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Colloque sur l’émergence du paradigme de co-gouvernance : Comment préserver la légitimité de l’Afrique ?


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Cotonou abrite, depuis le hier, 7 décembre, un colloque international de trois jours sur « La légitimité de l’Etat africain dans un contexte de co-production de la gouvernance ». La rencontre est conjointement organisée par le Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines (Giersa), l’Institut des relations internationales et des études stratégiques (Iries) et le Laboratoire d’études et de recherches sur les dynamiques sociales et le développement local (Lasdel). Les travaux ont été lancés au ministère des Affaires étrangères par le ministre Saliou Akadiri.

Sonagnon ADAM

Ph: DR-: Saliou Akadiri, ministre des Affaires étrangères.

Ph: DR-: Saliou Akadiri, ministre des Affaires étrangères.

Le colloque vise à réévaluer la légitimité du pouvoir dans un contexte où l’Etat n’est plus le seul acteur de la gouvernance et de l’action publique. Selon la nouvelle tendance, il doit plutôt agir en concertation, voire en co-décision avec la société civile, le secteur privé et les populations, a indiqué Saliou Akadiri, ministre en charge des Affaires étrangères du Bénin. Il a expliqué que la réinvention de la gouvernance en Afrique a pris effet depuis les années 1990 face aux vastes mouvements de contestation des régimes militaires et de parti unique aboutissant au processus démocratique. Ces révoltes ont été accentuées par la pression des pays occidentaux et des institutions financières internationales qui ont mis l’accent sur la gouvernance comme solution à la crise africaine des années 1980. Mais aujourd’hui, « L’heure est au dépassement des principes de bonne gouvernance et de gouvernance concertée » a indiqué le professeur Charles Moumouni, directeur général de l’Institut des relations internationales et des études stratégiques (Iries). L’on parle désormais de co-gérance ou de co-gouvernance dans la mesure où l’Etat africain doit composer avec les acteurs nationaux, régionaux et internationaux. La co-gouvernance s’entend alors comme « La gouvernance dont les acteurs politiques, économiques et associatifs sont les co-producteurs en passant d’un mode traditionnel, c’est-à-dire hiérarchique, autoritaire et coercitif à un mode davantage horizontal, participatif, expérimental parce que le pouvoir, les ressources et l’information sont entre plusieurs mains » a cité Charles Moumouni.

Quatre panels pour décortiquer la question

Quatre panels de discussion sont prévus pour aborder la problématique du colloque sur « La légitimité de l’Etat africain dans un contexte de co-production de la gouvernance ». Le 1er est intitulé « L’ingénierie institutionnelle et la gestion des processus politiques ». Il va permettre de débattre de « la question de l’existence des Etats en Afrique », « la légitimité de l’Etat en Afrique » et du rôle des « sociétés civiles, élites politiques et acteurs externes dans les transitions démocratiques ». Le 2ème panel, « La production et la mise en œuvre des politiques et des services aux populations », se penchera sur des déclinaisons de la gouvernance concertée au Bénin et de la gouvernance du développement en Afrique. Ce panel analysera également la place de l’aide extérieure aux populations locales dans les politiques étatiques, l’opportunité de la décentralisation et du contrôle citoyen de l’action publique pour repenser les réformes institutionnelles en Afrique. Le 3ème panel qui porte sur « La gestion du territoire, des frontière et de la souveraineté » discutera de l’approche multiniveaux de la résolution des crises politiques ainsi que de la régionalisation progressive du droit et l’encastrement des normes communautaires dans le droit interne dans l’espace Cedeao. Le dernier panel, dédié à « La gouvernance économique et du développement », offre l’occasion d’évoquer les relations Chine-Afrique et la légitimité des politiques commerciales en Afrique. Par ailleurs, il débattra de la supranationalité et de la gouvernance des Affaires dans le contexte de l’Ohada. D’autres discussions vont se focaliser sur la capacité des Etats de l’Afrique francophone à assurer leur gouvernance financière ainsi que la place des acteurs non étatiques dans la gouvernance économique et financière. Les réflexions issues de ces travaux seront compilées et publiées dans un ouvrage.


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