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Rôles et Responsabilités des Femmes leaders en matière des droits fonciers et l’arbitrage des litiges : Les femmes fournissent 60 à 80 % de la main-d’œuvre agricole et 61,3% d’entre elles vivent en zone rurale


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Du 12 au 15 Mars 2018, une vingtaine de femmes leaders (Elues locales, Activistes, Responsables d’Ong et des Organisations de la société civile) réunies à l’Hôtel NIFUR de Bohicon, suivent des cours avancés sur les instruments juridiques qui favorisent l’accès des femmes à la terre au Bénin.  Objectif : renforcer la capacité  de ces femmes leaders du Zou et de l’Atlantique sur le droit de la famille, le droit de la succession, la législation en matière du droit foncier, l’arbitrage des litiges et pour une transmission de l’information à la base.

Aline ASSANKPON

Photo de famille à l'ouverture des travaux devant l'Hôtel NIFUR de Bohicon

Photo de famille à l’ouverture des travaux devant l’Hôtel NIFUR de Bohicon

En effet, le présent atelier-formation cadre parfaitement avec le thème retenu  pour la Journée internationale de la femme célébrée tout le mois Mars et dont le thème est : « L’heure  est venue, les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes. Célébrez-les ». Une célébration qui appelle des séances de réflexion sur la situation de la femme et des cours avancées sur le droit d’accès des femmes à la propriété foncière, sur tout l’arsenal juridique qui l’accompagne, ceci tranche bien avec le thème retenu  pour cette édition 2018.

 « La terre, ressource économique est un facteur important dans la formation de l’identité individuelle et collective, de l’organisation quotidienne de la vie sociale, culturelle et religieuse », FIDA 2016. Malgré cette importance, il y a une partie de la population exclue de la propriété foncière ; il s’agit des femmes des milieux ruraux.

22,7% des chefs de ménages sont des femmes

Cependant, l’agriculture reste et demeure la première base de production de l’économie béninoise ; car elle procure  environ 75% des revenus de la population. Les femmes y jouent dans ce panier de revenus, un rôle prépondérant.

Ph:DR-: Mme Solange Cathérine Alitonou épouse Bankolé, l’une des communicateurs

Ph:DR-: Mme Solange Cathérine Alitonou épouse Bankolé, l’une des communicateurs

L’accès des femmes à la terre étant une question de justice sociale et de développement durable car elles représentent 51,2% de la population et fournissent 60 à 80 % de la main-d’œuvre agricole et 61,3% d’entre elles vivent en zone rurale. A ce niveau précis, on observe des inégalités et une injustice accrue envers les femmes.  Alors que 22,7% des chefs de ménages sont des femmes selon le dernier recensement de la population de l’avis de Mme Valérie Idossou, Directrice départementale des Affaires sociales de l’Atlantique et de Littoral.

« Les pratiques d’accès à la terre dans plusieurs communautés béninoises comportent des germes de discriminations négatives pour les femmes. Un quart des femmes ont un droit à la propriété foncière qui s’exerce grâce à : l’héritage, la donation, l’achat, l’échange et au bail ».

« L’accès à la terre par les femmes est donc un enjeux crucial et constitue pour elles une facilité dans l’accès au crédit. Lorsque les femmes ne jouissent pas des mêmes droits de propriété que les hommes, elles voient leur statut social, économique et politique diminuer » a renchérit M. Mounirou Tchacondoh, Coordonnateur national du Projet « Un seul monde sans faim » entendez en Allemand, EWOH2. Un projet régional de la Fondation Konrad Adenauer, lancé depuis 2016 à travers trois pays : Bénin, Burkina Faso et Togo.

M. Justin Sèmassoussi de Afrika Obota, Modérateur de la formation

M. Justin Sèmassoussi de Afrika Obota, Modérateur de la formation

Mme Huguette Bokpè Gnacadja, Avocat à la Cour, Coordonnatrice de Wildaf-Bénin présentant sa communication

Mme Huguette Bokpè Gnacadja, Avocat à la Cour, Coordonnatrice de Wildaf-Bénin présentant sa communication

L’arsenal juridique existant augure de bonnes perspectives

En effet, en 2004 et 2007, des efforts sont déployés au niveau étatique pour adopter des textes de lois visant à donner les mêmes droits fonciers aux hommes et aux femmes. Malgré ces efforts déployés pour protéger les droits des femmes, les obstacles économiques et socioculturels demeurent. On n’en veut pour preuve, les témoignages des femmes victimes de pressions exercées sur les terres, des discriminations d’ordres coutumières et des menaces sur les droits fonciers.

C’est à ce titre que le présent atelier  sur les droits des femmes en matière foncière va aguerrir plus les femmes leaders sur leur connaissance pour une transmission de l’information à la base.  « 80% des femmes participent à la récolte et elles ont des difficultés d’accès à la terre. Elles ne sont ni outillées, ni ne connaissent leur droit donc ne peuvent pas de revendiquer  quoi que ce soit. Cet atelier permettra aux femmes leaders de s’approprier les textes relatifs à la succession, au code foncier et au code des personnes et de la famille afin de leur permettre de réclamer leur droit en cas de litige »  a souligné M. Wanou Fred, Directeur département en charge des Affaires sociales du Zou et des Collines.

Ph: DR-: Mme Annick Adjilé Agbidinoukou, une autre communicatrice de l’atelier

Ph: DR-: Mme Annick Adjilé Agbidinoukou, une autre communicatrice de l’atelier

Face à l’inquiétude des femmes à aborder ces questions de droit, Mme Idossou estime que l’arsenal juridique existant est positif et augure de bonnes perspectives donc ; « Il y a de l’espoir pour les femmes. Mais cela nécessite une mobilisation sociale plus accrue de la part des acteurs à travers des séances de renforcement de capacité, des plaidoyers, d’appuis-conseils, d’orientation, des actions de veille citoyenne et de contrôle pour l’application des textes ».

Il urge également pour  les femmes d’être courageuses malgré les menaces qui pèsent sur elles.  Quand bien même ces femmes leaders identifiées sont des activistes urbaines et rurales,  une fois renforcées et outillées, elles devront assurer la transmission de l’information sur les communautés de base  afin de transformer la vie de celles-ci. De même, l’accompagnement des autorités communales et des chefs traditionnels pourrait aider les femmes à se constituer en groupe de lobbyings afin de jouir de leur droit d’accès à la terre.


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