Mieux prévenir que guérir. Face aux conflits récurrents enôtre pasteurs et agriculteurs, qui troublent et même endeuillent les campagnes de transhumance, par les destructions des champs de cultures, les affrontements sanglants, le Conseil des ministres du mercredi 16 janvier 2019 a pris des mesures préventives pour la gestion de la transhumance nationale et transfrontalière pour la campagne 2018-2019.
(Aline ASSANKPON)
Les conflits fréquents entre les éleveurs pasteurs en transhumances et les paysans agriculteurs sont devenus un phénomène inquiétant pour la paix sociale dans certaines localités rurales. Durant les campagnes de transhumance pendant les mois de Mars et Avril, les peulhs (pasteurs) font transhumer leurs bêtes en descendant vers les départements du Zou, du Plateau, du Couffo, du Mono, etc à la recherche de la restauration et des points d’eau pour faire paitre leur troupeau.
Souvent, lorsqu’ils arrivent, les couloirs des passages des transhumants sont occupés à cause de la pression démographique. Devant cette entrave, les pasteurs tentent de forcer le passage en traversant les champs de cultures. Créant ainsi des dégâts énormes aux cultivateurs ; des destructions de champs de cultures que leurs bêtes piétinent et détruisent. Des dégâts énormes causés ainsi aux agriculteurs, qui en courroux et exacerbés par l’attitude de certains pasteurs, protestent parfois énergiquement entrainant des affrontements violents et malheureusement sanglants, provoquant des pertes en vies humaines.
Une crise récurrente qui en 2018 a amené les députés à l’Assemblée nationale à adopter une loi sur le Code pastoral le mardi 03 juillet 2018. Il s’agit de la loi portant code pastoral riche de huit (08) titres. Promulgué, ce texte de loi réglera désormais le problème du pastoralisme qui donne de l’insomnie aux éleveurs et agriculteurs au Bénin. En clair, cette loi a prévu des portions de terres réservées dans chaque localité du pays pour la restauration des transhumants.
Voulant promouvoir, à terme, l’élevage intensif en lieu et place du mode extensif actuellement en cours, le Gouvernement de la Rupture a décidé de renforcer les dispositifs mis en place lors de la campagne 2017-2018 afin d’anticiper les incidents et dégâts de la campagne à venir (2018-2019).
Pour y parvenir, les ministres impliqués dans la gestion de la transhumance – conformément aux décisions du Conseil – sont instruits à veiller à l’observance des mesures principales ci-après : Rendre opérationnelle l’organisation de l’accueil et l’orientation des troupeaux transhumants au niveau des points d’entrées ; réactiver les comités départementaux et communaux des transhumances ; faire libérer en liaison avec les collectivités territoriales, les sites d’accueil et en procéder aux tracés et/ou réajustement des couloirs de passage des troupeaux transhumants ; sensibiliser les populations sur les comportements à adopter pour une campagne apaisée et renforcer les équipes chargées de surveiller les transhumants en vue de prévenir tout incident au cours de leur séjour.
Pour rendre opérationnelle et plus efficace ces dispositions conservatoires, le Conseil a autorisé le renfort de la Police républicaine par des Unités de l’armée dans les communes concernées.
Il faut reconnaitre que cette décision du gouvernement vise non seulement à apaiser la tension entre agriculteurs et éleveurs ; mais surtout à consacrer la complémentarité traditionnelle et légendaire qui règne entre ces derniers. Puisqu’ils doivent mener leurs activités dans un cadre légal prévu par la loi. Vivement donc pour la mise en application effective de ces mesures préventives.