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Genève / CM12 : L’OMC peut faire partie de la solution face aux multiples crises mondiales


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Ouverture ofificielle de la 12ème Conférence ministérielle de l’OMC (CM12) – Genève 2022.

Après l’ouverture officielle de la Douzième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du Commerce (CM12) le dimanche 12 juin 2022 à Genève (Suisse). Les dossiers brulants de l’heure sont aussitôt attaqués avec un échange de vues sur les défis auxquels est confronté le système commercial multilatéral. Les membres de l’OMC sont invités à prendre des décisions qui répondent aux urgences en cours, notamment à la crise sanitaire (la pandémie de Covid-19), à la crise alimentaire accentuée par le conflit entre l’Ukraine et la Russie et à la crise économique.  

Reportage à Genève (Suisse) : Aline ASSANKPON

Très attendue, la CM12 offre enfin l’occasion à la Directrice générale de l’OMC, Dr Ngozi Okonjo-Iweala  de s’adresser directement à tous les Membres depuis son élection à la tête du Système commercial multilatéral, il y a 15 mois. Grande est sa satisfaction pour la tenue effective de cette 12ème Conférence ministérielle aux participants (Ministres, délégués, observateurs, société civile et médias) après plusieurs reports successifs en 2020 et 2021 du fait de la pandémie de la Covid-19.

 «Bienvenue, enfin, à Genève ! C’est merveilleux de vous voir tous ici en personne. Quelle que soit la qualité de la technologie, rien ne vaut une réunion en personne ! Il s’agit de ma première conférence ministérielle de l’OMC et c’est un grand privilège d’être devant vous en tant que DG de 15 mois prêt et disposé à servir ».

Fière d’être la première femme, la première Africaine et la première Américaine dans ce rôle, ce qui lui importe le plus : Sortir de cette grande réunion au soir du mercredi 15 juin avec des résultats importants pour apporter une solution urgente aux défis actuels du monde.

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«Ce qui m’importe le plus, c’est de savoir si, je suis en mesure de dire que j’étais la DG qui se tenait derrière les membres de l’OMC alors qu’ils se réunissaient et produisaient des résultats à un moment où le monde avait vraiment besoin d’eux pour le faire. La route de cette MC12 sera-t-elle fluide ? Absolument pas ! Attendez-vous à une route cahoteuse avec quelques mines terrestres le long du chemin. Mais nous les surmonterons » se rassure-t-elle.

L’agenda cette CM12 est très chargé pour les quatre jours de travaux : D’abord, l’ouverture officielle a laissé place à la séance plénière qui a ouvert la tribune à 103 membres et observateurs qui ont exprimé leur intérêt pour cette réunion. Ce nombre élevé d’interventions témoigne à la fois de la pertinence de l’OMC et de la conjoncture difficile actuelle. Alors que par le passé, la moyenne d’intervention était environ une soixantaine. Cette session a donc permis aux ministres de passer directement et virtuellement à l’action afin de s’attaquer au programme concocté pour la CM12.

Ensuite, lundi 13 juin, les délégués ont attaqué aux décisions qui répondent aux urgences en cours, notamment : les réponses à la pandémie et à la crise alimentaire. D’autres sessions seront enfin consacrées aux éternelles thématiques sur l’agriculture, la pêche, la réforme de l’OMC et le programme de travail et le moratoire sur le commerce électronique. Avec des réunions informelles dans différentes configurations.  Celles-ci sont conçues pour positionner les membres à produire des résultats concrets.

Répondre aux crises mondiales avec un sentiment d’urgence

Les crises mondiales actuelles exigent des réponses urgentes. Ces crises sont en effet caractérisées par la juxtaposition de plusieurs crises résultantes des effets conjugués de la Covid-19 ; notamment la crise sanitaire et le conflit russo-ukrainien, la crise alimentaire et la crise économique.

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L’Accord sur les ADPIC pour juguler crise sanitaire

Les membres ont l’obligation d’achever les travaux qui permettront à l’OMC d’avoir une réponse globale à cette pandémie et aux futures. Il convient donc d’adopter une déclaration commerciale et sanitaire et un accord juridiquement contraignant sur une dérogation à l’Accord sur les ADPIC. Pour la DG/OMC, ce qui reste à décider nécessite une volonté politique : «Je sais que vous l’avez pour nous faire franchir la ligne d’arrivée. Obtenir un accord sur la réponse à la pandémie permettra à des millions de personnes d’accéder à des vaccins abordables et à des contre-mesures médicales dans cette pandémie et dans les futures » a-t-elle souligné.

A la crise alimentaire imminente…

La CM12 doit apporter une réponse urgente à la crise alimentaire imminente. Il est déjà observé que les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur et d’autres événements météorologiques extrêmes s’étaient combinés au Covid-19 et aux goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement liés à la pandémie pour entraîner une hausse des prix des denrées alimentaires dans le monde. La guerre en Ukraine a aggravé cette situation. « Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les prix internationaux du blé ont augmenté de 56 % par rapport à mai dernier. Les prix globaux des céréales ont augmenté de près de 30 %. Les prix récents des huiles végétales sont 45 % plus élevés, d’une année sur l’autre. Et l’indice des prix des engrais de la Banque mondiale dans les pays à revenu faible et intermédiaire est supérieur de 128 % à ce qu’il était il y a un an ».

Partout dans le monde, les économies sont confrontées à des pressions inflationnistes, les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie frappant le plus durement les pauvres. « Bien que la Russie et l’Ukraine représentent moins de 3 % du commerce mondial des marchandises, elles occupent une place importante dans les exportations de produits alimentaires clés, représentant en 2019 25 % du blé commercialisé au niveau international, 15 % de l’orge et, avec la Biélorussie, 20 % des engrais. De nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire importent un pourcentage substantiel de leurs intrants alimentaires et agricoles de la région. Par exemple, 35 pays d’Afrique importent des produits alimentaires et 22 importent des engrais de la région de la mer Noire » souligne Mme Ngozi Okonjo-Iweala.

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Dans ce contexte de crise mondiale, les pays à faible revenu sont confrontés à une situation catastrophique si des mesures ne sont pas prises aux niveaux national et international. La CM12 entend contribuer à favoriser la libre circulation des denrées et des intrants agricoles, en particulier à des fins humanitaires.

Le projet de décision ministérielle sur l’exemption des achats humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM), des restrictions à l’exportation et le projet de déclaration ministérielle sur le commerce et la sécurité alimentaire offrent ainsi une opportunité aux ministres de soutenir la solution multilatérale à cette crise. « Cela doit s’accompagner d’un soutien aux pays pauvres riches en terres et en ressources naturelles pour produire davantage de leur propre nourriture ».

À cet égard, les diverses initiatives de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et de l’initiative FARM de la présidence de l’UE pour fournir un tel soutien sont appréciées.


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