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Lutte contre la malnutrition / Le Bénin innove à travers l’opération cantine scolaire : L’alimentation scolaire, un filet de sécurité, de développement et de réussite.


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Servir quotidiennement un repas chaud aux enfants, les incite à rester à l’école et à étudier dans les meilleures conditions, c’est l’objectif  du Programme Alimentation scolaire institué par le Gouvernement actuel. Environ 27 milliards de Fcfa  été ainsi investis dans les cantines scolaire. Le pari, faire en sorte  dans le Programme Alimentaire scolaire intitulé les Cantines scolaires. Le pari, faire en sorte qu’aucun enfant ne suive plus les cours le ventre vide. Et la faim ne doit plus constituer pour les écoliers un frein à leur éducation, ni un obstacle à leur développement et épanouissement physique et intellectuel. L’expérience des cantines scolaires financées par le Gouvernement est une excellence contribution à la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

Aline ASSANKPON

Ph: DR-: Gaston Dossouhoui, Ministre béninois de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP).

Ph: DR-: Gaston Dossouhoui, Ministre béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP).

Quelques années déjà, que le régime précédent a compris les avantages que la nation pourrait tirer en investissant dans les cantines scolaires afin de réduire l’épineux problème de malnutrition qui sévit dans les zones rurales de notre pays et qui contraint les enfants à abandonner les classes. Dans la même logique, l’actuel Gouvernement,  s’investit davantage dans la lutte contre la malnutrition à travers des actions multiformes. L’opération « Cantines scolaires » participe à la fois à la nutrition et à l’éducation des enfants (écoliers) et à la production agricole vivrière. L’investissement du gouvernement met également l’accent sur le rôle des communautés locales dans la prise en charge de la malnutrition.

En effet, l’école joue un rôle essentiel dans les efforts quotidiens du Gouvernement pour créer un monde d’opportunités et de croissance économique pour les populations pauvres. Cette école qui forme les futurs cadres, responsables, autorités et hommes scientifiques et culturels de demain. L’école, le lieu par excellence où sont jetées les bases de la croissance économique. Certainement, ce qui justifie tout l’intérêt du Président Patrice Talon qui a compris l’importance de cette pépinière de développement en y apportant toute son attention et soutien à travers l’opération des cantines scolaires.

Le constat sur le terrain révèle une situation nutritionnelle très inquiétante dans certaines localités du pays, du niveau communautaire au niveau central, on reconnait que plus de 40 % des enfants de 0 à 5 ans sont malnutris. Ce qui justifie pleinement les 27 milliards de Fcfa consacre désormais à ce programme de cantines scolaires pour une période de 4 ans.

Ph: DR-: « La nourriture de l’école est très bon ; c’est beaucoup et on mange bien »

Ph: DR-: « La nourriture de l’école est très bon ; c’est beaucoup et on mange bien »

A travers ce programme, le Gouvernement du président Patrice Talon ambitionne de servir quotidiennement un repas chaud à plus de 350.000 écoliers à compter de la rentrée scolaire de septembre 2017 et de rendre opérationnel plus de 1500 cantines scolaires approvisionnées avec des produits locaux frais et non traités.

«Les repas servis à l’école agissent comme des aimants pour attirer les enfants en classe. En continuant de donner un repas quotidien aux enfants à mesure qu’ils grandissent, nous les incitons à rester à l’école et nous améliorons les chances d’atteindre les objectifs en matière d’éducation » a déclaré Gaston Dossouhoui, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP).

En effet, l’édition 2017 de la Semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest à Cotonou a offert une tribune au Bénin, afin de présenter le programme de l’alimentation en milieu scolaire à travers les cantines scolaires financées par le Gouvernement béninois et le projet alimentation, nutrition et santé piloté par le Secrétariat permanent du Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (SP/CAN). Initiative innovante et unique, ce programme risque de faire des émules au niveau des autres pays de la région ouest-africaine qui pourront s’inspirer de l’expérience béninoise en matière de lutte contre la malnutrition en milieu scolaire.

« Ils ont eu vent de ce programme de Cantines scolaire et ont voulu qu’on partage avec les autres pays puisque c’est unique qu’un gouvernement décide de prendre ses propres ressources et les affecter à des cantines scolaires contrairement à ce que les pays qui sont en situation de difficultés alimentaires et nutritionnelles de tous ordres, ce qu’ils ont l’habitude de faire, c’est d’abandonner ce secteur aux Partenaires des diverses agences des Nations Unies de s’occuper de cela. Et donc comme un pays a voulu financer cette activité sur ses fonds propres, le Club du Sahel a voulu qu’on partage les expériences, qu’on voit ensuite les difficultés qu’on rencontre et quels enseignements les autres pays pourraient en tirer » a justifié Rock Mongbo, Secrétaire permanent du Conseil nationale de l’Alimentation et de la nutrition (SP/CAN)

Il s’est ainsi avéré que les repas distribués apportent aux enfants, l’alimentation dont ils ont besoin pour bien apprendre et grandir. C’est une sorte d’investissement dans leur avenir dira le ministre de l’Agriculture. « Grâce aux repas scolaires, lorsqu’une instruction de qualité leur est fournie, les enfants disposent de l’ensemble des moyens leur ouvrant des opportunités d’avenir. Aussi, les programmes d’alimentation scolaire sont ainsi des catalyseurs de développement ».

Même si les problèmes d’alimentation scolaire existaient déjà sur plusieurs décennies et sont gérés partiellement par le Programme Alimentaire mondiale (PAM) ; la politique de l’alimentation scolaire initiée par l’Etat béninois a adoptée en 2014. Le taux de couverture actuelle des besoins des cantines scolaires est de 51% a indiqué la Directrice de l’Alimentation scolaire, Mme Julienne Zimé Yérima dans sa présentation faisant l’état des lieux sur la mise œuvre de l’opération, cantine scolaire.

«Le Gouvernement a mis en place le projet de cantines scolaires en s’inspirant de l’approche du PAM. Une dotation spéciale de 1miliard était mise à la disposition du ministère de l’Enseignement maternel pour assurer le fonctionnement des cantines scolaires. Le nombre d’écoles bénéficiaires de ce programme est passé de 134 en 2000 à 1574 en 2017 » a indiqué Mme Zimé Yérima.

Malgré les efforts fournis par le Gouvernement à travers des allocations financières pour assurer une saine alimentation aux enfants, le fonctionnement du programme est plombé par certaines difficultés qui ont pour noms d’une part : le faible niveau du budget alloué à l’activité  et les longues procédures de passation de marché public ; et d’autre part, par la corruption, le vol et le détournement des vivres qui véritablement ont entraîné une situation chaotique dans laquelle végétaient certaines écoles bénéficiaires de ce projet ; pendant ce temps, les autres cantines financées par le PAM avec l’appui du Système des Nations Unies prospéraient.

« Le détournement des vivres, c’est une réalité. C’est humain, ce n’est pas seulement les enseignants, c’est également les parents d’élèves indélicats  qui s’associent  aux enseignants pour ces détournements. Mais nous sommes en train de mettre fin à ces comportements en les désobligeant de manière à permettre à ce que tout ce qui doit aller vers les enfants bénéficiaires aille régulièrement » a confirmé Epiphane Azon, président de la Fédération des Associations des parents d’élèves.

Pour contourner cette situation, le Gouvernement a jugé la nécessité de solliciter l’aide du PAM – institution très expérimentée dans le domaine – à travers un accord de partenariat relatif à la mise en œuvre du Programme national d’alimentation scolaire intégré. A termes, 32.800 tonnes de vivres seront distribuées à travers 1574 cantines scolaires et les gestionnaires de ces cantines bénéficieront des séances de renforcement de capacités pour un bon fonctionnement du programme. Il s’agit d’assurer l’achat des vivres selon les besoins de l’école et dans les délais ; d’assurer le transport des vivres jusqu’aux bénéficiaires et d’assurer le stockage et la conservation des vivres.

Pour réussir ce pari, le PAM entre ainsi dans la danse en conduisant de mains de maître, ce programme gouvernemental à travers la mise en œuvre, la gestion et le suivi de l’opération. « Le PAM, au profit des groupes cibles, gère le projet, en évalue régulièrement l’impact de sa mise œuvre et fait le compte rendu des indicateurs au Gouvernement » a souligné la représentante du PAM, Mme Armelle Korogoné.

Inscrit dans le PAG, le programme d’alimentation scolaire est devenu une priorité nationale. De de 29 %, le taux de cantines scolaires est passé à 51%. Avec l’implication personnelle du Chef de l’Etat, le PAG prévoit d’étendre la couverture des cantines scolaires à 100% à l’horizon 2021. « Je voudrais dire que pour continuer la mobilisation des ressources, nous allons travailler ensemble ; l’engagement à un très haut niveau du gouvernement est impressionnant. Le Chef de l’Etat s’asseye avec nous durant une dizaine de minutes pour discuter des repas des enfants du pays, sur plusieurs réunions, cela montre la taille de l’enjeu » a témoigné Mme Korogoné.

Ph: DR-: A termes, l’opération aura suscité 350.000 écoliers dans 1574 écoles réparties dans 68 écoles du pays

Ph: DR-: A termes, l’opération aura suscité 350.000 écoliers dans 1574 écoles réparties dans 68 écoles du pays

Offrir un repas chaud à l’école à un enfant, ne constitue pas un luxe mais une nécessité. Car dit-on, ventre affamé, n’a point d’oreille. Si les parents démunis ne disposent d’assez de moyens pour envoyer leurs enfants à l’école ; à défaut de pouvoir leur donner 50 ou 100 F tous les matins, ceux-ci préfèrent que les enfants restent à la maison. Certes, à la maison, ils auront la nourriture (les restes du repas de la veille ou quelques produits champêtres à grignoter).

L’opération cantine scolaire semble bien tenir le pari avec la contribution du PAM : susciter l’adhésion non seulement des élus locaux et des parents à envoyer leurs enfants à l’école mais également celle des enfants à rester à l’école car ils savent désormais qu’en y allant, ils bénéficieront d’un bol de repas conçu spécialement pour eux. « La nourriture de l’école est très bon ; c’est beaucoup et on mange bien » apprécie un enfant à travers la vidéo projetée à l’occasion de la Semaine du Sahel.

« (…) C’est comme ça on a éduqué dans les pays européens au 19ème siècle, par les cantines scolaires. Les gens vous envoient leurs enfants à l’école, parce qu’ils sont sûrs que leurs enfants vont être correctement nourris(…) » renchérit Laurent Bossard, Directeur du CSAO.

Dans certaines localités bénéficiaires du programme d’alimentation scolaire, certains parents démissionnent du fait de la gratuité des repas offerts aux enfants. M. Epiphane Azon désapprouve ce comportement peu irresponsable des parents. « Certains parents ont effectivement démissionné et nous sommes en train d’attirer leur attention sur ce qui est leur devoir. Cela ne devrait pas amener les parents à démissionner. Ce n’est pas parce que le gouvernement a décrété la gratuité que les parents doivent croiser les bras. Ils sont après tout géniteur, les premiers éducateurs, donc s’ils ratent le coach, c’est la rue qui s’empare de ces enfants.  Alors, il y a une lourde responsabilité des parents à assumer leur responsabilité parentale ».

Au regard des résultats en fin d’année scolaire des enfants bénéficiant d’un repas chaud à l’école, qui sont de plus en plus performants. «Le constat est que,  lorsqu’un enfant bénéficie d’un repas chaud à l’école,  il est plus assidu à l’école, il suit bien les cours et travaille en classe. Et les résultats scolaires sont performants » apprécie Mme Zimé Yérima.

L’on peut donc sans risque de se tromper affirmer que si l’alimentation scolaire, est un acte de portée sociale, elle  constitue par ailleurs, un filet de sécurité pour toute la communauté. D’autant plus que l’approvisionnement des cantines scolaires est fait à partir de la production agricole locale ; d’où l’augmentation des revenus des petits agriculteurs et la stimulation des économies rurales.

Si la mise en œuvre du programme de cantines scolaires contribue à l’amélioration du taux de scolarisation et de rétention des enfants à l’école, elle apporte également une réponse adéquate pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD-2) qui prévoient l’élimination de la faim, l’assurance de la sécurité alimentaire, l’amélioration de la nutrition et la promotion d’une agriculture durable pour l’échéance 2030.

Le Bénin a tout à gagner en travaillant à améliorer les ratés observés çà et là dans la mise en œuvre de ce programme. Car à termes, l’opération aura suscité 350.000 écoliers dans 1574 écoles réparties dans 68 écoles du pays.

 


Un commentaire

  1. Présidente de l’Association des Nutritionnistes Diététistes du BENIN, j’ai applaudi par rapport au projet de l’alimentation scolaire à travers les cantines scolaires. Je souhaiterais que les repas chauds soient réellement servis chauds mais que ces repas soient équilibrés et diversifiés. Que les micronutriments riment avec les macronutriments. Pour ce faire la présence et la supervision d’un Nutritionniste Diététiste s’imposent. Depuis 2010 L’Ecole de Nutrition et Diététique de la Faculté des Sciences de la Santé (FSS) a déjà formé cinq promotions de Nutritionnistes Diététistes. De telles compétences ne demandent qu’à accompagner cette vision du Chef de l’Etat. Il est capital de mettre l’accent sur le petit déjeuner le plus important des 3 principaux repas surtout chez les écoliers.
    Mieux un petit regard vers les femmes enceintes quant à leur alimentation adéquate devant éviter la naissance de faibles poids de naissance ou des tares tels que le crétinisme doit être fait et là encore le Nutritionniste Diététiste est sollicité.
    Pourquoi ne pas rendre obligatoires les consultations prénuptiales couplées d’éducation nutritionnelle? Celà permettrait de corriger des anomalies nutritionnelles bien avant la survenue de la grossesse.

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