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Problématiques et défis du développement en Afrique : Reckya Madougou, une self-made Woman d’influence et de réflexion


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Ph:DR- Reckya Madougou, une self-made Woman d’influence et de réflexion

Aujourd’hui, l’Afrique est sujet à plusieurs questionnements. Surtout du point de vue économique et des politiques de gouvernance. Un long si chemin reste à parcourir. Mais bien qu’il faille pour beaucoup d’entre elles jouer des coudes pour s’imposer dans le débat public au point d’offrir leur saisissement du monde et de l’Afrique, leur vision reste cohérente, innovante et singulière. Dans cette galaxie féminine en Afrique, nous nous intéressons ici à l’une de celles qui s’imposent. Elle inspire de par son profil, ses postures vis-à-vis des défis auxquels l’Afrique est confrontée. Son nom ? Reckya Madougou.

Ph: DR-: Mme Recky Madougou avec le président sénégalais Macky Sall

Telle la grenouille de la fable, le bon peuple débagoule les illusions et l’enlisement qui le laissèrent péricliter « peinard ». En Afrique, seul le désastre déchaîne les vérités captives. Et Reckya Madougou n’a eu aucun mal à l’exposer et à la partager à des rendez-vous stratégiques. Ce fut le cas au MEDays 2019. L’équivalent africain du forum de Davos. Avec de remarquables participations telles que celles de Macky Sall, le Président du Sénégal, Lionel Zinsou, économiste et ancien premier ministre et Olusegun Obasandjo, ancien président du Nigéria, elle a exposé sa vision sur des thèmes majeurs et de grande importance. Elle était sur trois panels de haut niveau dont les problématiques posées étaient d’une grande actualité : le renforcement des PME pour soutenir l’Entrepreneuriat, les nouveaux gisements de la croissance dans le secteur des Banques et services Financiers. Et enfin la parité comme facteur déclencheur du développement.

Sur ces différentes problématiques, l’ancien Garde des Sceaux a su poser le diagnostic. Ineffable, donc, ou inaudible à l’intérieur. Et sur chacun des thèmes sa sentence est sans appel. Tel sur le premier. « (…) des mesures de capacitation doivent être prises en urgence dans des domaines d’intervention prioritaires pour permettre à ces jeunes de réaliser leur potentiel. Nous devons améliorer et renforcer nos politiques qui promeuvent l’employabilité et qui leur permettent d’entreprendre », a dit d’entrée celle qui est aussi la Conseillère Spéciale du Président de la République Togolaise. Elle n’a pas manqué de « formuler des solutions concrètes pour tirer profit de ce gisement et de l’opportunité qu’offrent nos priorités en matière d’agriculture, d’énergie, de digital et des mécanismes innovants de financement ».

Quelques jours après Tanger au Maroc rendez-vous à Abidjan en Côte d’Ivoire, sur le Salon de l’Epargne, de l’Investissement et du Patrimoine. Puisqu’il est considéré que l’exclusion financière est le fleuve noir qu’alimentent les échecs de développement, l’inefficacité de l’inclusion sociale et, bien sûr, l’impossible projection et la parfaite cohérence entre les désirs d’investissement et la réalité. Il charrie, comme autant d’épaves, la clochardisation du potentiel féminin, l’ignorance du rôle de l’épargne, la mise sous le boisseau des opportunités. Il se repaît la méconnaissance des politiques et surtout de l’incapacité d’implémentation. Le fleuve se déverse, pour finir, dans l’océan des regrets.

En participant alors à ce salon, Reckya Madougou a posé les nouveaux enjeux de l’inclusion financière en Afrique. Dans un panel de haut niveau, elle a discuté des écarts et des solutions pour une meilleure inclusion permettant de réaliser les objectifs de croissance économique. « Nulle part ailleurs dans le monde, il n’y a plus d’argent qui circule sur les téléphones portables que dans l’Afrique subsaharienne. La région est actuellement responsable de 45,6 % de l’activité monétaire mobile dans le monde – une estimation d’au moins 26,8 milliards de dollars en valeur de transaction en 2018 seulement – ce chiffre exclut les solutions bancaires », avait-elle dit pour donner une idée de l’immense manne financière en circulation en Afrique et qui nécessite de réelles perspectives en matière d’inclusion des jeunes et des femmes.

Cette même position, elle l’a également exprimé relativement à la rencontre de haut niveau portant sur la soutenabilité de la dette et le développement tenue à Dakar et ayant rassemblé les bailleurs de fonds et plusieurs Chefs d’État et de Gouvernement sous la co-presidence de S.E.M. Macky Sall et Mme Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds Monétaire International. « Alors que le fardeau de la dette s’était réduit grâce aux programmes d’allègement, la dette extérieure de l’Afrique est repartie à la hausse. Notamment du fait des nécessaires investissements massifs dans les infrastructures. Le défi reste le financement des ambitions de développement du continent tout en assurant la viabilité de sa dette. Cela appelle des réformes orientées vers la pertinence des investissements en lien avec leurs impacts, des processus et des politiques au niveau national et international, mais aussi une plus grande confiance de la part du FMI en nos pays pour peu que ceux-ci soient bien gouvernés », a indiqué Reckya Madougou.

Pour ce qui concerne le sommet extraordinaire des Chefs d’État de l’Union Économique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) tenu à Dakar le 3 décembre 2019, elle s’est réjouie du pas de plus fait par l’union dans le cadre de la lutte contre le terrorisme mais aussi et surtout pour le commerce intra africain. Les 5 et 6 décembre 2019 dernier, on la retrouve de nouveau très active dans la promotion des relations économiques entre le Togo et l’Afrique du Sud. Avec la venue de Cyril Ramaphosa au Togo, Reckya Madougou a témoigné de l’exigence d’un marché commun nécessaire aux défis du développement durable.  » Entre l’Afrique du Sud et le Togo, le commerce intra africain est en avance. A titre d’exemple, il existe depuis le début de cette année entre Johannesburg et Lomé, une nouvelle liaison aérienne desservie par ASKY Airline. De même que la prise directe de participation de l’Afrique du Sud dans le capital de Ecobank », a-t-elle signalé. Visiblement cette panafricaniste chevronnée n’aura pas fini de nous surprendre !

NB : L’auteur de cet article est Sémèvo Bonaventure AGBON, rédacteur en chef du « Bénin Intelligent » distribué par APO Group.


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