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Nécessité d’un leadership audacieux et de politiques fortes pour appuyer l’industrialisation de l’Afrique, déclare Lopes


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L’industrialisation de l’Afrique n’est pas seulement possible, mais surtout souhaitable, a déclaré vendredi M. Carlos Lopes, Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique ce 22 avril 2016 à Londres au sommet Afrique London School of Economics (LSE).

M. Carlos Lopes, Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique

M. Carlos Lopes, Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique

Dans un discours liminaire prononcé devant les délégués du Sommet Afrique London School of Economics (LSE), M. Lopes a affirmé que même s’il existe de nombreux sceptiques, les réalités sur le terrain prouvent à suffisance que l’Afrique est prête pour l’industrialisation. «Néanmoins, elle ne sera possible que si elle est impulsée au travers des politiques industrielles solides. Ce qui requiert un leadership audacieux et un rôle de premier plan pour l’Etat ».

« Les mégatendances actuelles en Afrique suggèrent que l’Afrique est prête pour la transformation structurelle. L’Afrique regorge d’abondantes ressources naturelles qui offrent une opportunité de valorisation et d’industrialisation axée sur les matières premières» a déclaré M. Lopes.

En effet, le Sommet Afrique de la LSE est une rencontre annuelle qui réunit les chercheurs, les décideurs et les experts et leur permet de mettre le cap sur l’Afrique et de débattre des défis et enjeux auxquels le continent fait face.

Pour Carlos Lopes, l’Afrique dispose d’une population riche et jeune qui, âprement valorisée, pourra constituer un réservoir de main-d’œuvre productif pour les industries émergentes compte tenu du rythme rapide d’urbanisation du continent qui accentue l’élan du développement industriel. Les dépenses d’infrastructures ont connu une augmentation de 25 milliards de dollars depuis le début des années 2000 et représentent actuellement 4% du PIB.

« En dépit de ces tendances, le continent n’a pas pleinement valorisé son potentiel de transformation structurelle ». « Les pays africains doivent s’engager plus résolument dans la diversification de leurs économies et renforcer les capacités de production de leur main-d’œuvre riche et jeune afin de réaliser le dividende démographique et de parvenir à la transformation structurelle » poursuit-il.

Le Secrétaire Exécutif a parlé passionnément du développement de l’Afrique en déclarant que la transformation structurelle doit découler de l’augmentation de la production agricole, en passant par l’industrialisation ou valorisation des ressources naturelles à l’urbanisation et aux modèles sociaux inclusifs.

«En tant que retardataire à ce processus, une transformation structurelle implique pour les Africains la nécessité de réaliser des gains de productivité considérables en zones rurales grâce à des centres agroalimentaires dynamiques et à la création des interactions entre les activités industrielles; à la conversion de l’explosion démographique de la jeunesse africaine en un dividende démographique; à un accès au services sociaux qui répondent aux normes minimales de qualité indépendamment de la situation géographique; à la réduction des inégalités (spatiales et sexospécifiques); et au cheminement vers la trajectoire d’une croissance verte et solidaire ».

M. Lopes a ajouté que telle est la raison pour laquelle la CEA plaide pour un programme de transformation structurelle et inclusive conciliant les trois dimensions de la durabilité : économique, sociale et environnementale.

Notant que les pays développés ont adopté des politiques protectionnistes aux premiers stades de leur développement économique, M. Lopes a indiqué aux délégués présents au Sommet que les interventions actives des gouvernements étaient indispensables à la promotion du processus de croissance inclusive et à la minimisation des coûts environnementaux du développement industriel. Les pays africains doivent également examiner la possibilité d’une mise à niveau, non pas simplement à travers le renforcement des capacités physiques de production, mais surtout à travers l’amélioration des services aux producteurs, tels que la conception, la commercialisation et le marquage, a-t-il indiqué.

M. Lopes a également participé à un débat d’experts sur les flux financiers illicites tenu à la LSE. Ce débat visait à une compréhension approfondie des causes et impacts des flux financiers illicites en provenance de l’Afrique, des modalités et rôles des politiques nationales et internationales ainsi que des lois visant l’éradication de cette pratique.


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