Ouidah, la dernière étape d’une tournée de cinq jours dans le département de l’Atlantique est l’apothéose du plaidoyer en faveur des droits d’accès des femmes à la terre organisé par Wildaf-Bénin avec l’appui financier de la Konrad Adenauer Stiftung (KAS). Dignitaires de culte religieux (musulmans, célestes), des divinités (adeptes), chefs traditionnels, coutumiers, notables, sages, chefs quartier et chefs de village, tous étaient mobilisés à l’appel de Dah Daagbo Hounon Houna II, au Musée Fort portugais de Ouidah, ce vendredi 18 octobre 2019. Sa majesté, en soutenant en personne l’action du plaidoyer de la KAS, s’est engagée avec les dignitaires de tous ordres à faciliter les droits d’accès, de revendication et de contrôles des femmes au foncier dans la commune de Ouidah et environs.
La séance du plaidoyer a débutée par une projection d’un téléfilm intitulée : « Et pourquoi pas les femmes » qui résume les dispositions juridiques qui militent en faveur des droits d’accès, de revendication et de contrôle des femmes à la terre.
En effet, le code foncier et domanial mis en vigueur en 2013 et modifié en 2017 encadre désormais la gestion foncière en République du Bénin et s’impose à tous les citoyens (hommes et femmes). Selon les représentantes du Wildaf-Bénin, ce code détaille bien les différents modes d’accès à la terre (achat, succession, héritage, donation, bail et location) et les droits de revendication d’accès à la terre par les femmes, les droits fonciers et la sécurisation foncière ; les dispositifs de gestion des conflits fonciers impliquant différents acteurs et les responsabilités juridiques et institutionnelles. D’où l’implication de tous les acteurs pour son application effective.
« Nous avons décidé d’aller vous voir, vous qui êtes les garants de la tradition pour solliciter votre soutien à l’application effective de ces textes qui donnent un droit d’accès équitable à la femme afin que soit repoussé loin les lignes de la misère, de la famine et de la pauvreté » a déclaré Mme Françoise Sossou Agbaholou, coordonnatrice nationale de Wildaf-Bénin.
Le but ultime du programme EWOH mis en œuvre par la Konrad Adenauer Stiftung (KAS) est de faire en sorte qu’il n’y ait plus de faim et de lutter efficacement contre la pauvreté. Il s’agit de conscientiser tous les acteurs à divers niveaux et solliciter leur adhésion au changement de comportement afin de réaliser un monde sans faim des Objectifs de développement (ODD) au Bénin.
Dans son plaidoyer, le représentant de la KAS, Mounirou Tchacondoh présentera le contexte : « La contribution de la femme dans l’augmentation de la performance du secteur agricole est vraiment importante. Le plus souvent, les femmes ont des difficultés à avoir accès à la terre surtout en matière des droits de revendication d’héritage pour produire d’abord pour se nourrir, nourrir leur famille et contribuer au développement de leur localité. Partant de cette réalité, nous nous sommes rendu compte que vous les dignitaires, vous êtes à la tête des collectivités, vous avez en charge la gestion de la terre et beaucoup de litiges sont portés dans vos palais, surtout ceux qui impliquent les femmes. Nous venons à vous pour plaider en faveur des droits d’accès des femmes à la terre.»
Place aux échanges et aux engagements
Dignitaires de culte religieux (musulmans, célestes), des divinités (adeptes), chefs traditionnels, coutumiers, notables, sages, chefs quartier et chefs de village ont tour à tour pris la parole pour se prononcer sur le télé-film et sur les nouvelles dispositions de gestion foncière : les uns pour affirmer la pertinence du changement de comportement plaidée en faveur de la femme ; les autres pour témoigner et justifier les raisons qui motivent pourquoi la femme doit hériter les terres de ses parents défunts à partir de cet instant.
«Un peuple affamé ne peut se laisser diriger si et seulement si, la sécurité alimentaire de chaque citoyen n’est assurée. Ce n’est qu’en ce moment que le chef peut paisiblement diriger son peuple » dira sa majesté Daagbo Hounon, lorsqu’il s’engage – avec ses dignitaires rassemblés autour de lui – à relayer les nouvelles dispositions qui favorisent les droits d’accès des femmes au foncier. « Dans la tradition nous reconnaissons la valeur de la femme à partir de sa genèse. Dans chaque famille la femme a droit à un héritage pour permettre d’impulser l’autonomie, la longévité et le développement intégral. Tous les dignitaires de Ouidah, représentés ici sont en harmonies avec la Fondation Konrad Adenauer et Wildaf-Bénin pour un monde sans faim ».
« Vous voyez le parterre de participants qui est là, au retour, ils vont relayer ça. Avec ce groupe-là, c’est comme une pierre jetée dans un essaim d’oiseaux, ça va faire tâche d’huile » rassure sa majesté.
A mains levées, les dignitaires à divers niveaux se sont engagés à faciliter les droits d’accès des femmes à la terre dans la commune de Ouidah et environs. Ils s’engagent à appuyer le projet un monde sans faim afin que les femmes puissent avoir un accès sécurisé à la terre.
Au regard des engagements et des échanges, le représentant de la
Aline ASSANKPON