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Régulation : Burkina Faso : les organisations de la presse dénoncent « l’embrigadement » des médias publics par le nouveau pouvoir


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Au Burkina Faso, il y a « un retour des vieux démons dans les médias publics ». Le constat est fait par le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (Synatic) et l’Association des journalistes du Burkina (Ajb).

Ph:Dr-:  Remis Fulgance Dandjinou, ministre de la Communication

Ph:Dr-: Remis Fulgance Dandjinou, ministre de la Communication

En effet, dans une déclaration rendue publique le 20 juillet 2016, ces deux organisations de la presse dénoncent « les tentatives d’embrigadement des médias publics » dont est responsable le régime de Roch Marc Christian Kabore. La déclaration rappelle quelques faits depuis l’accession au pouvoir du président de la République, le 29 décembre 2015. En ligne de mire, les déclarations du ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou (photo), sur le plateau du journal télévisé de 20h de la Radiodiffusion-télévision du Burkina (Rtb), le 17 juin 2016 : « Il y a un devoir d’accompagnement de l’action gouvernementale, qui est dans les statuts de la télévision nationale. On ne peut pas vouloir rentrer dans l’avion présidentiel et venir être celui qui va dénigrer le travail qui est fait (…) ».

Plus tôt, le 5 avril, le ministre avait convoqué à une « séance de recadrage » les premiers responsables des médias publics que sont la Rtb et les Editions Sidwaya. Etait aussi présent le coordonnateur du Service d’information du gouvernement (Sig). Une séance au cours de laquelle « il a été expressément demandé à la Rtb d’ouvrir le journal prioritairement par les audiences du chef de l’Etat, puis l’actualité de la Primature et celle du Parlement », écrivent le Synatic et l’Ajb. Il est aussi rapporté qu’au cours de cette « séance de recadrage », le ministre s’est plaint du traitement de l’information par les journalistes, estimant que les médias publics ne devraient « pas être les premiers à tirer sur le gouvernement ».

Plusieurs actes de censure sont également attribués aux autorités burkinabés. Le ministre de la Communication est accusé d’avoir fait retirer de la Télévision nationale un reportage sur le constat de la gratuité des soins le 2 avril 2016. Le 26 février déjà, la hiérarchie de la police et les responsables des Editions Sidwaya auraient intimé l’ordre à l’Agence d’information du Burkina (Aib) de retirer de son site web une dépêche intitulée : « Fara: Des bandits ferment le local de la police avant de passer à l’acte ». A la place, un démenti a été publié sur la base d’un communiqué de la police et le site web rendu inaccessible des heures durant le 2 mars 2016 après la publication d’une dépêche sur l’attaque d’un poste de gendarmerie près de la frontière nigérienne.

Pour le Synatic et l’Ajb, ces sont là des pratiques rétrogrades et une répression féroce que la presse croyait révolues car caractérisant le régime de l’ex-président Blaise Compaoré. Les deux organisations rappellent que la posture partisane imposée aux médias publics s’était finalement retournée contre ces derniers lors du soulèvement populaire d’octobre 2013 au cours duquel les locaux de la Télévision nationale avaient été attaqués par des manifestants. La déclaration appelle donc à l’indépendance des médias publics. (Agence Ecofin) 


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