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Valorisation des acquis de la Convention CORAF-UEMOA : Rendre les filières coton, maïs, bétail-viande, aviculture et aquaculture  plus compétitifs en Afrique de l’Ouest


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Rendre les filières aquaculture, aviculture, bétail-viande, maïs, et coton, plus compétitifs dans l’espace Uemoa

« La pisciculture a sauvé ma vie et celle de ma famille. Depuis que j’ai reçu de nouveaux aliments et des alevins, ma production a considérablement augmenté » témoigne Klodan Sanogo, Ivoirien de 54 ans. C’est l’un des 5.500 bénéficiaires de la technologie de pisciculture du CORAF-UEMOA ayant interagi sur les 15 plateformes d’innovations créées et qui fonctionnent dans les huit (8) Etats de l’Union. Avec un investissement de 1,5 milliards de Fcfa, l’Uemoa à travers le  Coraf a mis en place un projet de recherche collaborative de cinq ans dont les résultats convaincants, sont présentés lors de la conférence de presse en ligne organisée le 22 juillet 2020 sur le thème « Valorisation des acquis de la Convention CORAF-UEMOA ».

Depuis septembre 2014, la Commission de l’Union économique monétaire Ouest-africaine (UEMOA) et le Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF), mènent une convention de partenariat dont la mise en œuvre a permis d’exécuter des programmes prioritaires de recherche dans l’espace Uemoa. Selon un nouveau rapport, les secteurs ouest-africains du coton, du maïs, de l’élevage, de l’aquaculture et de la volaille sont plus compétitifs et offrent aux petits exploitants agricoles des revenus plus élevés aujourd’hui qu’il y a quelques années.

Partager avec les journalistes des huit (8) Etats membres de l’Union, les importants résultats issus de cette coopération, notamment dans les domaines de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la réduction de la pauvreté et la promotion de la prospérité en Afrique de l’Ouest ; c’est ce qui justifie l’organisation d’une visioconférence conjointement animée par le Commissaire en charge du Département de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement  (DAREN), Jonas Gbian et le Directeur exécutif du Coraf, Dr Abdou Tenkouano.

Ph: DR-: Klodan Sanogo, Ivoirien de 54 ans

Un investissement de l’Uemoa qui revitalise les filières du coton, du maïs et d’élevage.

En effet, avec un investissement de 1,5 milliards de Fcfa, de la part de l’Uemoa, le Coraf, une institution de coordination régionale de la recherche basée à Dakar (Sénégal), a mis sur pied ce projet de recherche collaborative sur cinq années. En réalité, ledit projet a renforcé la résilience des communautés bénéficiaires et à contribuer à améliorer les moyens de subsistance de milliers de personnes dans les Etats membres de l’Union, notamment : Bénin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

Actuellement, l’économie alimentaire dans cette union douanière est évaluée à 43 milliards de dollars US, soit près de 30 % du produit intérieur brut (PIB). Ce qui fait du système alimentaire, un pilier majeur de huit (8) économies de l’Union.

Du Bénin au Burkina Faso, en passant par la Côte-d’Ivoire et les cinq autres pays,  les petits exploitants agricoles, ont considérablement amélioré leur situation  grâce à l’adoption d’innovations éprouvées diffusées par le Coraf et les partenaires nationaux des instituts de recherche. «Pour nous, ces résultats répondent de manière significative à nos attentes »,  a déclaré Abdallah Boureima, président de la Commission de l’Uemoa.

Saluant l’initiative du Coraf pour la présence de hauts fonctionnaires de l’Union à ce webinaire,  Dr Abdou Tenkouano constate pour sa part que les efforts conjoints du CORAF et de l’UEMOA pour répondre à une partie des besoins alimentaires, principalement grâce à la production nationale, se sont progressivement réalisés avec des effets favorables sur la balance commerciale régionale. Malgré les bons résultats obtenus, l’objectif visé est la capitalisation et la pérennisation des résultats des projets.

Tiges-de-cotonniers transformées en panneaux de particules pour la menuiserie

La capitalisation et la pérennisation des résultats des projets

« Nous devons donc être conscients que dans notre région, nous n’avons pas encore atteint les objectifs recommandés en termes d’autosuffisance en ce qui concerne les produits tels que les racines et les tubercules, les céréales et les légumineuses. Et que nous avons également le défi régional de créer des opportunités pour les familles en vue de l’amélioration de leurs moyens de subsistance et de l’atteinte de l’objectif 2 des ODD ».

En adoptant en 2001, la Politique agricole de l’Union (PAU) qui vise à : réaliser la sécurité alimentaire des populations de l’espace Uemoa, accroître la productivité et la productivité et la production de l’agriculture sur des modes durables et améliorer les conditions de vie des producteurs en développant l’économie rurale.

«Le secteur agricole participe pour une part importante, à la formation du PIB régional et emploie près de 80% de la population active. Cependant, malgré cette position stratégique de l’Agriculture dans les économies de nos Etats, notre production agricole se caractérise par une faible productivité, une prévalence de la malnutrition, une pauvreté rurale ainsi qu’une insécurité alimentaire récurrente » a rappelé Jonas Gbian.

Grâce à la recherche, la Commission de l’Uemoa a financé le Coraf pour améliorer les secteurs du maïs, du coton, de l’élevage, de la volaille et de l’aquaculture depuis 2014. Aujourd’hui, il se révèle que ces investissements ont considérablement renforcé la résilience et les moyens de subsistance des bénéficiaires dans la communauté de l’Uemoa.

8.546 ménages ont bénéficié directement du projet dont 23% sont des femmes

Les principaux résultats du projet 

8.546 ménages ont bénéficié directement du projet dont 23% sont des femmes. La plupart des technologies générées tout au long du projet ont été diffusées par le biais de plateformes d’innovation. Il s’agit de lieux d’échange, d’apprentissage, de partage et d’adoption informels de technologies, d’innovations et de meilleures pratiques agricoles entre les principaux acteurs de la chaîne alimentaire d’une communauté donnée.

Au total,  quinze 15 plateformes d’innovation ont été créées et fonctionnent dans les huit (8) pays de l’Uemoa. Environ 5.500 personnes ont interagi sur ces plateformes, ce qui représente 27% des femmes.

Le Coraf et l’Uemoa en signant donc en 2014, un accord pour la mise en œuvre du Programme de Recherche sur les secteurs agricoles prioritaires (PreFAP), la Commissaire en charge du Département de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement  (DAREN), confiait ainsi  au Coraf, une partie de la mission de la Politique agricole de l’Union (PAU) au profit des huit pays de l’Uemoa.

Ayant pris fin en décembre 2019, le PreFAP, un programme  de recherche collaborative a été subdivisé en trois projets, notamment : l’Amélioration de l’accès au financement des acteurs du maillon commercialisation de la filière maïs (AMAFINE) ; la Valorisation des tiges de coton en panneaux de particules (VATICOPP)  et la Valorisation des ressources génétiques animales et de l’aquaculture locale (PROGEVAL). Ainsi, le Bénin, le Burkina Faso et la Côte-d’Ivoire  ont bénéficié le projet AMAFINE ; le Bénin, le Mali et le Togo pour le projet VATICOPP et le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Niger et le Sénégal  pour le projet PROGEVAL. (Ndlr : Nous reviendrons plus en détail sur le contenu de ces trois projets.

Le nouveau rapport de la collaboration entre l’Uemoa et le Coraf met en évidence les impacts de leurs interventions sur les moyens de subsistance de milliers de citoyens des pays membre de l’Union. En dépit des améliorations de la production et de la productivité agricoles au cours de ces cinq dernières années, l’insécurité alimentaire demeure une préoccupation dans plusieurs pays de la région ; ce qui représente un indicateur de l’urgence de la mise en œuvre des programmes intégrés de développement rural pour les populations vulnérables.

Au nombre de ceux-ci, en plus de la pandémie actuelle, il y a le changement climatique, l’utilisation de la bioénergie et l’augmentation significative du prix des céréales. « Ces nouveaux problèmes qui sont d’actualité méritent notre réflexion et la prise de mesures conservatoires au niveau mondial, et, j’en suis convaincu, ils seront abordés au cours de nos réflexions sur la manière de capitaliser sur les résultats obtenus dans ces 3 importants projets » a rassuré Abdou Tenkouano, le Directeur exécutif de Coraf.


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