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UBA des Africa Day 2020 (2ème Edition): Développer une économie domestique pour une Afrique indépendante


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Ph: DR-: Quelques panélistes du Forum UBA Africa Day 2020

Deuxième édition de UBA Africa Day 2020, ce lundi 25 mai 2020 à travers une conférence virtuelle. Une commémoration de la journée de l’Afrique axée sur le thème, « Croissance, emplois et développement durable au milieu d’une pandémie mondiale ». Tenue sous la modération de Tony O. Elumelu, président du Groupe United Bank for Africa (UBA) et Fondateur de Tony Elumelu Foundation, cette session a le mérite de réunir dirigeants politiques et décideurs du continent pour définir une réponse africaine face à la pandémie du Covid-19. Durant 1h30, les panélistes se sont accordés sur la nécessité de développer une économie domestique pour une Afrique indépendante qui bouge.

A l’instar de la communauté internationale qui a célébré ce lundi  la 57ème journée mondiale de l’Afrique, la terre des innovations, UBA Bank a organisé la deuxième édition de UBA Africa Day 2020. «Croissance, emplois et développement durable au milieu d’une pandémie mondiale » c’est le thème des échanges.

Déjà en Afrique, plus de 60 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté et l’apparition de la pandémie de Coronavirus représente une menace existentielle pour la croissance économique. Il urge donc de définir les leçons apprises et la feuille de route pour une croissance économique durable. Au-delà des défis actuels engendrés par la pandémie qui menace des centaines de milliers de vies et de moyens de subsistance, le forum a le mérite de situer les uns et les autres sur leurs rôles et responsabilités pour une reprise économique des activités sur le continent.

«Le plus important est de s’assurer que nous pouvons vaincre la pauvreté et surtout vaincre l’impact de la pandémie du Covid-19 sur l’économie du continent africain» a déclaré Tony O. Elumelu, initiateur et modérateur du forum.

«Sûrement, nous allons sortir de cette crise sanitaire qui secoue le continent ; quant à l’avenir de notre société actuellement logée dans une perspective, nous pourrons proposer la feuille de route pour sortir de cette situation difficile qui touche les différents aspects de notre économie : les échanges de devises et la transformation totale de notre continent» ajoute-t-il.

L’Afrique face à la crise, auréolée

Au nom des dirigeants africains, le président du Liberia, George Weah, a brièvement présenté, les dispositions prises par son pays pour faire face à la crise : Des appels d’aides à la population en direction des entreprises privées et commerciales au profit des plus démunis. « Des gens ont perdu leurs emplois et le seul moyen par lequel nous pouvons-nous s’en sortir c’est d’apporter des aides aux démunis. Le confinement a un impact avéré sur notre économie, c’est pourquoi nous avons permis à la population de sortir pour chercher un gagne-pain. Nous nous sommes également assurés de ce que les petites et moyennes entreprises (PME) bénéficient d’un moratoire pour leurs dettes auprès des banques. Car nous savons que ce n’est pas facile ».

Le Prof Okey Omarah parlera de l’aspect positif de la crise. Selon lui, la pandémie a montré aux leaders et dirigeants africains le chemin à emprunter pour bien gérer de manière courageuse leurs pays. « Ils ont mis en place des structures pour gérer la crise. Ces méthodes pourront être capitalisées pour permettre à l’Afrique de s’en sortir».

Plusieurs questions sont articulées autour de la thématique : Quelle est la meilleure façon de transformer le continent pour être capable de pouvoir faire face aux défis sociaux, pour qu’en 2030 on puisse lui offrir un meilleur avenir ? Comment hisser le continent à la prochaine étape ? Comment créer un nouveau continent africain et trouver des solutions innovantes pour son autosuffisance ? Que faut-il au secteur privé pour propulser le développement du Continent, etc ? Autant de réponses et solutions sont proposées par la dizaine de panélistes.

Très élevés, les impacts du Covid-19…

« L’impact du Covid-19 est très élevé et il convient d’en parler et s’assurer que le secteur privé joue bien son rôle en soutenant les Gouvernements. Le secteur du tourisme a beaucoup souffert dans cette crise » a renchérit George Roberto Pinto Chikoti, SG/ ACP-UE. « Nous réfléchissons sur comment appuyer, accompagner et fournir à la population l’accès aux crédits. L’idéal est de s’assurer que tous les Gouvernements s’investissent dans la production à grande échelle, la digitalisation pour aider la jeunesse parce que la technologie est devenue est le nouveau train du développement ».

La réponse des Etats-Unis pour atténuer les effets du Covid-19, l’avenir du continent en termes de croissance économique, sont entre autres les préoccupations de Chris Coons, Sénateur américain. «Nous sommes très ravis de noter comment les dirigeants et leaders africains ont réagi face à cette pandémie. Les Etats-Unis en ont tiré grande leçon depuis la pandémie de Ebola jusqu’à celle du Covid-19 à laquelle nous faisons tous face. Les Etats-Unis sont en train de réfléchir sur un vaccin et dès son succès, nous allons le mettre à la disposition de tous les pays  Je peux vous assurer du soutien financier des Etats-Unis vers l’Afrique».

… des opportunités d’innover       

Par rapport à la croissance économique et l’investissement dans les échanges, Chris Coons informe qu’il y a un nouveau développement de coopération avec la Chine assortie de 60 milliards de dollars pour le secteur privé. Il invite la jeunesse africaine à saisir ces opportunités de croissance. Selon lui, l’Afrique est le plus jeune des continents et dispose une jeunesse qui s’implique dans l’entrepreneuriat.

Soutenant la même thèse, Achim Steiner souligne que les impacts du Covid-19 offrent à la jeunesse africaine des opportunités d’innover. A cet effet, il invite les Gouvernements à offrir une large connectivité à la jeunesse et à investir dans le secteur privé. « Certes, les relations d’emploi ne permettent pas aux gens de vivre comme ils veulent avec leurs revenus et c’est un défi pour la population ». Il invite par ailleurs, le secteur d’assurance à collaborer avec les Gouvernements pour assurer la couverture des équipements sanitaires dans un grand élan.

Le représentant du secteur privé, Amir Ben Yahmed, président des entreprises africaines, constatera pour sa part, qu’il ressort de cette crise une accélération très grotesque, avec un changement dans le secteur privé. Dans ce contexte deux objectifs sont à atteindre selon lui : le premier, créer de nouveaux revenus pour le secteur privé avec un module qui va propulser les revenus pour créer énormément d’emplois et le second, c’est l’autosuffisance. D’où le retour à une économie domestique pour disposer un avantage compétitif et savoir exploiter l’impact d’une éventuelle crise.

 « En 2006, la dette totale du continent a dépassé 300 milliards de dollars ; aujourd’hui ça dépasse un trillion de dollars. La Genèse de cette augmentation est la crise des produits, sources de financement. Beaucoup de pays se sont retrouvés avec des déficits budgétaires et sont obligés d’aller faire des prêts auprès des pays de l’étranger. Ils sont aussi rentrés dans les marchés de bons de trésor pour les sources bilatéraux. Par rapport à la dette du ratio d’endettement, les pays ont eu des problèmes fiscaux à cause des devises étrangères » a justifié Prof Okey Oramah.

La solution pour une Afrique dynamique

Pour surmonter ces défis de manière individuelle et collective, il faut mettre en place des infrastructures  domestiques qui vont permettre à chaque pays de faire face à ce genre de crise à l’avenir. « L’Afrique a plus de problème de dettes et est devenue l’épicentre de la dévastation économique. Nous avons besoin d’un système de financement économique solide pour le développement. Si nous disposons d’une source domestique, nous n’allons plus dépendre de l’étranger. Si les prix des produits sont à la baisse, nous serions obligés de faire des prêts».

Donc, la solution pour une Afrique indépendante, c’est de reconstruire une économique dynamique à travers des produits et services moins vulnérables et développer une infrastructure domestique.

L’édition 2020 de la journée de l’Union africaine a été marquée par des interventions d’une dizaine de panélistes de haut niveau ; notamment:  George Weah, président le président du Liberia, Chris Coons, Sénateur américain, membre du Comité sénatorial des relations étrangères, Prof Okey Oramah, président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), Peter Maurer, président du Comité internationale de la Croix-Rouge (CICR) et Amir Ben Yahmed, Président d’Africa CEO Forum, Donald Keberuka, ancien président de la Banque africaine de Développement (BAD), George Roberto Pinto Chikoti, SG de l’ACP-UE, Achim Steiner et Tony O. Elumelu, président du Groupe United Bank for Africa (UBA) et Fondateur de Tony Elumelu Foundation.

Aline ASSANKPON

 


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