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27ème Edition de la Journée mondiale de la liberté de la presse  : Déclaration de la Présidente de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB)


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Ph: DR-: Mme Zakiatou O. Latoundji, présidente de Présidente de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin

Mesdames et Messieurs les patrons de presse,

Mesdames et Messieurs les professionnels des médias,

Chèr(e)s Consœurs et Confrères,

La communauté internationale célèbre, ce dimanche 3 mai 2020, la 27ème édition de la Journée mondiale de la liberté de presse sur le thème « le journalisme sans crainte, ni complaisance ».

Rendez-vous annuel de réflexion et de  festivités à travers le monde, cette journée a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993 suivant la recommandation de la 26ème session de la conférence générale de l’UNESCO DE 1991. Elle a pour but de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse.

La présente journée commémorative de la liberté de presse intervient dans un contexte particulier manqué par la pandémie du Covid-19 qui nous impose une célébration particulière de cette journée qui a toujours été pour l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) une occasion de communion et de renforcement de la confraternité entre les acteurs des médias à travers l’organisation de manifestations éclatées sur toute l’étendue du territoire national.

En ce moment où nous avons le privilège de faire cette déclaration, l’Union des Professionnels des Médias du Bénin a une pensée pleine de reconnaissance pour tous les professionnels des médias qui nous ont quitté. Dans nos cœurs, dans nos mémoires, leur souvenir ne s’effacera jamais !

Mesdames, Messieurs,

Chèr(e)s Consœurs et Confrères,

En choisissant de placer la présente édition de la Journée sur le thème : « le journalisme sans crainte, ni complaisance », les Nations Unies donne à  chaque pays l’occasion de faire un diagnostic sans complaisance de la situation de la liberté de presse sur son territoire, d’en identifier les acquis, les défis et de prendre les fermes engagements pour sa consolidation. Dans cet exercice, ni les acteurs, ni les partenaires et usagers des médias ne sont du reste. Au Bénin, ce thème est d’une vive actualité.

Elle trouve une résonance particulière au lendemain de la publication de Reporters Sans Frontière (RSF) le 21 avril 2020 mais également de la commémoration de la Journée internationale des droits des travailleurs le 1er mai 2020.

La situation de la liberté de la presse au Bénin, pays longtemps cité comme  modèle de démocratie sur le continent africain, suscite en effet de vivres inquiétudes de la part de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) mais aussi de tous les partenaires des médias qui, assistent  presque impuissants, à la restriction continue des espaces de liberté, à la mise sous coupe réglée de la presse dans toutes ses composantes alors qu’on lui reconnait la fonction sociale « d’exercer un contre-pouvoir ».

En guise d’illustration, il n’est pas superflu de rappeler ici la multiplication des interpellations et consommations de journalistes dans l’exercice de leur profession sous le motif de violation de la Loi n° 2017-20 portant Code du numérique en République du Bénin. Les cas Ignace Sossou et Casimir Kpédjo font encore la UNE de la presse nationale et internationale.

Comme un épouvantail, cette loi fait souffler sur la presse béninoise un vent de panique et de crainte qui freine la plaine participation des médias à la marche du Bénin vers son développement.

De même la fermeture spectaculaire de la radio Soleil FM le 17 décembre 2019 en dépit de toutes les médiations initiées par les associations professionnelles de la presse avec pour conséquence la mise au chômage de nombreux professionnels des médias.


En somme, nous notons avec le Secrétaire  Général de l’ONU, M. Antonio Guterres que « le journalisme subit aujourd’hui de nombreux pressions de la part d’acteurs qui tentent de s’accaparer ou d’intimider des médias afin d’entraver les journalistes dans leur travail quotidien et, ce faisant, d’influencer la circulation de l’information ».

Mesdames et Messieurs,

Chèr(e)s Consœurs et Confrères,

Outre ce cadre normatif peu favorable pour la presse, comment garantir le droit d’informer sans crainte et sans complaisance pendant qu’au sein de nos rédactions, l’application de la Convention collective demeure problématique et que les professionnels des médias sont livrés à une grande précarité ?

Exposés à divers aléas pendant la collecte, le traitement et la diffusion de l’information, les professionnels des médias ne bénéficient pas encore, pour l’écrasante majorité, n’i d’un traitement salarial décent encore moins d’une couverture sociale adéquate pour jouer avec plus d’efficacité leur rôle dans notre pays en pleine construction.

Face à cette situation, l’avènement du Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADEM) a tôt fait d’entretenir la flamme de l’espérance au sein de la corporation. Mais à ce jour, ce fonds peine encore à combler les attentes des bénéficiaires.

 

Mers et messieurs, Chèr(e)s

Consœurs et Confrères,

Au Bénin, la liberté de la presse se heurte  à de graves menaces et l’exercice de la profession de journalisme est à la croisée des chemins. Cette situation appelle de la part de tous un sursaut d’orgueil sur les conséquences négatives d’une presse embrigadées sur l’image de la démocratie béninoise.

Dans ce sens, l’UPMB lance un appel solennel et pressant à l’endroit du Gouvernement et de la HAAC pour œuvrer au raffermissement de la liberté de la presse ainsi que l’indépendance des médias et des journalistes dans notre pays à travers, entre autres, le réexamen de la Loi N° 2017-20 portant Code du numérique en République du Bénin et l’opérationnalisation effective du FADEM pour l’amélioration des conditions de travail des professionnels des médias au Bénin.

A l’endroit de tous les professionnels des médias, l’UPMB lance un appel à davantage de professionnalisme et d’engagement pour une presse béninoise plus responsable et plus crédible.

Fait à Cotonou, le 03 mai 2020

La présidente,
Zakiatou O. Latoundji


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