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Religion catholique / Visite du Pape François en Afrique : Première étape, Kenya


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Arrivé au Kenya hier à 17 h locales (15 h heure de Rome) le Pape a prononcé à Nairobi son premier discours, s’adressant au chef de l’Etat, aux corps constitués, au corps diplomatique et au monde de l’économie et de la culture rassemblés dans les jardins du palais présidentiel:

Ph/Dr: un accueil très chaleureux à la mesure du Pontif

Ph/Dr: un accueil très chaleureux à la mesure du Pontif

Le Kenya, a-t-il dit, « est une nation jeune et vigoureuse, une société d?une riche diversité qui joue un rôle important dans la région. De plusieurs manières, votre expérience de forger une démocratie est partagée par beaucoup d?autres nations africaines. Comme le Kenya, elles travaillent aussi à bâtir, sur de solides fondations de respect mutuel, de dialogue et de coopération, une société multi-ethnique vraiment harmonieuse, juste et inclusive. Le Kenya est également une nation de jeunes ». Or les jeunes sont les ressources les plus précieuses d’un pays. Les protéger, investir en eux et leur tendre une main secourable, sont la meilleure façon de lui assurer un avenir digne de la sagesse et des valeurs spirituelles chères à leurs aînés ». Les Kenyans apprécient à leur juste valeur les trésors que Dieu leur a offert, notamment les richesses naturelles de leur pays, qui ont besoin d’une culture de la sauvegarde. « La grave crise environnementale qui menace notre monde demande une sensibilité toujours croissante à la relation entre les êtres humains et la nature. Nous avons la responsabilité de transmettre la beauté de la nature dans son intégralité aux futures générations, et l’obligation de bien administrer les dons reçus. Ces valeurs sont profondément enracinées dans l?âme africaine. Dans un monde qui continue d?exploiter plutôt que de protéger notre maison commune, elles doivent inspirer les efforts des dirigeants nationaux à promouvoir des modèles responsables de développement économique. Il existe un lien évident entre la protection de la nature et la construction d?un ordre social juste et équitable. Il ne peut y avoir aucun renouvellement de notre relation avec la nature sans un renouvellement de l?humanité elle-même ».

« Dans la mesure où nos sociétés connaissent des divisions, qu?elles soient ethniques, religieuses ou économiques, tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté sont appelés à travailler pour la réconciliation et la paix, le pardon et l? apaisement. Dans l??uvre de construction d?un ordre démocratique solide, par le renforcement de la cohésion et de l?intégration, de la tolérance et du respect des autres, la poursuite du bien commun doit être le premier objectif. L?expérience montre que la violence, le conflit et le terrorisme se nourrissent de la peur, de la méfiance ainsi que du désespoir provenant de la pauvreté et de la frustration. Enfin, la lutte contre ces ennemis de la paix et de la prospérité doit être menée par des hommes et des femmes qui croient fermement et rendent un témoignage sincère aux grandes valeurs spirituelles et politiques qui ont inspiré la naissance de la nation. La promotion et la préservation de ces grandes valeurs sont confiées de manière spéciale à vous, les dirigeants de la vie politique, culturelle et économique. C?est une grande responsabilité, un vrai appel au service du peuple kenyan tout entier. L?Evangile nous dit qu?à ceux à qui il a été beaucoup donné, il sera beaucoup demandé. Dans cet esprit, je vous encourage à travailler avec intégrité et transparence pour le bien commun, et à promouvoir l?esprit de solidarité à chaque niveau de la société. Je vous demande en particulier de montrer un vrai souci des besoins des pauvres, des aspirations des jeunes ainsi que d?une juste distribution des ressources naturelles et humaines dont le Créateur a doté votre pays. Je vous assure des efforts inlassables de la communauté catholique, par ses ?uvres éducatives et caritatives, pour offrir sa contribution spécifique dans ces domaines ».

Ph/Dr-: "Le Kenya, a-t-il dit, "est une nation jeune et vigoureuse, une société d’une riche diversité qui joue un rôle important dans la région" dixit le Pape François

Ph/Dr-: « Le Kenya, a-t-il dit, « est une nation jeune et vigoureuse, une société d’une riche diversité qui joue un rôle important dans la région » dixit le Pape François

Rencontre inter-religieuse à Nairobi

Ce matin à Nairobi, le Saint-Père a présidé une rencontre ?cuménique et inter-religieuse, à laquelle ont pris part des représentants des diverses confessions chrétiennes, des religions non-chrétiennes et des traditions religieuses du Kenya. Voici le discours qu’il a prononcé:

L’Eglise, a-t-il dit, a de l’estime pour les membres de toutes les religions. Elle désire « renforcer les liens d?amitié qui existent déjà entre nous…et qui nous placent devant des défis, devant des interrogations également. Le dialogue ?cuménique et inter-religieux n?est pas un luxe. Ce n?est pas quelque chose de supplémentaire ou d?optionnel, mais une nécessité essentielle…dont notre monde, blessé par des conflits et des divisions, a de plus en plus besoin ». Les religions et leur mise en pratique influencent « la compréhension du monde environnant. Elles sont pour nous source d?illumination, de sagesse et de solidarité, et de cette façon, elles enrichissent la société dans laquelle nous vivons. En prenant soin de la croissance spirituelle de nos communautés, en formant les esprits et les c?urs à la vérité et aux valeurs enseignées par nos traditions religieuses, nous devenons une bénédiction pour les communautés dans lesquelles vivent nos gens. Dans une société démocratique et pluraliste comme celle-ci, la coopération entre les leader religieux et leurs communautés devient un important service du bien commun ». C’est pourquoi « dans un monde toujours plus interdépendant, nous voyons toujours plus clairement la nécessité de la compréhension inter-religieuse, de l?amitié et de la collaboration dans la défense de la dignité conférée par Dieu à chaque individu et aux peuples, et leur droit à vivre dans la liberté et le bonheur. En promouvant le respect de cette dignité et de ces droits, les religions jouent un rôle essentiel dans la formation des consciences, dans le fait d?insuffler aux jeunes les profondes valeurs spirituelles de nos traditions respectives et dans la préparation de bons citoyens, capables d?infuser dans la société civile l?honnêteté, l?intégrité et une vision du monde qui valorise la personne humaine par rapport au pouvoir et au profit ». Notre conviction commune est que le Dieu « que nous cherchons à servir est un Dieu de paix. Il ne doit jamais être utilisé pour justifier la haine et la violence. Je sais qu?est vivant en vous le souvenir laissé par les attaques barbares à Westgate Mall, à Garissa University College et à Mandera. Trop souvent des jeunes deviennent des extrémistes au nom de la religion pour semer discorde et peur, et pour déchirer le tissu même de notre société. Il est important que nous soyons reconnus comme des prophètes de paix, des artisans de paix qui invitent les autres à vivre dans la paix, dans l?harmonie et le respect réciproque. Puisse le Tout-Puissant toucher les c?urs de ceux qui commettent cette violence et accorde sa paix à nos familles et à nos communautés ».

Cette année marque le cinquantième anniversaire de la clôture du concile Vatican II, où l?Eglise catholique s?est engagée dans le dialogue ?cuménique et inter-religieux au service de la compréhension et de l?amitié. J?entends réaffirmer cet engagement, qui naît de notre conviction de l?universalité de l?amour de Dieu et du salut qu?il offre à tous. Le monde justement s?attend à ce que les croyants travaillent ensemble avec les personnes de bonne volonté pour affronter les nombreux problèmes qui se répercutent sur la famille humaine. En regardant l?avenir, prions afin que tous les hommes et toutes les femmes se considèrent comme des frères et des s?urs, pacifiquement unis dans et à travers leurs différences. Prions pour la paix ».

Ph/Dr-: Ici, le Saint-Père se rendait au campus universitaire de la capitale keyniane pour célébrer sa première messe de sa visite en Afrique

Ph/Dr-: Ici, le Saint-Père se rendait au campus universitaire de la capitale keyniane pour célébrer sa première messe de sa visite en Afrique

Première messe du Pape sur le sol africain

Cité du Vatican, 26 novembre 2015 (VIS). Conclue la rencontre inter-religieuse, le Saint-Père s’est rendu au campus universitaire de la capitale keyniane pour célébrer une messe, là messe où Jean-Paul II l’avait célébré en 1980, 1985 et 1995. Voici les passages saillants de son homélie:

Le Seigneur nous dit qu?il ferait jaillir de l?eau dans le désert, dans une terre assoiffée, qu’il ferait en sorte que les enfants de son peuple fleurissent comme de l?herbe, comme des saules luxuriants. Nous savons que cette prophétie s?est accomplie par l?effusion du Saint Esprit à la Pentecôte. Mais nous voyons aussi qu?elle s?accomplit partout où l?Evangile est prêché et où de nouveaux peuples deviennent membres de la famille de Dieu qu’est l?Eglise. Aujourd?hui nous nous réjouissons parce qu?elle s?est accomplie sur cette terre… La prophétie d?Isaïe nous invite…à nous rendre compte combien nos familles sont importantes dans le projet de Dieu. La société kenyane a longtemps été bénie par une solide vie familiale, par un profond respect de la sagesse des personnes âgées et par l?amour envers les enfants. La santé de toute société dépend de la santé des familles. Pour leur bien et celui de la communauté, la foi dans la parole de Dieu nous appelle à soutenir les familles dans leur mission à l?intérieur de la société, à accueillir les enfants comme une bénédiction pour notre monde, et à défendre la dignité de tout homme et de toute femme, puisque nous sommes tous frères et s?urs dans l?unique famille humaine. Par obéissance à la Parole, nous sommes aussi appelés à résister aux pratiques qui favorisent l?arrogance des hommes qui blessent ou méprisent les femmes, et qui menacent la vie des innocents non encore nés. Nous sommes appelés à nous respecter, à nous encourager mutuellement, et à nous tourner vers qui est dans le besoin. Les familles chrétiennes portent donc cette mission spéciale » face à l?avancée « des nouveaux déserts créés par une culture du matérialisme et de l?indifférence envers les autres ».

Ici, où les nouvelles générations sont formées, je lance un appel aux jeunes kenyans: « Que les grandes valeurs de la tradition africaine, la sagesse et la vérité de la Parole de Dieu, ainsi que le généreux idéalisme de votre jeunesse, vous guident dans l?engagement à former une société qui soit toujours plus juste, inclusive et respectueuse de la dignité humaine. Que les besoins des pauvres vous soient toujours à c?ur. Rejetez tout ce qui conduit au préjugé et à la discrimination, parce que ces choses ne sont pas de Dieu… Dieu est le rocher sur lequel nous sommes appelés à construire ». Quand Jésus ressuscité affirme que tout pouvoir lui a été donné au ciel et sur la terre, « il nous dit qu’étant le Fils de Dieu, il est ce rocher. Il n?y en a pas d?autre que lui. Unique Sauveur de l?humanité, il veut attirer à lui les hommes et les femmes de toute époque et de tout lieu, afin de pouvoir les conduire au Père. Il veut que tous nous construisions notre vie sur le fondement solide de sa Parole… Telle est la tâche que le Seigneur attribue à chacun de nous. Il nous demande d?être des disciples missionnaires, des hommes et des femmes qui rayonnent la vérité, la beauté et la puissance de l?Evangile qui transforme la vie. Des hommes et des femmes qui soient des canaux de la grâce de Dieu, qui permettent à sa miséricorde, à sa bienveillance et à sa vérité de devenir les éléments constructifs d’une maison qui demeure solide.., qui soit un foyer où les frères et s?urs vivent enfin en harmonie et dans le respect réciproque, dans l?obéissance à la volonté du vrai Dieu… Que Jésus, le Bon Pasteur, le rocher sur lequel nous construisons nos vies, vous guide ainsi que vos familles sur la voie du bien et de la miséricorde… Qu?il bénisse de sa paix tous les habitants du Kenya. Soyez forts dans la foi! N?ayez pas peur puisque vous appartenez au Seigneur ».

Rencontre avec le clergé, les séminaristes et les religieux

Après la messe, le Pape a regagné la nonciature de Nairobi pour déjeuner et se reposer. Après quoi il s’est rendu à la Saint Mary?s School pour s’adresser au clergé, aux séminaristes et religieux:

Avant tout, a-t-il dit, « je vous remercie pour la contribution que vous offrez à l?Eglise et à la société kenyane… Chaque jour, vous rendant dans les hôpitaux et dans les maisons parmi les malades, les souffrants, les pauvres et les exclus, vous proclamez la miséricorde et la compassion affectueuses de Dieu. Dans les paroisses, dans les écoles et dans les institutions de formation, vous travaillez à éduquer les jeunes comme chrétiens et comme citoyens intègres ». Ainsi aidez vous à « construire la vie spirituelle et morale de la société sur des bases solides d?honnêteté, de justice, de solidarité et sur l?utilisation responsable de la liberté. De façon particulière, vous offrez votre service comme des signes vivants de la communion de l?Eglise, qui embrasse tout peuple et toute langue, n?exclut personne, et cherche le salut de tous. A tous je demande de sauvegarder votre vocation…et de garder toujours vivante la flamme de votre zèle. Cet encouragement va de façon spéciale aux religieux et aux personnes consacrées ici présentes… En renouvelant quotidiennement votre oui à l?appel du Seigneur à le suivre dans la chasteté, la pauvreté et l?obéissance évangéliques, vous lui donnez tout ce que vous avez et ce que vous êtes. Bien que nous vivions et exercions notre apostolat dans le monde, notre c?ur doit être tourné vers le ciel. Que la prière, personnelle, liturgique et communautaire, soit le c?ur de votre journée. Et ici je voudrais remercier les personnes consacrées de clôture pour leur apostolat caché, qui contribue beaucoup à la fécondité de la mission de l?Eglise dans ce pays ».

« Chers frères dans le sacerdoce, votre vocation même vous appelle, à l?imitation du Bon pasteur, à aller à la recherche des pauvres, des malades et de ceux qui ont besoin de la miséricorde de Dieu. C?est la source de notre joie, l?être des messagers et des ministres de sa compassion et de son amour pour tous, sans distinctions. Parmi les nombreux engagements et les nombreuses occupations du ministère pastoral, la prière, la fraternité sacerdotale, l?union d?esprit et de c?ur avec vos évêques et le fréquent recours à la grâce du sacrement de la Pénitence doivent être la source de votre force et un rempart contre la subtile tentation de la mondanité spirituelle ». S’adressant ensuite aux séminaristes, le Saint-Père a dit que leurs « années de préparation et de discernement sont un temps plein de grâce, durant lequel ils doivent se convaincre de ce que Dieu attend d’eux et de leur vie. De votre part, cela exige honnêteté, connaissance de soi et pureté d?intention… L?Evangile que nous prêchons et que nous cherchons à vivre n?est pas une voie facile. C’est une voie étroite qui remplit le c?ur d?une joie indicible. Encore une fois, je fais écho à l?Apôtre en vous assurant que je prie toujours pour vous avec joie. Je vous demande de prier pour moi et je vous confie tous à l?immense amour que nous avons connu en Jésus-Christ ».

Distribué par APO (African Press Organization) pour Vatican information Service (VIS).


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