La Digitalisation des chaînes de valeur agricole / Enjeux et perspectives au Bénin : Pour une formalisation des activités agricoles

Le Groupe de Travail sur la Finance digitale (GTFD) en collaboration avec le Ministère de l’Economie et des Finances, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) et le Fonds d’Equipement des Nations-Unies (UNCDF) a organisé sa 3^ème Session de l’année ce jeudi 30 Août 2018 à Bénin Royal Hôtel.  Objectif principal : la digitalisation des chaînes de valeur agricole pour contribuer à l’accroissement de l’utilisation des services financiers digitaux afin d’atteindre plus de 50 % de la population du secteur agricole au Bénin.

(Aline ASSANKPON)

L’agriculture est un secteur clé de l’économie nationale qui utilise plusieurs acteurs dans le secteur. La digitalisation des chaines de valeur du secteur agricole se veut désormais l’outil catalyseur qui permettre à tous les acteurs du secteur agricole de pouvoir disposer d’un compte digital à partir de leur téléphone mobile.  En effet selon les experts de cette thématique, la finance digitale permettra aux acteurs agricoles d’avoir accès à des services financiers classiques, de sécuriser leur argent contre les risques de perte surtout lorsqu’ils sont en déplacement dans certaines zones et de gagner du temps à travers les opérations de transfert, d’accès au crédit et au service d’assurance dans les marchés plus avancés.

L’objectif à terme de cette plateforme numérique est contribuer à l’accroissement de l’utilisation des services financiers digitaux afin d’atteindre plus de 50 % de la population adulte du Bénin d’ici 2019. «Notre objectif, c’est de voir avec le Ministère de l’agriculture et le ministère du Numérique au Bénin, comment booster cette digitalisation dans les chaînes de valeur agricole pour permettre à des millions de personnes d’être inclus financièrement et de pouvoir tirer profit du monde quasi numérique dans lequel nous allons » a déclaré Mme Sabine Mensah, spécialiste de la Finance digitale pour le Fonds d’Equipement des Nations Unies (UNCDF).

« La digitalisation des chaines de valeur agricoles : Enjeux et perspectives au Bénin » c’est en effet, la thématique retenue par le Groupe de travail de la Finance digitale, mise en place en 2016 à l’initiative du UNCDF. Il s’agit d’une plateforme qui regroupe l’ensemble des acteurs de l’écosystème de la Finance digitale (ministère sectoriels, banques, institutions de microfinance, opérateurs de téléphonie mobile, etc) qui se réunit trimestriellement autour d’une thématique.

Entre autres défis du secteur agricole qui justifient le recours à la digitalisation, on peut retenir d’abord que la finance digitale est l’utilisation des nouvelles technologies et des réseaux d’agences pour offrir des services financiers. De façon basique, le téléphone portable,  littéralement devient, une banque ambulante (où à travers un compte digital,  on peut déposer et retirer de l’argent ; envoyer de l’argent à quelqu’un et payer des facteurs, etc.  En termes clairs, tous les services financiers faits dans une agence bancaire peuvent désormais se faire à partir du téléphone portable.

L’enjeu est de taille pour les acteurs agricoles qui peuvent dès lors, se partager des informations relatives aux bonnes pratiques, à la conservation de la production ; donner des alertes pour améliorer la productivité ou de prendre telles ou telles dispositions vis-à-vis d’une situation donnée entre leur ministère de tutelle à travers des Sms, etc. Par ce canal, des milliers d’acteurs sont touchés et informés en un temps record. La digitalisation apparait donc comme un moyen rapide communication, c’est également une plateforme numérique qui permet aux agriculteurs de vendre leur production, de comparer les prix des denrées sur le marché et d’être en relation avec les acheteurs ou d’avoir accès de façon rapide aux équipements agricoles dont ils ont besoin.

« Cet intérêt clairement affiché à la thématique montre l’ambition du Gouvernement par rapport à la digitalisation des paiements et à la priorité que constitue le secteur agricole dans le processus de dématérialisation dans lequel s’est engagé l’Etat » a indiqué M. Gonroudobou Orou Dèkè, Directeur adjoint du Cabinet du MAEP.

Pour sa part, le président du Groupe de Travail, M. Rafiou Bello, en termes de perspectives réaffirme que la digitalisation permettra d’améliorer la productivité et informe sur les prix du marché pour une vente bénéfique. « L’agriculteur qui dispose d’un compte d’épargne à travers un téléphone portable,  à termes  peut avoir accès à des services plus avancés, notamment accès à un crédit (crédit sur les engrais, etc) ou à une assurance ». A termes, le compte digital permet de suivre le paysan dans ses activités et opérations financières et crée une base de données sur ses diverses transactions.