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Fonds Européen pour le Développement Durable (FEDD) : Un ambitieux Plan d’Investissement externe


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En 2016, précisément le 14 Septembre, la Commission européenne a proposé un Plan d’Investissement externe (PIE) destiné à soutenir les investissements dans les pays partenaires en Afrique et dans le voisinage de l’Union européenne.  Ce plan vise surtout à renforcer les partenaires à promouvoir un nouveau modèle de participation du secteur privé ; à contribuer à atteindre les Objectifs du Développement durable (ODD) ; à mobiliser des investissements plus élevés et à lever des fonds.

Un nouveau Plan d’Investissement externe pour mobiliser l’investissement et lever des fonds.

Un nouveau Plan d’Investissement externe pour mobiliser l’investissement et lever des fonds.

Selon une étude de la Commission européenne, depuis 2003, la croissance économique dans les pays en développement a atteint son niveau le plus bas ; pour cause d’instabilité, des conflits en Afrique et dans le voisinage de l’UE. Des situations qui ont été aggravés par la crise économique mondiale, avec pour résultats l’augmentation générale de la dette  et la réduction de l’accès au financement malgré un besoin criard d’investissements. L’instabilité et les conflits ont aussi eu pour effet d’exacerber la crise migratoire actuelle avec un nombre plus élevé que jamais de personnes en déplacement en Afrique et dans le voisinage de l’UE note l’étude.

Une situation qui a généré des lacunes en matière d’investissement et signale la valeur ajoutée que peut amener l’action ciblée de l’UE. Cela pose également des défis à court et long terme auxquels il est nécessaire de répondre dans un esprit de partenariat pour soutenir une croissance inclusive et durable, qui permette de créer des emplois et de contribuer à remédier aux causes profondes de la migration.

Le Plan d’Investissement Externe (PIE)

Ainsi donc, le nouveau plan d’investissement intervient non seulement pour fournir des garanties ciblées mais aussi pour contribuer à améliorer le climat d’investissement et l’environnement politique dans les pays partenaires, en cohérence avec le Plan d’Investissement pour l’Europe et son Fonds stratégiques pour les Investissements stratégiques (FSIS).

Lorsqu’on évoque l’environnement pour les affaires et les investissements dans les pays fragiles, il faut retenir que les Investissements directs à l’étranger (IDE) et les autres flux financiers privés ont décliné dans les pays en développement depuis la crise 2008 selon les analyses de l’étude.

Seuls 6% de la totalité des Investissements directs à l’étranger (IDE) dans les pays en développement vont aux pays fragiles (2012). Et jusqu’à 72 % de ces investissements se concentrent sur 10 pays riches en ressources. En 2008, le coût d’une création d’entreprise dans les pays fragiles d’Afrique est 3 fois plus élevé que dans les pays africains non fragiles. Et pour dépasser la traditionnelle aide au développement, il faut adopter une nouvelle approche : Le Fonds Européen pour le Développement Durable (FEDD).

FEDD, la nouvelle approche

En effet, le Fonds Européen pour le Développement durable (FEDD) est au cœur du Plan d’Investissement Externe (PIE) et devrait déclencher des volumes d’investissements supplémentaires, tant privés que publics. Avec un Fonds européen à hauteur de 3.35 milliards d’euros, jusqu’en 2020, le FEDD devrait mobiliser jusqu’à 44 milliards d’euros d’investissements supplémentaires. Si les Etats membres apportent leur contribution complète, il peut mobiliser plus de 88 milliards d’euros d’investissements supplémentaires.

Encadré-1 : Les objectifs du PIE

Le PIE vise des objectifs qui se déclinent comme suit : Contribuer à atteindre un développement durable dans nos pays partenaires de manière cohérente ; mobiliser l’investissement et lever des fonds. (A ce niveau, il facilitera les investissements dans les pays où cela est actuellement difficile et facilitera les investissement des acteurs privés qui, dans le cas contraire, investiraient moins, voire pas du tout, dans les domaines concernés) ; fournir des financements aux micro, petites et moyennes entreprises en mettant l’accent sur la création d’emplois, dans les secteurs socioéconomiques tels que les infrastructures, y compris l’énergie, l’eau, les transports, les technologies de l’information et des communications, l’environnement, les infrastructures sociales et le capital humain ; aider à attirer les investissements en développant des projets viables financièrement et économique ; contribuer à améliorer l’environnement des affaires dans les pays partenaires en soutenant les réformes et la gouvernance économique  et enfin contribuer à s’attaquer aux causes profondes des migrations et à renforcer nos partenariats en Afrique et dans le voisinage. (A.A.)

 

Encadré-2 :  Comment fonctionne le PIE ?

D’abord, la première démarche consiste à mobiliser des investissements par le biais de la nouvelle garantie du FEDD. Selon l’étude, le FEDD sera composé de deux plateformes régionales d’investissement (l’Afrique et le voisinage). Ces plateformes combineront des instruments de mixage existants et fonctionneront sur un système de guichet unique afin de recevoir les propositions des institutions financières et d’autres investisseurs public et privé.

Le FEDD va également créer une nouvelle garantie, qui fournira des garanties partielles aux institutions financières intermédiaires, qui à leur tour, apporteront un support par l’intermédiaire de prêts, de garanties, de fonds propres ou de produits similaires, aux bénéficiaires finaux.

L’objectif en effet, est de tirer parti du financement supplémentaire, en particulier du secteur privé, puisque la garantie du FEDD réduira le risque pour les investissements privés et absorbera les pertes potentielles encourues par les contreparties éligibles, comme les institutions de financement publiques et les investissements du secteur privé.

Ensuite, la seconde démarche consiste à intensifier l’assistance technique pour développer des projets muris et financièrement attrayants ce qui permettra de mobiliser des investissements plus élevés.

La troisième et dernière démarche consistera à améliorer la gouvernance économique, l’environnement des affaires et la collaboration avec le secteur privé. Selon la Commission européenne, le PIE renforcera le dialogue sur les politiques économiques et sociales entre l’UE et ses pays partenaires afin de développer des cadres juridiques, des politiques et des institutions plus efficaces et de promouvoir la stabilité économiques et la croissance inclusive. D’où le respect des droits de l’homme, la lutte contre la corruption et le crime organisé, la lutte contre les flux financiers illicites et l’amélioration des relations commerciales des partenaires de l’UE.

En général, ces dialogues contribueront à une meilleure réglementation et à la libéralisation des marchés des pays partenaires, à améliorer les possibilités d’emploi et à soutenir le développement du secteur privé local. (A.A.)

Aline ASSANKPON


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