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Enquête / Foncier et sécurité alimentaire dans la commune de Sèmè-kpodji : A Tohouè, l’eau ravage tout sur son passage… (5ème partie et Fin)


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 La visite des fermes nous fait découvrir également des champs de maïs et de piments, de projet de riziculture inondés.  Dans la ferme du couple Djidonou à Wégbégo à Kraké et à Kraké-Daho, ayant suivi une formation au Centre Songhai de Porto-Novo, Dame Sabine Djidonou née Ayidé travaille avec son époux en dehors de son petit commerce à la maison.

 

Envoyée spéciale Aline ASSANKPON (L-Intégration.com)  

PH: DR-: Le chef du village d’Ahlomey M. Marcellin Godonou et son épouse dans le champ de la coopérative dévasté par l'eau

PH: DR-: Le chef du village d’Ahlomey M. Marcellin Godonou et son épouse dans le champ de la coopérative dévasté par l’eau

«Je suis avec mon époux depuis 4 ans et j’essaie de mettre en pratique toutes les méthodes culturales apprises dans le secteur de l’agriculture. Moi-même je fais l’élevage des volailles. Ensemble avec mon mari, nous cultivons le maïs (pour les besoins du foyer), la tomate, le piment, l’oignon et le concombre pour la vente. L’agriculture est la base de tout ce que nous faisons ».

Si les premières pépinières de piments sont complètement englouties par l’eau à Kraké-Daho, le couple s’est empressé de faire d’autres pépinières de piments à Wégbédo (Kraké-Plage) qui seront repiquées à d’autres endroits ; précisément dans la Zone franche moins inondé. «Nous allons les repiquer tous dans une trentaine de jours. Nous sommes obligés de le faire car nous ne pouvons pas croiser les bras ; même si on enregistre des pertes, il faut toujours recommencer en prenant d’autres initiatives. Nous ne pouvons pas abandonner les travaux champêtres » déclare très déterminé Jacob Djidonou.

Ph/ DR-: Le reste du champ de piment inondé chez le couple Sabine et Jacob Djidonou

Ph/ DR-: Le reste du champ de piment inondé chez le couple Sabine et Jacob Djidonou

En effet, la spécialité du couple Djidonou est la culture du piment et des tomates contre-saison (c’est-à-dire cultivés en saison sèche) dans le basfond de Dja, l’un des villages de Tohouè (une zone une argileuse, sablonneuse et hydro-morphe qui s’étend sur environ 25km jusqu’à la frontière du Nigeria). Cette zone est adaptée pour toutes sortes de cultures selon M. Valère Agondohoui, un fermier très expérimenté de Djrègbé.

En dehors de quelques cocoteraies qui s’étendent sur un demi-hectare, joute une bananeraie. « C’est avec ces plantations que j’entretienne ma famille. Nous faisons plusieurs variétés de piments : des piments verts, des piments appelés Tchobo (qui ressemblent à des gombos et ne sont pas épicés) et des piments longs et rouges » confie Jacob Djidonou.

 « Nous venons de finir la vente des tomates juste avant l’arrivée des pluies. Cela comporte des difficultés mais ça rapporte bien. Notre difficulté, c’est surtout la terre » intervient son épouse Sabine Djidonou avec désespoir avant d’ajouter : « C’est difficile de trouver des terres appropriées. Si la terre n’est pas appropriée, c’est en vain qu’on travaille ».

 

Ph/ DR-: Un accès au champ très difficile

Ph/ DR-: Un accès au champ très difficile

Evidemment, le désespoir ne peut être à l’ordre du jour car les fruits de la production sont très rentables de l’avis de Dame Sabine : Par exemple, les tomates contre saisons sont vendues à 20.000 F le panier puisqu’elles sont récoltées dans la période de soudure où la demande excède l’offre. Cependant, il arrive des moments où les tomates du Nigeria envahissent le marché, là le prix de vente du panier varie de 15.000 à 8.000F. Malgré cet abaissement, le couple arrive toujours à tirer son épingle du jeu. « Lorsque le prix de vente baisse, nous ne réalisons pas assez de bénéfice mais c’est toujours rentable » rassure M. Djidonou.

 

Etat des lieux de la faim et la malnutrition

 

Malgré les efforts, 33 millions de la population africaine sont encore sous alimentées ou malnutries. A côté de la carence nutritionnelle, il y a également la suralimentation qui constitue un fléau émergent de malnutrition qui se développe en Afrique de l’Ouest.

 

Au Sahel et en Afrique de l’Ouest, à en croire la FAO (voir communication de Richemont SEKKI lors de l’atelier de la société civile sur l’initiative faim zéro tenu à Abidjan les 13 et 14 juillet 2017) le faible accès des femmes au  foncier est identifié comme l’une des causes majeures d’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

 

Initiative faim zéro

 

Initiative faim zéro lancé en 2012 par les Chefs d’Etat avec pour objectif majeur d’éradiquer la faim et la malnutrition à l’horizon 2025.


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