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2ème Forum annuel de l’Alliance sur le CSA / Interview avec Mme Esthérine L. Fotabong, Directeur des Programmes à l’Agence du Nepad. « Je crois que c’est maintenant que le travail commence. Il faut engager un dialogue franc avec les pays… »


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A l’issue des deux jours de travaux intenses sur le Forum annuel de l’Alliance pour une agriculture intelligente face aux changements climatiques, Mme Esthérine L. Fotabong se prête ici à nos questions en revenant sur certains points clé du forum.

L-integration.com : Mme Fotabong, quel contenu donnez-vous au concept du CSA (l’Agriculture intelligente face au climat)?

PH: DR-: Mme Esthérine L. Fotabong, Directeur des Programmes à l'Agence du Nepad, Cheville ouvrière de ce second Forum sur le CSA.

PH: DR-: Mme Esthérine L. Fotabong, Directeur des Programmes à l’Agence du Nepad, Cheville ouvrière de ce second Forum sur le CSA.

Mme Esthérine L. Fotabong : Je crois que nous avons un devoir : continuer à faire la communication et la sensibilisation des populations. Quand on parle du CSA, de CPDN par exemple, il s’agit des sigles tirés des thèmes scientifiques utilisés.  Le CSA concerne par exemple l’agriculture intelligente face au climat. Le secteur agricole étant l’activité économique de tous les Etats africains. La préoccupation actuelle est le changement climatique et ses effets néfastes sur l’agriculture.

Donc le concept du CSA intervient pour réfléchir sur les stratégies à adopter au niveau de chaque pays. Il s’agit des stratégies qui vont minimiser les effets du changement climatique dans le secteur agricole. Le concept du CSA fournira ainsi, aux petits exploitants agricoles, les stratégies à adopter pour augmenter leur productivité malgré les aléas des effets climatiques ; ce qui va atténuer ces effets au niveau des populations.

En effet, nous avons adopté le concept CSA pour pouvoir avoir des données, des informations sur les expériences au niveau de chaque pays. Il s’agit là de partager des actions menées dans le cadre du CSA au niveau des Etats membres, les mesures et dispositions concrètes adaptées pour atténuer les effets du changement climatique.

J’aimerais ajouter un point essentiel pour dire que les politiques doivent impliquer d’avantage les femmes dans ce processus car elles constituent la grande partie des petits exploitants agricoles. Les politiques doivent renforcer la capacité des femmes qui interviennent dans le secteur agricole afin qu’elles puissent augmenter leur productivité et la résilience. Une part non négligeable doit être réservée à ces femmes.

L-integration.com : Parlant d’échanges sur les pratiques et expériences des pays, avez-vous pensé à réaliser un rapport sur les riches et fructueux échanges que nous avons eu droit cette matinée, afin de permettre aux autres pays de s’inspirer des progrès d’autres pays ?

Oui, c’est un point très important ! Nous avons ici (ndlr : à Nairobi) environ 400 personnes mais certaines informations doivent être partagées à un niveau plus haut et plus large. Donc, il y aura un rapport qui prendra en compte tous ces échanges fructueux et toutes les différentes présentations. Nous allons aussi établir ce qu’on appelle un Database pour capturer toutes ces bonnes pratiques du CSA de chaque pays. Les Universitaires, chercheurs, medias et acteurs du secteur agricole pourront avoir y accès.

Par ailleurs, je suis aussi très contente de la forte représentation des medias à ce forum surtout les medias du Kenya. Les medias ont un rôle de vulgarisation à jouer dans ce processus. Il s’agit de faire passer le message à une plus grande audience au niveau des Etats sur tout le continent. J’appelle de ce fait les medias à vulgariser les techniques du CSA dans leurs pays respectifs.

L-integration.com : Le thème du présent forum invite les gens à dépasser le cadre des accords et à passer à l’action. Quel est le message que vous voulez passer à travers ce thème ?

Mme Esthérine L. Fotabong : A Paris, les pays ont annoncé les actions à mener pour faire face aux effets du changement climatique et du Gaz à effet de serre (GES). Maintenant, nous avons l’accord de Paris sur les changements climatiques, il faut passer à l’action ; ça veut dire qu’il faut mettre en pratique les CPDN que les pays ont soumis à la COP21 comme solutions à adopter.

A cette rencontre, nous nous interrogeons sur la mise en œuvre de ces programmes et stratégies annoncés à Paris. Je crois que c’est maintenant que le travail commence. Il faut engager un dialogue franc avec les pays et s’engager avec eux pour la mise en œuvre de leur stratégie. Particulièrement voir avec les acteurs, les mesures et dispositions à prendre et les moyens à mettre en œuvre pour passer à la phase active du CSA.

L-integration.com : Quels sont vos impressions au sortir de deux jours de travaux intenses ?

Mme Esthérine L. Fotabong : Je suis très contente de cette forte participation. Une participation de très haut niveau. Nous avons accueilli les différentes parties prenantes à ce forum. Ils sont tous là. J’ai également noté que les discussions et débats sont très riches.

Il y a également l’accueil des autorités kényanes et de la population. Une forte mobilisation de la population surtout des acteurs du secteur agricole et des medias. Le Kenya étant un grand pays dans le secteur agricole et nous avons besoin d’avoir des champions, des leaderships politiques en Afrique pour que les agréments soient traduit en des actions concrètes.

(Propos recueillis par : Aline A. ASSANKPON)


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