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Politique / Crise sociopolitique au Mali / Mission de  médiation de la Cedeao : Déclaration des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté


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Ph: DR-: Une mission de médiation de la Cedeao conduite par Goodluck Ebele Jonathan, ancien président du Nigeria

Une mission de médiation de la Cedeao conduite par Goodluck Ebele Jonathan, ancien président du Nigeria, s’est rendue au Mali du 15 au 19 juillet 2020 afin de rechercher une solution à la crise sociopolitique en République du Mali.  Dans sa mission, le médiateur était soutenu par Kalla Ankourao, ministre des Affaires étrangères du Niger, Jean-Claude Kassi Brou, Président de la Commission de la Cedeao, Général Francis Béhanzin Awagbè, Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la Cedeao ainsi que des Experts constitutionnalistes.

Après une large consultation avec toutes les parties prenantes dans cette crise sociopolitique, la mission a présenté ses condoléances au peuple et au Gouvernement malien pour les pertes en vie humaine et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Cependant, elle condamne avec fermeté toutes les violences et invite toutes les parties à la retenue.

La mission recommande aux autorités de finaliser toutes les enquêtes sur les décès survenus lors des manifestations du 10, 11, 12 juillet 2020. « Ces enquêtes doivent s’étendre également à toutes les violences et destructions de biens publics, tels que l’Assemblée nationale, l’ORTM, le Haut conseil des collectivités territoriales, ainsi que de biens privés afin de situer les responsabilités en vue de sanctions appropriées » a souligné la déclaration de ladite mission.

En effet, à l’issue des consultations avec toutes les parties prenantes, la mission a noté que les problèmes de la crise sociopolitique s’articulent autour des questions de gouvernance ainsi que des points déjà soulevés par la Mission ministérielle de la Cedeao du 18 et 20 juin 2020, notamment : la reconstitution de la Cour constitutionnelle après l’abrogation du décret de nomination de ses membres ; la résolution du litige concernant les 31 sièges contestés au Parlement et la formation d’un Gouvernement d’union nationale.

A cet égard et suites aux différentes consultations, la mission de médiation a formulé les propositions suivantes de sortie de crise : la mission recommande – en attendant que le règlement des différends sur les élections législatives – que la présidence de la République et le Conseil supérieur de la Magistrature nomment chacun trois (3) membres de la Cour constitutionnelle  afin de reconstituer la Cour constitutionnelle, qui devra délibérer et examiner les résultats des élections législatives concernant les trente-un (31 députés en question ; Après la résolution du litige sur les 31 sièges à l’Assemblée nationale par la Cour constitutionnelle, l’Assemblée nationale reconstituée pourra sur une base consensuelle nommer ses trois (3) membres pour compléter la formation de la Cour constitutionnelle.

Selon la mission, il est nécessaire de mettre sur place de toute urgence, un Gouvernement d’union nationale sur la base du consensus en tenant compte des recommandations du Dialogue national inclusif et des propositions de répartitions suivantes :50% des membres du Gouvernement proviendront de la Coalition au pouvoir ; 30 % de l’opposition et 20% de la société civile.

La mission invite le nouveau Gouvernement à accorder une priorité à l’amélioration de la Gouvernance ; aux réformes prévues dans les conclusions du Dialogue national inclusif et à l’amélioration de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. La mise en œuvre des mesures citées ci-dessus devrait être effective au plus tard le 31 juillet 2020.

Enfin, la mission réitère la solidarité de la Cedeao au Gouvernement du Mali et les familles de l’Honorable Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et de la Démocratie (URD), chef de file de l’opposition, enlevé depuis le mois de mars 2020. Elle invite le Gouvernement malien à intensifier les efforts pour obtenir sans délai, sa libération.

Il faut dire que les diverses consultations se sont déroulées entre la mission et les parties prenantes suivantes : le Président de la République, Ibrahim Boubakar Kéïta, le Premier ministre Boubou Cissé, l’Iman Mahmoud Dicko, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation et des représentants du Comité stratégique M5-FRP, la majorité présidentielle et divers représentants de la société civile ; le Haut représentant de la Commission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), Pierre Buyoya, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali et chef de la MINUSMA, Annadif Mahamat Saleh et les ambassadeurs de l’Union Européenne, des Etats-Unies, de la France,de la Russie et de la Chine et les membres du Cdadre d’action de médiation et de veille des confessions religieuses, des Organisations de la société civile, le Conseil national de la Société civile, Conseil national de la jeunesse, le Réseau des femmes parlementaires, la Plateforme des femmes leaders du Mali et la Coordination des Mouvements de l’AZAWAD (CMD).

Aline ASSANKPON


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