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Gestion de la Covid-19 au Bénin : Une montée en puissance des cas enregistrés avec son lot de décès.


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Ph/DR-: «Un seul patient qui décède, c’est une perte de vie de trop (…) » alerte le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin

Depuis quelques semaines, le Gouvernement alerte sur l’augmentation des cas graves et des décès liés à la Covid-19. «Nous avons des sujets jeunes sans facteurs de risque qui atterrissent dans le Centre  d’Allada et y décèdent. Parmi les derniers décès enregistrés, on décompte des jeunes de moins de 40 ans » a souligné Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé. La population – surtout la jeunesse béninoise qui commence par payer le prix fort dans la deuxième vague de cette maladie – est donc invitée à une prise de conscience.

«Un seul patient qui décède, c’est une perte de vie de trop. Ces derniers jours, nous en avons enregistré plusieurs (…) ». A la date du 19 février 2021, le Bénin compte 5 nouveaux cas de décès en 72 heures. Le tableau sanitaire indique : 47.6511Tests PCR ; 36276 Tests TDR ; 1.116 cas actifs sous traitement pour un total de 5.434 cas total et 70 décès au Bénin.

Le Centre d’Allada héberge 52 patients dont 35 graves à la date du 18 février 2021. «La situation est tendue certes, mais les capacités du centre ne sont pas dépassées. Nous avons 170 places et c’est le tiers qui est actuellement occupé » indique le ministre de la Santé, M. Benjamin Hounkpatin.

La hausse des cas que le Bénin observe actuellement intervient dans un contexte global de flambée de la maladie. Ça s’observe partout en Afrique, en Europe et dans le reste du monde. Il y a une montée en puissance du nombre de cas enregistrés dans tous les pays pratiquement, avec son lot de décès qui l’accompagne.

C’est la deuxième vague de la pandémie qui fait fureur car elle enrôle tout sur son passage. En effet, il a été associé à cette maladie, les personnes âgées ayant un état fragile, trainant des tares comme l’hypertension artérielle, le diabète, l’asthme, etc ; mais de plus en plus, il est observé que l’âge ne compte plus, les jeunes et les enfants sont touchés. Parmi ces jeunes, il y en a qui sont porteurs de ces tares.

Le virus présente  désormais des variants dont la circulation peut bien être à l’origine des derniers cas graves enregistrés. Des personnes qui se disent suffisamment bien prémunies, deviennent fragiles face à cette maladie. «Les jeunes étaient vus hier comme des réservoirs du virus, ils sont aujourd’hui des personnes vulnérables pouvant faire des formes graves et aller jusqu’au décès.

«Je voudrais souligner que nous avons des sujets jeunes sans facteurs de risque qui atterrissent dans le Centre et y décèdent. Parmi les derniers décès que nous avons enregistrés, on décompte des jeunes de moins de 40 ans», a souligné le ministre de la Santé.

«Le Bénin n’étant pas un pays fermé, reçoit des personnes venant d’ailleurs, nonobstant nos mesures de contrôle qui se font, il peut en avoir qui peuvent échapper au contrôle puisque le virus peut mettre du temps avant de se révéler» a déclaré Dr Liamidi Salami, président du Conseil national des soins de santé primaire reçu sur l’émission 5/7 de la Télévision nationale.

Et pour cause !

La population commence par ne plus respecter les différentes mesures sanitaires et sécurités prescrites. En fait, il est observé un relâchement, une exposition à la maladie. Hier, très craintive, la population se retrouve aujourd’hui dans un déni de la maladie. Parce qu’on ne voit pas des morts juste dans la maison d’à côté, on se dit que la maladie n’est plus là ; alors qu’elle est belle et bien présente. Les gens font la fête comme auparavant, se regroupent sans masques et sans le respect des gestes barrières ; on entre dans les bureaux sans laver les mains à l’eau et au savon alors que le dispositif de lavage des mains existe. Ailleurs, le dispositif  n’est plus fonctionnel, sans eau, sans savon, etc.

«Ces derniers jours, tout part d’une participation à une fête, à une cérémonie, à un enterrement, sans respect des mesures barrières, notamment le port de masques ; des pratiques qui sont actuellement récusées par le gouvernement » explique le ministre de la Santé.

Alors que dans la population, il y en a qui sont des porteurs sains, qui peuvent distribuer aux autres : « il y en a aussi qui ont des tares très graves qui leur permettent de manifester les signes les plus critiques de la maladie et ceux-là en partissent très rapidement » avertit Dr Salami.

En insistant sur la gravité de la situation actuelle, l’autorité ministérielle invite la population à un prompt recours aux soins. Car le Bénin a fait l’option d’un traitement présomptif, c’est-à-dire qu’au moindre petit signe désormais, il faut démarrer le traitement. «Je voudrais également exhorter les centres de santé à appliquer le protocole du traitement présomptif dès qu’ils sentent le moindre signe de paludisme ou de Covid-19».

De même la réadaptation des stratégies et les dispositifs déjà mises en place permettent à tout patient la prise en charge. Les personnes asymptomatiques ou légèrement asymptomatiques sont suivies à domicile par des équipes. Le dispositif au niveau des hôpitaux permet également de dépister des cas rapidement dès l’entrée et d’assurer la surveillance hospitalière qui permet d’élargir le plateau d’accueil des patients porteurs de Covid-19.

Aujourd’hui, un cas positif est apprécié selon son état clinique, pour son orientation. «Si vous êtes sans signes ou si vous avez un signe léger, vous êtes gérés au niveau de la communauté après une évaluation de votre contexte pour s’assurer que vous pouvez éviter au reste de la communauté, de la famille, une contamination. Et une équipe est dédiée pour suivre et accompagner les patients. Ceux qui présentent des situations graves, des co-morbidités sont directement orientés sur les installations (centres d’accueil)» rassure Dr Liamidi Salami.

Revenons aux meilleurs comportements

Face à la gravité de la maladie, des alertes sont lancées pour que la population prenne conscience de la situation. La population doit revenir aux meilleurs comportements qui ont valu toutes les félicitations de la communauté internationale pour une bonne gestion de la première vague de cette épidémie.

«Je voudrais dire à la population qu’on n’a pas besoin d’être sur le pont de Godomey pour voir le ballet d’ambulances, ni au cimetière de Somè pour voir le défilé de véhicules pour l’enterrement, ni au niveau des laboratoires pour voir les chiffres qui y sortent, ni encore voir de cas à la maison  pour comprendre que la maladie est là. Nous devons savoir que la maladie est toujours là et sévit. Et par conséquent, prendre conscience et revenir aux meilleurs comportements qui ont fait leurs preuves» rappelle Dr Liamidi Salami

La population est donc invitée au port systématique des masques ; au lavage des mains à l’eau et au savon, à l’eau chlorée ou la désinfection des mains avec la solution alcoolique ; au respect de la distanciation dans les réunions ; de s’assurer que l’espace soit bien aéré, d’éviter de se toucher et enfin d’appeler  le 136 pour tout cas qui se révèle à elle pour se faire assister.


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