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Dette publique en Afrique : Faure Gnassingbé dénonce l’hypocrisie du Système financier international qui néglige les dépenses sécuritaires


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Ph:DR: Faure Gnassingbé, président du Conseil des ministres du Togo

Dès l’ouverture de la conférence sur la dette publique en Afrique, le président du Conseil des ministres togolais, Faure Gnassingbé, a livré un message fort, appelant à une refonte des approches internationales sur la dette africaine et à un renouvellement des cadres d’analyses actuels jugés obsolètes et trop conservateurs.

Aline ASSANKPON

Dans son allocution, le président du Conseil des ministres du Togo, Faure Gnassingbé a alerté sur la gravité de la situation, qualifiant la crise de la dette d’« invisible mais structurelle ». Il a souligné qu’en 2024, l’Afrique a consacré plus de 160 milliards de dollars US au service de la dette, dépassant largement les budgets alloués à des secteurs clés comme l’éducation et la santé. Selon lui, cette situation résulte d’un système financier mondial injuste et inadapté aux réalités africaines.

Faure Gnassingbé a ensuite plaidé pour un renouvellement des cadres d’analyses actuels jugés obsolètes et trop conservateurs. Il propose que l’endettement soit perçu comme un levier de transformation économique, à condition qu’il soit dirigé vers des investissements structurants.

En dénonçant l’hypocrisie du système financier international qui néglige les dépenses sécuritaires africaines, il estime qu’assurer la paix et la stabilité est une priorité qui doit être intégrée dans les critères de soutenabilité de la dette.

Appelant à un changement de regard, Faure Gnassingbé a exhorté la communauté internationale à comprendre que financer l’Afrique n’est pas une faveur mais une nécessité stratégique pour la stabilité mondiale.  Il a par ailleurs averti qu’ignorer les besoins africains en matière d’adaptation climatique et de développement pourrait avoir des répercussions graves, allant des crises migratoires aux déséquilibres géopolitiques.

Lire aussi  Conférence africaine sur la dette publique à Lomé : «Face à ces vents contraires, nous n’avons d’autres choix que de tracer une nouvelle voie audacieuse et fondée sur des principes » dixit le Secrétaire général adjoint des Nations Unies, Claver Gatete

Le président togolais a invité les dirigeants africains à construire une doctrine collective et panafricaine de la dette portée par des institutions régionales solides. Pour lui, l’Afrique doit dépasser les approches nationales fragmentées et s’affirmer dans les forums internationaux (à l’instar d’AFRODAD), avec une voix unifiée pour défendre ses marges de manœuvres budgétaires et sa souveraineté économique.


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