-: Albert Zeufack, Economiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.

Ph/ DR-: Albert Zeufack, Economiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.

«La reprise économique est là, mais il reste beaucoup à faire pour conforter durablement l’assise de cette croissance » souligne Albert Zeufack, Economiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. « Sur plusieurs dimensions clés, les progrès sont timides, signe qu’il faut accorder d’avantage d’importance aux réformes structurelles ».

Par ailleurs, le rapport note qu’au deuxième trimestre de cette année 2017, les deux principales locomotive du continent – l’Afrique du Sud et le Nigéria ont renoué avec la croissance après respectivement deux et cinq mois de performances négatives, entraînant dans leur sillage la croissance régionale. D’où un regain économique pour les pays de l’UEMOA et de la CEDEAO qui ont besoin de renforcer le commerce intra-africain. Cependant les pays de la CEMAC comparables au Nigéria qui dépendent d’une seule matière première comme le pétrole, courent le risque de subir d’autres coups de la volatilité des prix. Pour pallier à cet état de chose Albert Zeufack, invite nos Gouvernants à diversifier nos économies surtout pour ce qui concerne les pays très endettés.

« La plupart des pays africains n’ont pas de marge de manœuvre suffisante pour faire face à la volatilité de la conjoncture et doivent s’efforcer d’élargir un espace budgétaire, souvent restreint, grâce à des politiques de finances publiques judicieuses. Ils doivent également mettre en place des mesures structurelles pour résister aux chocs ; stimuler la productivité ; renforcer les investissements et favoriser la diversification de l’économie ».

Le rapport note également une reprise à plusieurs vitesses quand bien même  la croissance est restée globalement stable, toujours soutenue par les investissements dans les infrastructures et une meilleure productivité agricole. Quant aux pays exportateurs de métaux, ils profitent du redressement des cours internationaux sur fond de rebond de la production minière et des investissements.

Selon le rapport, l’Afrique subsaharienne a été marquée par une inflation globale en 2017 caractérisée par une stabilité des taux de change et la hausse de la productivité vivrière ayant atténué la flambée des prix des produits alimentaires. Les mesures d’ajustement budgétaire, restées partielles, n’ont pas permis de réduire significativement les déficits. Cette situation rejaillit sur l’endettement public, toujours élevé.

A terme, l’Afrique subsaharienne devrait bénéficier d’une reprise modérée de l’activité économique avec une projection de croissance estimée à 3,2 % en 2018 et 3,5% en 2019, compte tenu de la stabilisation des cours des matières premières et de la hausse progressive de la demande intérieure, sur fond d’atténuation de l’inflation et de politiques monétaires accommodantes.  Mais les perspectives restent difficiles pour les pays de la CEMAC contraints de s’ajuster à la faiblesse des cours du pétrole qui diminue leur recettes et augmente leur dette souligne le rapport.

En revanche, le rapport annonce un essor économique pour les pays de l’espace UEMOA portée par de solides investissements publics surtout en Côte-d’Ivoire et au Sénégal.

Par ailleurs, le rapport constate que la hausse de l’accumulation du capital s’est accompagnée d’une perte d’efficacité des dépenses d’investissement dans les pays dont l’économie est moins résiliente, contrairement à ceux où l’activité a bien résisté aux chocs.

La jeunesse, une carte maîtresse pour réduire la pauvreté

Le rapport constate d’importants progrès réalisés ces dernières décennies à travers le taux de scolarisation des enfants africains qui n’a jamais été aussi élevé et, en cinq ans, les taux d’achèvement ont plus que doublé dans le primaire et ont été multipliés par cinq dans le premier cycle secondaire.

Cependant, de sérieuses difficultés demeurent : pratiquement un enfant sur trois ne va pas au terme de sa scolarité primaire et, dans la plupart des pays, moins de 50 % des élèves achèvent le premier cycle secondaire et moins de 10 % accèdent à l’enseignement supérieur.

Avec la taille de sa population en âge de travailler, le rapport estime que la région possède en théorie, une carte maîtresse pour réduire la pauvreté et favoriser une meilleure répartition des richesses. Cependant, il note une main-d’œuvre africaine reste la moins qualifiée au monde ; malgré les progrès considérables enregistrés ces dernières années et en dépit des investissements publics considérables consentis dans l’éducation.

Face à ce constat déplorable, le rapport suggère que la meilleure stratégie pour favoriser simultanément l’accroissement de la productivité est d’investir inclusivement dans les compétences fondamentales des enfants, des jeunes, des adultes et surtout des filles. Il s’agit de privilégier le renforcement des compétences de base de la main-d’œuvre active et celles des prochaines générations. Il faut noter qu’un chapitre entier est consacré au développement des compétences dans le présent rapport.

Les recommandations du rapport

Au risque de revivre les situations inflationnistes, le rapport invite les pays de la région à redoubler d’efforts pour remédier à l’insuffisance des recettes et contenir les dépenses afin d’atteindre l’équilibre budgétaire.

Par rapport aux investissements, le rapport recommande que si les pays veulent profiter pleinement du rebond des investissements, ils vont devoir s’atteler aux causes de leur inefficacité à savoir notamment l’insuffisance des compétences et autres capacités à adopter les nouvelles technologies, les effets de distorsions de certaines politiques et des problèmes d’allocation des ressources.

Par rapport à l’investissement dans les compétences, le rapport recommande que la plupart des pays doivent améliorer la qualité de leurs dépenses afin de les rendre plus efficaces et efficientes. Revoir donc la qualité des investissements dans l’éducation et renforcer les compétences des générations à venir, mais aussi celles de la main-d’œuvre actuelle.

Aline ASSANKPON

 


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