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Bourses / Interview DG de la BVRM, M. Edoh Kossi Amenounve : «La capitalisation boursière de la BRVM ne représente que 15% du PIB de l’UEMOA»


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directeur général du marché financier des pays membres de l’UEMOA, analyse, pour l’Agence Ecofin, les opportunités et les défis que représente son incorporation dans l’indice MSCI Frontier Market et les récentes annonces d’arrivées sur la cote.

Agence Ecofin : Selon des propos qui vous ont été attribués par un média américain, vous auriez estimé que l’arrivée d’Orange CI sur la côte de la BRVM pourrait doper la capitalisation du marché financier sous régional dans un intervalle situé entre 30% à 40%  est-ce que vous confirmez cette estimation ?

Ph/DR-: M. Edoh Kossi Amenounve, DG de la BRVM

Ph/DR-: M. Edoh Kossi Amenounve, DG de la BRVM

Edoh Kossi Amenounve : Pour l’instant aucune demande d’admission d’Orange Cote d’Ivoire n’a été transmise à la BRVM. En comparant avec les niveaux de capitalisation de sociétés telles que la SONATEL au Sénégal ou Safaricom au Kenya, la capitalisation boursière d’Orange CI devrait représenter une part non négligeable de la capitalisation totale de la BRVM, à son introduction sur le marché. De plus, avec les progressions qu’on a enregistrées sur les valeurs télécoms ces dernières années (Sonatel, Onatel) on peut anticiper une évolution similaire pour Orange Cote d’Ivoire.

Dans le même contexte, on apprenait aussi, que vous êtes très positif quant à l’arrivée sur la cote cette fin d’année ou début 2017, de Versus Bank et Société Ivoirienne des Banques, vous confirmez aussi cette information?

Versus Bank fait bien partie de la liste des sociétés privatisables pressenties pour être cotées à la BRVM. Pour le moment, il n’y a pas encore d’annonce officielle sur la désignation de l’actionnaire stratégique. Si l’on tient compte des délais, l’opération pourrait se faire d’ici la fin de l’année prochaine. En ce qui concerne la SIB, son introduction sur le marché de la BRVM est effectivement annoncée pour cette année.

Au-delà du commentaire institutionnel, qu’est-ce qu’il y a à attendre de l’adhésion très prochaine au MSCI Frontier Market et surtout, comment est-ce que la Bourse prépare ses entreprises à entrer dans ce panier d’investisseurs?

L’une des attentes est bien entendu l’augmentation de l’activité boursière au sein de la BRVM grâce à la visibilité accrue de la place financière à travers sa présence dans les indices internationaux. Il y a également les retombées économiques pour les pays de la région UEMOA qui pourront également bénéficier de ce label pour des Investissements directs étrangers (IDE).

Concernant les sociétés cotées à la BRVM, celles-ci doivent adopter les standards internationaux de diffusion des informations financières. On constate depuis trois ans une amélioration dans ce sens.

Est-ce qu’il existe aujourd’hui une stratégie visant à rendre plus effective cette diffusion de l’information financière? Est-ce que, par exemple, on y associe la responsabilité des sociétés de bourses qui ne doivent plus seulement collecter les ordres des investisseurs, mais aussi pleinement les informer en temps réel de l’état de leurs placements?

La stratégie de la BRVM depuis ces dernières années est axée sur la sensibilisation des émetteurs sur le sujet de la communication financière. Il y a une nette amélioration dans le respect des règles et de la régularité de la communication financière. Certains émetteurs ont mis en place des services de relations avec les investisseurs, notre objectif est la généralisation de cet outil auprès de tous les émetteurs cotés.

La BRVM invite également les émetteurs à utiliser ses plateformes de communication ainsi que ses locaux dans le cadre de la présentation de leurs résultats annuels. Les sociétés de bourse ont aussi un rôle dans la diffusion et l’information de leurs clients. Certaines ont mis en place des départements d’analyse et de recherche pour mieux informer et conseiller leurs clients.

Au-delà de cet aspect communication avec les investisseurs, les différents ratios boursiers de votre marché ont gagné des points, notamment du point de vue de la liquidité. De votre position, comment comprenez-vous ce dynamisme, et quel message donnez-vous aux investisseurs?

Le positionnement de la BRVM en tête des bourses africaines en 2015 avec un gain de 17,77 % de son Indice BRVM Composite, tire sa source d’une préparation minutieuse et méthodologique entamée depuis 2013. En effet, il y a trois ans, nous avons défini des orientations stratégiques couvrant toutes les dimensions de notre marché, notamment la gouvernance, les opérations, la technologie, le développement, la communication…

Le volume de transactions a triplé entre 2011 et 2016 sous l’effet conjugué du passage à la cotation en continu, de la baisse des tarifs et des retombées des actions de promotion auprès des investisseurs régionaux et internationaux (Journées BRVM dans l’espace UEMOA et roadshows BRVM Investment Days à l’international).

Il est important de relever que la bonne exécution de notre stratégie de développement est rendue possible grâce à un environnement macroéconomique favorable dont jouit la BRVM au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

Les investisseurs internationaux sont donc invités à venir profiter des opportunités offertes par la BRVM grâce à la résilience et à la diversité des économies des pays de l’UEMOA. Le potentiel de croissance du marché financier régional est encore important quand on constate que la capitalisation boursière de la BRVM ne représente que 15% du PIB total de l’UEMOA, comparée à 54% pour le Maroc, 56% pour le Kenya, et 72% pour l’île Maurice. (BRVM)


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