Flash Infos:

Lancement du Rapport sur les Perspectives économiques régionales (PER) 2016 : « Intensifier les actions et mesures nécessaires à la consolidation macroéconomique… »


1 341 Vues

Après Abidjan et Kampala le 3 mai dernier, c’est le tour de Cotonou de voir officiellement lancer le rapport biennal des Perspectives économiques régionales (PER) par le Département Afrique du Fonds monétaire international (FMI). La cérémonie de lancement a regroupé ce vendredi 06 Mai 2015 à l’Auditorium de l’Ecole nationale d’Economie Appliquée et de Management (ENEAM) de Gbégamey, Ministre de tutelle, Experts du FMI, Universitaires et Etudiants. Si les résultats du PER 2016 sont moins bons, ils formulent cependant aux dirigeants africains, des orientations sur les mesures politiques économiques à adopter pour l’atteinte des ODD prévus pour 2030.

(De gauche à droite) Chef Divis Départ. FMI Afrique Resp PER, Représentant résident du FMI, Directeur Adjoint du Départ. FMI Afrique, Roger Nord, Mme le Ministre de l’Enseignement supérieur Marie-Odile Attanasso, Dir de la FASEG, Charlemanque Igué et la Directrice de l’ENEAM.

(De gauche à droite) Chef Divis Départ. FMI Afrique Resp PER, Représentant résident du FMI, Directeur Adjoint du Départ. FMI Afrique, Roger Nord, Mme le Ministre de l’Enseignement supérieur Marie-Odile Attanasso, Dir de la FASEG, Charlemanque Igué et la Directrice de l’ENEAM.

Le rapport biennal sur les Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne est en effet, le résultat de plusieurs recherches menées périodiquement par les experts du Fonds monétaire international (FMI) sur les réalités et difficultés auxquelles sont confrontés les pays africains. En plus des résultats de ces recherches, le rapport formule des orientations de mesures de politiques économiques qui traduisent les projections des agrégats macroéconomiques.

Entouré des experts du FMI, de la Directrice de l’ENEAM, du Directeur de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion d’Abomey-Calavi et du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mme Marie Odile Attanasso, le Directeur Adjoint du Département Afrique, M. Roger Nord a axé sa présentation sur trois principaux points essentiels.

Le premier point s’articule autour la tendance lourde observée sur la dégradation  de l’activité économique dans la région subsaharienne. Le second point concerne la nécessité de surmonter les difficultés liées à la détérioration des termes de l’échange et enfin le rôle du secteur financier.

Ralentissement de l’activité économique

Selon le conférencier, le ralentissement de l’activité économique s’accentue d’années en années, les perspectives économiques de la région (Per) sont moins bonnes ; mais en même temps les réalisations observées ces dernières années surtout à la fin de l’année 2013 jusqu’à cette date sont loin d’être encourageantes. Les statistiques publiées par le FMI relèvent un affaiblissement de la croissance économique de la région qui tourne autour de 3,7 % et 3% loin des 7% minimum nécessaire pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et des Objectifs du Développement durable (ODD)  dont l’atteinte est prévue pour 2030.

Les causes sont nombreuses.

La croissance économique de l’Afrique subsaharienne s’est nettement affaiblie. Analysant les causes de ce ralentissement de l’activité économique, le Conférencier revient sur la chute des coûts des produits de bases et des matières premières. Selon Roger Nord, « cette a ébranlé et continue d’ébranler plusieurs pays africains surtout les pays producteurs du pétrole comme le Nigéria et l’Angola. La même tendance baissière est également observée au niveau des pays producteurs de matières premières en Afrique subsaharienne».  En même temps, le coût de financement extérieur a fortement augmenté pour les pays émergent de la région. Les marges de manœuvre sont moindres sur la dette publique

Par ailleurs, l’avènement du Virus d’Ebola a sapé l’activité économique dans la région ouest-africaine, la question de la sécheresse qui n’a épargné ni les pays de l’Afrique australe et orientale et enfin la question des inégalités de revenus et des inégalités entre sexe qui ont fortement contribué à expliquer les contre-performances  notées dans le rapport.

De bonnes nouvelles en perspectives

Malgré ces contre-performances, il y a quand-même quelques bonnes nouvelles dira le conférencier ; puisque le rapport a mis en exergue les pays qui sont allés au-delà de 7% du taux de croissance. Il s’agit notamment de la Côte-d’Ivoire, du Sénégal et du Kenya qui ont pu émerger grâce à l’investissement dans la réalisation d’infrastructures.

Le rapport prévoit désormais une croissance de 3% en 2016 contre 3,4% au terme de l’année 2015. Pour les pays exportateurs du pétrole, cette croissance devrait être de seulement 2,2%. Les pays à faible revenus, hors Etats fragiles connaîtront une croissance du PIB de l’ordre de 5,8% et les pays fragiles auront une progression de 4,8%.

Quelques pistes de solutions à explorer….

Le rapport propose qu’à moyen terme, la mobilisation des recettes pour des améliorations sensibles qui sont encore possibles. Il s’agit d’améliorer la compétitivité de nos Etats, puisqu’il est remarqué que l’Afrique est peu intégrée dans les chaînes de valeur mondiale. Les infrastructures sont sous-développées et chères et les coûts de transports sont élevés. La productivité  agricole n’augmente que très lentement.

Aussi, rendre la croissance plus inclusive puisqu’elle n’est toujours bien partagée et ressentie par les populations. La relation entre les inégalités de la croissance de même que les inégalités entre Femme et homme doivent être réduites. Une réduction qui va contribuer à augmenter la croissance ; Améliorer l’accès aux services financiers, le dividende démographique étant une opportunité à saisir. Car d’ici 2030, l’Afrique seule va peser dans le marché mondial du travail. Ce qui veut dire que l’Afrique subsaharienne dispose d’une taille potentielle du dividende démographique à exploiter. Cependant, ce dividende n’est pas automatique, il faut que la politique puisse travailler énormément pour tirer profit de ce dividende.

… Et Défis à relever

Par ailleurs, PER 2016 note une amélioration à travers les politiques volontaristes de réduction des gaps des éléments principaux du cadre macroéconomiques. La maîtrise de l’inflation, les crédits aux facteurs de production agricole, la transformation du dividende démographique pour un développement inclusif.

De façon plus spécifique, le rapport invite les dirigeants à mettre l’accent sur la flexibilité du taux de change ; à contenir les déficits budgétaires ce qui permettra d’amoindrir les chocs et de surmonter les tendances lourdes de la détérioration des termes de l’échange. « Contenir les déficits budgétaires contribuera au rééquilibrage de la politique budgétaire » souligne le rapport.

Le rapport note l’existence d’un écart entre le niveau du développement financier en Afrique que dans les autres régions du monde. A cet effet, le rapport indique que par rapport à certaines références, il urge de stabiliser la croissance économique, de prendre des actes nécessaires à l’amélioration du climat des affaires.

Au total,  PER 2016 présente un tableau globalement sombre ; cependant, le rapport reste optimiste grâce à la question de la dynamique démographique qui permettra d’impulser une activité économique dans la région.

Encadré : Qu’en est-il des Perspectives économiques au Bénin ?

Les résultats du PER 2016 sur le Bénin sont mitigés. Selon M. Roger Nord, il ne revient pas au FMI de dire aux autorités béninoises la conduite à tenir. Mais plutôt de voir si la politique économique béninoise répond aux aspirations du  FMI pour ses pays membres.

Il est donc important à l’actuel gouvernement d’articuler  son programme d’action à travers les questionnements suivants : « Quelles sont les leçons que l’on a apprises dans la mise en œuvre de la politique économique ? Qu’est-ce qui a marché et surtout voir ce qui n’a pas marché dans la mise en œuvre de la politique économique ? Et quelles sont les conclusions qu’on peut tirer des expériences du passé  pour essayer justement de faire mieux et de s’assurer que les populations qui demandent des services publics et des renseignements, des infrastructures, sont satisfaites et que peut-on faire pour atteindre ces objectifs ? »

Ph/DR-: Marie Odile Attanasso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique

Ph/DR-: Marie Odile Attanasso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique

Saluant la démarche du FMI à l’endroit du monde universitaire, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, estime que le lancement de ce rapport intervient dans un contexte un peu particulier marqué par le ralentissement de l’activité économique dans la région. Ce qui interpelle donc à intensifier les actions et mesures nécessaires à la consolidation macroéconomique et une relance générale de l’activité économique.

« En 2016, la situation économique du Bénin a été marquée au cours des quatre premiers mois, entre autres par la persistance des délestages d’électricité d’où le ralentissement de l’activité économique ». A cet effet, compte tenu des dispositions prises par le gouvernement du Patrice Talon, « les Béninois pourraient s’attendre à un délestage zéro d’ici fin septembre 2016 » promet Mme Marie-Odile Attanasso.

« Pour se développer, il faut avoir des cadres de pointe (…) Beaucoup de mesures sont prises pour booster l’économie nationale. Il est donc nécessaire au plan macroéconomique, poursuivre les efforts en vue des réformes indispensables » indique-t-elle.

La présentation du rapport a  été l’occasion d’échanges, de discussions et de commentaires relatifs aux analyses contenues dans ledit rapport entre Universitaires, Experts du FMI et Etudiants. (A.A)

Aline ASSANKPON


Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*

Revenir en haut de la page