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Forum pour la transformation de l’Afrique (ATF- 2016) : Le Président rwandais estime que l’autonomie et l’enthousiasme de la population expliquent le succès du pays.


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La réussite dépend de ce que les Rwandais font chaque jour

C’est un changement d’état d’esprit chez les citoyens qui rend possible la transformation économique, a affirmé le Président rwandais Paul Kagame, en s’adressant aux délégués le second et dernier jour de l’African Transformation Forum (ATF) à Kigali, au Rwanda ce 15 mars.

Ph/DR-: Paul Kagame lors de son discours à l'African Transformation Forum (ATF) qui s'est tenu à Kigali, Rwanda

Ph/DR-: Paul Kagame lors de son discours à l’African Transformation Forum (ATF) qui s’est tenu à Kigali, Rwanda

L’ATF est organisé par l’African Center for Economic Transformation (ACET) et le gouvernement du Rwanda. Le Président Kagame, en abordant le sujet de la remarquable transformation du Rwanda sur les ruines du génocide de 1994, a dit que « les Rwandais étaient des gens ordinaires avec une histoire extraordinaire ».

Il se rappelle qu’il y a vingt-deux ans, « la survie du Rwanda était menacée et que tout était une priorité. Nous avons agi rapidement, car nous n’avions pas le choix. L’aide a mis des années à arriver et n’était pas adaptée à nos besoins. Ce sont nos propres ressources, nos idées, et le désir de sortir du chaos dans lequel se trouvait notre pays qui nous ont aidés ».

Aux 250 délégués venus de toutes les régions d’Afrique et d’ailleurs, il a dit, qu’en termes de transformation, « nous possédons seulement deux outils stratégiques : d’une part, la façon dont pensent les gens et, d’autre part, la manière dont les ressources sont allouées et exploitées. »

ATF-2016-Rwanda-2À propos du changement d’attitude, il a expliqué que : « ce défi n’est pas technique. Il est politique et social parce qu’il concerne les gens. Il est nécessaire de développer un sens de l’urgence, de la responsabilité, du service mais aussi, pour être franc, la volonté de gagner de l’argent et d’investir à long terme ».

Les citoyens, a-t-il poursuivi, assument la plupart des risques liés à la transformation mais profitent aussi des gains. « Ils doivent participer aux décisions et comprendre les avantages de la transformation – car la réussite dépend de ce qu’ils font chaque jour ».

En accueillant le Président Kagame, K.Y. Amoako, président de l’ACET, a précisé que, pour que la transformation se produise, il était nécessaire de galvaniser toutes les sections de la population. « Cela doit devenir un mouvement », a-t-il insisté. Il a ajouté que la Coalition pour la transformation de l’Afrique, lancée au Forum, ferait partie de ce mouvement. « Nous parlons de l’Afrique mais nous formons un ensemble de différents pays. Chaque pays peut avancer à son rythme mais nous devons instaurer une dynamique collective. Comment partager les meilleures pratiques ? Comment apprendre les uns des autres ? »

Selon le Président Kagame, la création de la Coalition pour la transformation de l’Afrique devrait être un résultat prometteur du Forum. Mais il a prévenu les délégués : « L’une des façons d’éviter que ce Forum soit simplement un lieu de discussion de plus entre des élites est d’intégrer une ouverture sur l’extérieur dans chaque secteur ».

Il a également convenu que la devise de l’ACET – ‘la transformation en une génération’ – était accessible et il a ajouté : « Nous voulons tous une Afrique prospère, stable et équitable, et cela, le plus vite possible. Point. C’est la première fois dans l’Histoire de l’Afrique que nous parlons réellement du besoin de transformation ». « Tout commence par une vision de l’avenir, claire et très simple, que tout le monde comprend et partage », a-t-il lancé. L’expérience du Rwanda « nous a enseigné des points importants : nous n’avons pas besoin d’obtenir toutes les réponses ou des fonds très importants pour commencer. Il suffit d’évaluer et de corriger constamment la voie choisie, sans chercher à atteindre la perfection ni à recevoir de l’aide ».

Faisant allusion à la mise en œuvre chaotique des politiques, il a précisé : « Si nous savons où nous voulons arriver et quelles mesures prendre pour y parvenir, pourquoi sommes-nous paralysés quand il s’agit de mettre les politiques en œuvre ? ». « Une liste de souhaits, a-t-il prévenu, n’est pas une stratégie d’implémentation ; c’est une recette pour une boucle sans fin de conférences et de déclarations ».

Sur le rôle de l’État et du marché dans la vie économique d’un pays, il estime que, dans le contexte africain, « nous pouvons attendre longtemps avant que la main invisible du marché ne fasse son œuvre. L’État doit diriger, catalyser, soutenir et investir en impliquant des partenaires afin de pallier les défaillances du marché et réduire les risques ».

Au sujet des inquiétudes sur le déclin de l’aide étrangère au développement exprimées par certains intervenants lors du Forum, il a dit que l’Afrique ne devait pas s’inquiéter aujourd’hui du déclin de l’aide – elle aurait dû le voir venir ; mais elle aurait surtout dû se soucier auparavant de la façon dont les fonds étaient investis.

Selon lui, la diminution de l’aide étrangère est « à la fois une très mauvaise chose et une très bonne chose ». Les fonds ont aidé beaucoup de gens dans le besoin mais ils ont conduit à la dépendance. « Nous avons perpétué un problème ».

Sur la question des relations commerciales internationales, il a indiqué que « nous possédons déjà ce dont nous avons besoin ici, en Afrique. Nous ne serons jamais gagnants en dépréciant la qualité de nos produits et de nos peuples ».

S’exprimant sur les moyens de parvenir à la transformation, il a conclu : « Nous devons rester souples et savoir nous adapter. Les plans et cadres ne doivent pas constituer un obstacle à l’action, ni nous empêcher de changer de voie. Nous ferons des erreurs et nous gaspillerons de l’argent. Mais nous ne nous arrêterons pas là – cela n’aura pas été inutile si l’on peut ainsi découvrir plus rapidement la meilleure approche à adopter, et rassembler les gens autour d’objectifs communs »


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