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Rapport COFACE 2018 sur le Bénin : Le commerce de transit et de réexportation avec le Nigéria représentant 20 % du PIB.


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Ph: DR-: La place du commerce informel demeure prédominante selon Coface.

Ph: DR-: La place du commerce informel demeure prédominante selon Coface.

Publié ce mois de Mai, le rapport d’études Coface 2018 prévoit une croissance en 2018 de 5,6 % par rapport 5,0 % en 2017. L’inflation moyenne annuelle est à 2,0 % contre 0,5 % en 2017 ; le solde public à -6,0 % contre -7,9 % en 2017 ; le solde courant à -6,9 % contre -7,3 % en 2017 et la dette publique est 54,4 % en 2018 contre 54,3 en 2017.

(Aline ASSANKPON)

Les points forts et faibles du pays

Le rapport note comme points forts pour le Bénin, l’une des démocraties les plus stables d’Afrique, ce qui permet au pays de bénéficier d’important soutien financier des bailleurs (APD, PPTE, IADM) ; sa position géographie est stratégique (l’accès à la mer pour les pays de l’hinterland).

Au titre des points faibles, le rapport note une forte pauvreté avec une base d’exportation étroite et volatile parce que dépendant des fluctuations du cours du coton ; la fourniture en électricité est erratique note le rapport avec des lacunes en matière de gouvernance ; les décisions politiques et économiques prises au Nigeria ont souvent un impact sur l’activité et les recettes fiscales ; cette proximité apparait non seulement comme un avantage pour le pays, mais également présente des menace du terrorisme (Boko Haram) provenant du Nigéria voisin.

1ère Recommandation : Poursuite de la trajectoire favorable de la croissance

Selon le rapport, la croissance devrait maintenir sa trajectoire ascendante en 2018, en raison de la reprise modérée de l’activité au Nigéria et de meilleures performances agricoles. En particulier la production de coton, en l’absence de choc climatique majeur, devrait progresser, de même que le prix du coton. La croissance serait également soutenue par l’investissement public et privé, notamment dans le cadre du plan d’action du gouvernement « le Bénin révélé » de près de 15 milliards USD sur cinq ans (2016-2021) soit 170 % du PIB, dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, du tourisme et de l’agriculture. La nouvelle loi adoptée sur les Partenariats Public Privé stimulerait la participation du secteur privé. En vue d’accroître l’inclusivité de la croissance et d’enrayer la pauvreté, le gouvernement devrait poursuivre le désenclavement des régions les plus reculées notamment grâce à la réalisation d’un chemin de fer reliant Cotonou à Niamey, qui favoriserait aussi les activités du port de Cotonou (près de 60 % du PIB). L’évolution de la consommation privée resterait globalement dynamique, alors que l’inflation devrait se maintenir en 2018 sous le seuil des 3 % fixé par l’UEMOA, sous l’effet de la hausse graduelle de la demande intérieure et des prix des différents produits d’importation (carburants, produits alimentaires).

 

2ème Recommandation : Redressement progressif des déficits courant et budgétaire

 

Le rapport suggère que puisque les politiques expansionnistes ont considérablement grevé le déficit et la dette ces dernières années, le gouvernement devrait adopter un ton plus restrictif en 2018, via un certain nombre de réformes visant à rationaliser les dépenses et à moderniser l’administration fiscale et douanière. En outre, l’approbation en avril 2017 d’un accord de trois ans de 151 Millions USD par le FMI au titre de la Facilité élargie de crédit devrait faciliter les réformes et redonner ainsi de la confiance aux investisseurs.

 

Le déficit courant devrait persister, mais se réduirait en 2018, à la faveur d’une amélioration de la balance commerciale. Les exportations (44 % composées de coton) devraient augmenter significativement grâce à l’accroissement de la production cotonnière conjuguée à une demande externe plus dynamique, notamment régionale grâce au Tarif Extérieur Commun. Les importations devraient rester relativement dynamiques, toujours en raison du volume important d’importations de biens d’équipement et de la demande interne. La place du commerce informel demeure prédominante, le commerce de transit et de réexportation avec le Nigéria représentant 20 % du PIB. Les remises des travailleurs expatriés (dont presque la moitié provient du Nigéria) et de l’aide devraient entrainer une progression de l’excédent de la balance des transferts Le déficit courant est principalement financé par des emprunts concessionnels et par les flux d’IDE liés à l’activité des partenariats public-privé en matière d’infrastructures.

 

3ème Recommandation : Une volonté de réforme du président qui se heurte au mécontentement populaire

 

Le rapport apprécie le programme ambitieux de réformes visant notamment à redonner de la confiance aux investisseurs, en donnant en particulier la priorité à l’amélioration de l’environnement des affaires, marqué par la corruption, le clientélisme, les pesanteurs administratives et la faiblesse de la réglementation.

 

Le rapport notre en la lenteur dans les progrès ; malgré quelques avancées en matière de création d’entreprise et de règlement de l’insolvabilité, le rapport Doing Business de la Banque mondiale classe le pays en 155e position sur 190 pays (153e en 2016).  « Ce qui pourrait effriter la popularité du Chef de l’Etat auprès de sa population dans un contexte de montée du mécontentement populaire liée à l’absence de progrès social » analyse le rapport.

 

« En outre la non adoption du mandat présidentiel unique, pourtant soutenue par le Président Talon, pourrait le conduire à se représenter aux prochaines élections en 2021, alors même que celui-ci avait annoncé qu’il ne le ferait pas. Néanmoins, la nouvelle coalition formée en mai 2017 et composée de 59 députés réunis dans le BMP (Bloc de la majorité parlementaire) soutient désormais le président, ce qui pourrait potentiellement faire progresser plus rapidement les réformes ».


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