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OMC / Covid-19 : Des initiatives pour aider les pays les plus pauvres


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Ph: DR-: Les restrictions de voyage dans le monde entier et les mesures de distanciation sociale pour cause de Covid-19 au menu des échanges.

Les membres de l’OMC explorent des initiatives pour aider les pays les plus pauvres à se remettre de la pandémie COVID-19 par le biais du commerce. Ils ont évalué l’impact commercial de la pandémie de COVID-19 sur les pays les moins avancés (PMA) lors d’une réunion du Sous-Comité des PMA ce 19 avril et ont discuté des travaux des organisations partenaires visant à aider les PMA à utiliser le commerce pour éradiquer la pauvreté. Ces travaux comprennent la préparation de la cinquième conférence des Nations unies sur les PMA et les recherches menées par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Les économies des PMA ont été durement touchées par la crise du COVID-19. Des chiffres récents sur le commerce présentés par le Secrétariat de l’OMC ont mis en évidence une baisse de 10,3 % des exportations de marchandises en 2020 par rapport à 2019 et une baisse de 10,5 % des importations. Cette baisse est plus marquée que celle de 7,8 % des exportations et de 7,7 % des importations dans le monde sur la même période. Une baisse de 30 % des prix des produits de base a également été observée entre 2019 et 2020, avec de graves conséquences sur les économies des PMA en raison de leur forte dépendance à l’égard des exportations de produits de base.

Le haut représentant du Bureau du haut représentant des Nations unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (UN-OHRLLS), Fekitamoeloa Katoa ‘Utoikamanu, a informé les membres des préparatifs du nouveau programme d’action mondial pour les PMA. Ce programme devrait être adopté lors de la cinquième conférence des Nations unies sur les PMA (également appelée « PMA5 »), qui se tiendra à Doha, au Qatar, en janvier 2022. Le précédent Programme d’action d’Istanbul pour les PMA a pris fin en 2020.

Parmi les objectifs clés du prochain programme d’action, Mme Utoikamanu a mentionné la nécessité d’améliorer l’accès à l’énergie durable, au financement, à l’emploi et de parvenir à la sécurité alimentaire. Sortir les PMA de la pauvreté et atteindre les Objectifs de développement durable des Nations unies figurent également en bonne place dans le programme. En outre, la communauté internationale cherche à accélérer la sortie des pays du statut de PMA de manière durable.

Dans un récent rapport, l’UN-OHRLLS a souligné l’importance de la transformation structurelle des PMA et du renforcement de la résilience aux chocs futurs pour mieux se relever de la crise du COVID-19. Il souligne également la nécessité d’améliorer la gouvernance et de mettre en place des institutions solides dans les économies les plus pauvres du monde.

 

« Le programme d’action « PMA5″ sera l’occasion de renouveler le soutien et la coopération en faveur des plus vulnérables », a déclaré la présidente du sous-comité, Mme Monique Van Daalen, ambassadrice des Pays-Bas. Il contribuera également à « faire avancer les questions intéressant les PMA à l’OMC afin de renforcer le rôle du commerce en tant que moteur essentiel de la croissance économique inclusive dans les PMA. »

La crise a révélé l’importance de mettre en place l’infrastructure commerciale des PMA et de renforcer leurs capacités pour contenir la pandémie et mieux s’intégrer dans l’économie mondiale, a déclaré la délégation tchadienne au nom du groupe des PMA. Le soutien aux micro, petites et moyennes entreprises et la création d’emplois seront essentiels pour mieux reconstruire. La communauté internationale devrait rechercher un nouveau programme d’action ambitieux, adapté aux besoins des PMA, a déclaré le Tchad.

La liste des Nations unies compte actuellement 46 pays les moins avancés, dont 35 sont membres de l’OMC.Les membres de l’OMC ont souligné l’importance du commerce pour aider les PMA à atteindre leurs objectifs de développement. Le commerce inclusif sera essentiel au développement socio-économique des PMA, ont-ils souligné. L’engagement d’aider les PMA à utiliser le commerce pour se remettre de la crise a été largement exprimé.

Plusieurs délégations (dont le Bangladesh, le Tchad, le Cambodge, le Népal et Vanuatu) ont souligné la nécessité de renforcer la capacité de production et la compétitivité des exportations des PMA. Elles ont appelé les pays donateurs et les organisations internationales à mettre en place des mesures de soutien au commerce supplémentaires et solides, telles que l’accès au marché en franchise de droits et de quotas, le transfert de technologie et les règles d’origine préférentielles. L’extension de la disponibilité de ces mesures après la sortie d’un pays du statut de PMA l’aiderait à maintenir ses performances à l’exportation, ont-ils ajouté. Actuellement, les pays membres et institutions de développement accordent généralement des périodes de transition au pays bénéficiaire allant de 3 à 5 ans.

Présenté par la CNUCED, le « Rapport 2020 sur les pays les moins avancés – capacités productives pour la nouvelle décennie » note que les PMA ont fait preuve d’innovation dans la mise en place de mesures de lutte contre la crise, tant productives qu’institutionnelles. Par exemple, le Sénégal a mis en place des installations de dépistage rapide du COVID-19 et le Bangladesh a réorganisé sa capacité de production manufacturière.

Pourtant, on estime que plus de 300 millions de personnes vivent encore dans une extrême pauvreté, selon la CNUCED. La transition vers une économie numérique reste en suspens. Cela s’explique par l’adoption coûteuse de nouvelles capacités technologiques, ainsi que par l’insuffisance des compétences et des infrastructures adéquates. Des politiques sont nécessaires pour développer les capacités productives des PMA par l’investissement et la transition industrielle.

Un représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel a déclaré que plusieurs rassemblements internationaux en ligne récents ont souligné l’importance de construire un secteur manufacturier résilient dans les PMA pour assurer la transformation économique structurelle. Il s’agit notamment de la réunion pour l’examen régional africain en février, qui a examiné la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en Afrique, de la 53e session de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique en mars, et de l’événement du bilan de l’Aide pour le commerce organisé par l’OMC du 23 au 25 mars.


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