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M. Médard Ouinakonhan dixit :« Nous allons opérationnaliser la mise en place d’une plateforme nationale sur l’agriculture intelligente face aux changements climatiques… »


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Entretien avec M. Médard Ouinakonhan, Directeur de l’Adaptation au changement climatique au Ministère du Cadre de vie et de l’Environnement au Bénin

« Nous allons opérationnaliser la mise en place d’une plateforme nationale sur l’agriculture intelligente face aux changements climatiques… »

L’un des participants au Deuxième Forum annuel de l’Alliance africaine pour l’Agriculture intelligente face au Climat, M. Médard Ouinakonhan est Directeur de l’Adaptation au changement climatique. Ce Béninois est également Point focal suppléant de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques au Bénin. A travers cet entretien, M. Ouinakonhan s’engage à vulgariser l’agriculture intelligente face au climat (le CSA) à tous les acteurs au niveau national pour que cette préoccupation soit prise en compte par les autorités étatiques au plus haut niveau.

L-integration.com : A quel titre participez-vous à ce 2ème Forum annuel de l’Alliance sur l’Agriculture intelligente face au climat ?

Médard Ouinakonhan : J’étais au premier forum qui a eu lieu en 2015 à Addis-Abeba (Ethiopie). Donc je connais bien la thématique et j’ai beaucoup intérêt à y être pour profiter des opportunités et faire profiter mon pays le Bénin. Et c’est à ce titre je participe à ce 2ème Forum annuel de l’Alliance africaine pour l’Agriculture intelligente face au climat.

L-integration.com : Durant le forum, vous êtes intervenu plusieurs fois sur certains sujets pertinents, pouvez-vous revenir – de manière brève – sur ces interventions ?

Médard Ouinakonhan : Oui, les sujets sur lesquels je suis intervenu sont quand-même d’intérêt général. Ma première préoccupation était qu’on mette les gens au même niveau d’information en termes de compréhension de la thématique. Quand on parle d’agriculture intelligente face au climat, de quoi parle-t-on ? J’avais demandé que les organisateurs reviennent sur ces principes afin que tout le monde comprennent.

L’autre élément de mon intervention, c’est par rapport au renforcement de l’alliance ; que ce soit au niveau global, continental et surtout au niveau national pour permettre la synergie d’action. On a vu vraiment une organisation au niveau mondial, continental et même régional ; mais au niveau national, il n’y a pratiquement rien !

On sent que les acteurs sont invités comme cela se voit mais ils ne se retrouvent pas au niveau pays pour faire connaître la thématique à tous les acteurs. C’est un problème qui se pose et je l’ai soulevé. Cela a fait l’objet d’une recommandation particulière où on nous demande de mettre en place une plateforme au niveau national pour discuter de la question.

Enfin un autre élément sur lequel je suis revenu est lié aux investissements. Comment investir au niveau des petits exploitants agricoles qui sont concernés ? A ce sujet, on nous a montré beaucoup de présentations sur la question, on nous a montré des guichets de financement dont l’accessibilité pose problème en termes d’exigences et de critères à ces petits exploitants.

Donc, je n’ai pas vu de propositions concrètes des organisateurs qui nous permettent de simplifier ces exigences et permettent à ces petits exploitants d’accéder aux ressources. Pour moi, je suis resté sur ma faim parce que ces problèmes sont connus et nous les savons depuis. Donc si Nepad devrait nous aider,  c’est de nous dire par exemple, de part leurs interventions, nous pouvons profiter pour que les petits exploitants puissent accéder aux ressources. Il y en a beaucoup, mais n’importe qui ne peut pas accéder à ces ressources-là.

J’ai même voulu partager l’expérience du Bénin : Nous sommes en train de faire une petite expérience avec le Fonds d’équipement des Nations-Unies, qui est en train de vouloir combler cette insuffisance-là en apportant directement les ressources financières aux Communes dans notre pays. Les petits exploitants sont ainsi encadrés pour la mise en œuvre des actions d’adaptation du changement climatique. Cela a permis de régler un certains nombre de problèmes. Car, il faut reconnaitre que les gens auront des problèmes mais ne pourront pas accéder aux ressources tout simplement, parce qu’ils n’ont pas la capacité de monter un projet bancable. Autant mieux leur amener l’argent et les encadrer pour régler les problèmes.

Si dans une zone il y a des problèmes d’inondation qui se pose tous les ans, et que les acteurs de ces milieux-là n’ont pas les compétences pour capter des ressources d’adaptation, ça veut dire que les problèmes demeureront et ils  vont toujours subir les conséquences.

Donc, cette expérience, si j’avais été consulté, j’aillais faire une présentation et Nepad pourrait aussi voir s’ils peuvent aussi l’expérimenter dans d’autres pays. Parce que nous sommes déjà en retard par rapport à la mise en œuvre des actions d’adaptation.

L-integration.com : Parlant d’appui à apporter aux petits exploitants, les femmes représentent la majorité de ces petits exploitants et doivent donc bénéficier une part non négligeable. A travers l’expérience béninoise, des ressources importantes sont-elles affectées aux femmes ?

Ph/ Dr6/ M. Médard Ouinakonhan est Directeur de l’Adaptation au changement climatique et Point focal suppléant de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques au Bénin

Ph/ Dr6/ M. Médard Ouinakonhan est Directeur de l’Adaptation au changement climatique et Point focal suppléant de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques au Bénin

Médard Ouinakonhan: C’est une préoccupation majeure. Et même dans la convention cadre des Nations Unies, une décision est claire que la priorité doit être accordée aux femmes. Je salue donc cet accent qui a été mis pour la prise en compte des femmes dans cette thématique. Le Bénin ne va pas se soustraire à cela ;  nous devons y veiller.

Effectivement, pour illustrer cette prise en compte de la femme ; il suffit simplement de regarder l’exemple, lorsqu’on parle d’inondation dans un environnement où il y a des arbres, quand l’eau commence par monter, l’homme a la possibilité de monter sur un arbre ; ce que la femme ne pourra pas faire. Ce qui montre la vulnérabilité de la femme face aux défis du changement climatique. Nous avons intérêt à les protéger.

L-integration.com : alors, que comptez-vous faire dès que vous serez au Bénin pour la mise en œuvre du CSA, surtout pour sa vulgarisation?

Médard Ouinakonhan: Mme vous me devancez dans mes projets. Je ferai ce compte rendu de façon fidèle. Nous allons tous cosigné ce compte-rendu. La première action à mener, c’est de rendre compte officiellement au sein du Comité national sur le changement climatique de notre participation  et profiter pour échanger avec l’ensemble des acteurs sur une feuille de route qu’on adopterait pour conduire les actions au niveau national ; et opérationnaliser cette recommandation qui demande la mise en place d’une plateforme nationale sur l’agriculture intelligente face aux changements climatiques. Les décideurs seront informés et pourquoi pas, un compte rendu officiel en Conseil des ministres pour qu’au plus haut niveau, une décision soit prise et des instructions soient données à tous les ministres, à tous les acteurs au niveau national pour que cette préoccupation ne fasse pas une piètre figure dan notre pays.

L-integration.com : Vous avez du pain sur la planche, alors du courage!

Merci Madame.

(Propos recueillis par : Aline Assankpon)


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