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Validation de l’offre de formation sur la « Gouvernance foncière et la Résilience des Communautés d’Afrique » : Pour développer des curricula au niveau des Universités


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Ph/DR-: Universitaires, Experts, élus locaux et acteurs du foncier

Du 14 au 16 décembre 2020 se tient à Cotonou, un atelier régional de validation de l’offre de formation sur la « Gouvernance foncière et la Résilience des communautés d’Afrique ». Organisé par le Réseau Béninois d’Excellence sur la Gouvernance foncière (RéBELGA) en collaboration avec les Universités du Bénin, cet atelier vise mettre en place des offres de formation diplômant (de niveaux Master et Doctorat) sur la Gouvernance foncière au Bénin et dans la région Ouest-africaine afin de mettre sur le marché des compétences qualifiées et opérationnelles.

L’agenda de l’Union africaine et les Objectifs de Développement durable prescrivent des directives formelles, visant une gouvernance foncière responsables à faire observer par des instructions régionales, nationales et les Etats africains. «Cependant la mise en œuvre de ces directives est handicapée par le manque de ressources humaines qualifiées, capables d’aborder efficacement la gestion du foncier par une approche holistique, inclusive, participative et sensible au genre » note le Prof Dossou Joseph, Point focal Bénin du Réseaux d’Excellence pour la Gouvernance foncière en Afrique de l’Ouest Francophone (NELGA-AOF).

Face à ce manque de compétences qualifiées, le RéBELGA s’est assigné la mission urgente et prioritaire de développer des offres de formations diplômant (de niveaux Master et Doctorat), qualifiante (renforcement des capacités des acteurs) et modulaires (courte durée) pour rendre disponibles les ressources humaines compétentes requises, au niveau national et régional.

«Il nous faut avoir des compétences qui vont de par leurs connaissances, résister aux envahissements de nos terres ; parce que sous sommes dans un monde de l’économie de la connaissance qui  est l’arme qu’il faut pour faire face aux autres» souligne le Prof Papa Meissa DIENG de l’Université Gaston Berger de Saint Louis (Sénégal).

Malgré les nombreuses réformes opérées dans le domaine foncier au Bénin, force est de constater que « les plus grandes faiblesses du dispositif résident en un manque chronique  de cadres compétents aptes à mettre en œuvre la politique définie par le pays. Et c’est en cela que nos Universités sont interpelées aujourd’hui » a renchérit le Prof  (MC) Moufoutaou ADJERAN, représentant du Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi.

En effet les trois universités du Bénin (l’Université d’Abomey-Calavi, l’Université de Parakou et l’Université de l’Agriculture) en collaboration avec l’Agence nationale du Domaine et du Foncier (ANDF) et les acteurs de la société civile s’engagent pour la réussite du présent atelier.

Ph/DR-: Le présidium (De gauche à droite), Prof Daniel LAMAH, Recteur de l’Université à Kindia (Guinée – Conakry), Prof Maître de Conférences, Moufoutaou ADJERAN, représentant du Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Prof Moussa DJIRE, Recteur de l’Université des Sciences juridiques et politiques de Bamako (Mali) et Prof Papa Meissa DIENG de l’Université Gaston Berger de Saint Louis (Sénégal)

Tour à tour, Experts et Universitaires nationaux et internationaux ont rappelé la pertinence du programme,  le contexte, les objectifs visés et les résultats attendus. « En effet, c’est un programme de l’Union africaine qui vise à développer des curricula au niveau des Universités en fonction des directives qui embrassent tous les volets de la Gouvernance foncière : de la sécurisation à l’implication des acteurs, au développement durable, au genre, à l’utilisation des nouvelles technologies » explique l’Expert sénégalais de la Gouvernance foncière.

L’objectif est de former et de sensibiliser sur les problèmes fonciers en Afrique. Ce paquet de formation doit permettre  aux futurs diplômés de Masters d’être opérationnels et surtout d’être à l’avant-garde de la Gouvernance foncière.

Durant les trois jours de travaux, la trentaine de participants va suivre une série de communications axées sur des expériences pays. Des travaux de groupes vont permettre aux différentes expertises d’élaborer et de valider les offres de formation envisagée, dans le strict respect des règles de démarche et d’assurance qualité en vigueur dans l’Enseignement supérieur dans l’espace RESAO et en concertation avec les acteurs du monde professionnel. Cet atelier sera également l’occasion pour ces acteurs de réfléchir sur la mobilisation des ressources financières afin de soutenir la mise en œuvre dudit projet.

Prof Joseph DOSSOU, Point focal Bénin NELGA-AOF présente l’ambition du réseau

Les questions de la gestion du foncier, d’accaparement des terres en milieu urbain et rural posent d’énormes problèmes qui opposent des personnes, des familles, des villages et même des départements. Notre réflexion, s’il y a tant de problèmes qui ne trouvent pas de solutions, c’est parce que nous n’avons pas encore réussi à former les ressources humaines qui seraient capables d’anticiper, d’analyser et de trouver des solutions adéquates à ces problèmes-là. C’est le défi que nous voulons relever à travers la mise en place d’une nouvelle formation sur la Gouvernance foncière non seulement pour le Bénin mais également pour l’Afrique. Notre ambition est qu’à la fin de cet atelier, nous puissions sortir un programme de formation de types nouveaux qui sorte des formations classiques mais qui aborde la gouvernance foncière de façon intégrée et non parcellaire. Si nous réussissons à avoir cette formation-là et que nous formons des cadres qui puissent aller sur le terrain, agir de façon responsables. Ce faisant, nous aurons de moins en moins de problèmes et relever le défi d’ici peu de temps ; parce que si nous ne gérons pas bien le foncier, notre survie même en tant qu’espèce humaine est menacée. Il faut s’en convaincre ! Ce n’est pas uniquement dans les pays du Sahel, ici chez nous au Bénin où on a des questions de pâturage, des terres disponibles pour l’agriculture, de l’accès des femmes aux terres, etc. Donc, nous les Universitaires, nous devons nous sentir interpellés par cela. (Propos recueillis : A.A.)

Au titre des résultats attendus, on retient l’évaluation de l’existant en matière d’offres de formation sur la gouvernance foncière dans les universités de la région, des expériences et pratiques des acteurs à la base, des études du marché de l’emploi en vue d’une meilleure définition des contenus des offres et des profils de sortie des diplômés ainsi que des ateliers pour la conception, l’élaboration et la validation des curricula.

« Les acquis et expertises de RéBELGA sur la gouvernance foncière seront globalement renforcés, mais plus spécifiquement : les documents desdits offres de formation seront validés et édités, un projet d’accord-cadre de coopération interuniversitaire portant création, organisation et fonctionnement du dispositif institutionnel et réglementaire de mise en œuvre de la formation sera élaboré et adopté et enfin, des stratégies de mobilisation de ressources en vue de l’exécution du projet de formation seront proposées » a rappelé le Prof Dossou Joseph.

D’un coût global de 15.000 Euros, ce projet est pris en charge par l’Office Allemand d’Echanges Universitaires (DAAD) et imputables au programme de soutien financier pour le développement d’offres de formation sur la Gouvernance foncière en Afrique.

Venus de plusieurs pays de la région Ouest-africaine (Bénin, Guinée, Mali, Sénégal) ces Universitaires, Experts et Acteurs du secteur agricole et du foncier réfléchissent pour offrir aux jeunes étudiants de nouveaux programmes  leur permettant d’acquérir des aptitudes requises afin de résoudre les nombreux problèmes qui minent le secteur du foncier, vecteur de l’économie nationale.

Aline ASSANKPON


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