Economie / 2ème Forum économique de la Francophonie 2015 : Une stratégie économique qui se veut conciliante…

Alors qu’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernements africains sont présents à New Delhi pour le Sommet Inde Afrique, les francophones font bande à part et se réunissent à Paris pour tenter de dynamiser leurs relations économiques, ce mardi 27 Octobre.

Parmi les personnalités annoncées, on note, entre autres, Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’OIF, François Hollande (France), Macky Sall (Sénégal), Ali Bongo (Gabon), Béji Caïd Essebsi (Tunisie), Charles Michel (Belgique) ou encore Hery Rajoanrymampianina (Madagascar). Le roi du Maroc, Mohammed VI, a choisi, de son côté, de se rendre à New Delhi, selon l’Agence Ecofin).

Sont également présentes les grandes entreprises françaises, telles que Accor, Canal+, Lazard, Eiffage, Alstom, JCDecaux, Vicat, Natixis, Saint Gobain, Rothschild, SNCF, etc. « On habite une langue autant qu’elle nous habite », a introduit Richard Attias (photo), maitre de la cérémonie, rappelant également une citation d’Elie Wiesel à propos de la langue française « qui est celle de l’intelligence ».

Parmi la soixantaine d’intervenants à ce forum, figurent deux Béninois : Bertin Nahum, Président fondateur Medtechn, (France) et Eric Adja, Directeur francophonie numérique, OIF (Bénin). Ce dernier interviendra en session parallèle sur la thématique : Médias et Contenus-II : «Les contenus audiovisuels numériques francophones présentent un fort potentiel- Comment soutenir les industries concernées ? »

Francophonie, espace de relations économiques et commerciales

De par son histoire et sa langue, l’espace francophone constitue déjà un espace de relations économiques et commerciales privilégiées. Selon la stratégie économique de la Francophonie, en 2010, les pays membres et observateurs de l’OIF représentaient 14% de la population mondiale, 14% du revenu national brut (RNB) mondial et 20% des échanges mondiaux de marchandises. Ils comptent aujourd’hui 900 millions d’habitants, dont 220 millions de locuteurs en français. En 2050, leur population devrait atteindre 1,5 à 2 milliards de personnes, dont 700 millions de locuteurs de français. À cette échéance, 85% des francophones et 90% des jeunes locuteurs âgés de 15 à 29 ans vivront en Afrique.

Les pays francophones développent des stratégies de transformation économique et structurelle afin d’améliorer leur insertion dans les échanges régionaux et internationaux. Ils s’efforcent de prendre en compte les phénomènes de globalisation économique et financière marqués par l’évolution numérique, de maîtriser les crises et les chocs, et de contribuer à la mise en œuvre de l’agenda international post 2015. Ils ont ainsi contribué à un recul appréciable de la pauvreté mais tous les pays et toutes les populations n’en ont pas tiré un bénéfice équivalent.

Le modèle de production et de consommation qui a prévalu comporte des impacts sur l’environnement ─ notamment la biodiversité, les sols et l’eau ─ et sur le climat, qui font peser une menace croissante sur l’avenir même de l’humanité. La question énergétique, centrale sur le plan économique, est au cœur du changement climatique. Fondée sur des systèmes sobres, efficients, indépendants, durables et avec de faibles externalités négatives, l’indispensable révolution énergétique est d’autant plus difficile à réaliser que les besoins sont en forte croissance, notamment dans les pays en développement.

La Stratégie économique pour la Francophonie veut concilier croissance économique, lutte contre la pauvreté et les inégalités, sauvegarde de l’environnement et préservation du patrimoine culturel. Pour cela, elle appelle à approfondir les processus démocratiques, à renforcer l’État de droit, la gouvernance, les droits de l’Homme et l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle vise également à impliquer davantage les acteurs locaux du développement, de la société civile, du secteur privé et de la diaspora.

Vision : Une Francophonie économique au service d’un développement humain durable

La stratégie économique pour la Francophonie s’inscrit dans une vision qui place l’épanouissement de l’individu au cœur du processus du développement économique durable. Elle contribue à la mise en œuvre de l’agenda international post 2015 guidé par les Objectifs de développement durable (ODD). Elle entend renforcer l’espace économique francophone pour apporter des réponses aux interrogations que suscitent les défis économiques, sociaux, énergétiques et environnementaux ainsi que les déséquilibres croissants du système économique et financier mondial.

Elle promeut une économie inclusive fondée sur la promotion du capital humain, le développement local, la protection du capital naturel et l’atténuation de la vulnérabilité aux changements climatiques. Elle vise la réduction des inégalités sociales, la responsabilité sociale et environnementale des acteurs économiques. Elle s’appuie sur son espace de solidarité pour développer des pratiques innovantes et durables dans le champ de la promotion économique, des investissements et du commerce. Elle contribue à élaborer des régulations économiques, financières, commerciales et juridiques pour construire une société démocratique, juste, solidaire, ouverte et transparente.

 

Encadré :  Au menu, plusieurs thématiques relatives au développement économique

 

Les échanges pour ce deuxième forum économique seront axés sur plusieurs thématiques en sessions plénières comme en sessions parallèles ; Entre autres :

• Quel rôle les décideurs et dirigeants économiques peuvent-ils et doivent-ils jouer pour créer un véritable marché économique francophone ?

Le rôle des chefs d’entreprises francophones est essentiel pour faire de la Francophonie une zone de forte croissance économique. Dans un cadre juridique et administratif complexe, les dirigeants visionnaires nous montrent quotidiennement par leurs engagements et leurs actions, l’extraordinaire opportunité que représente la Francophonie économique. Comment perçoivent-ils ce vaste marché – aujourd’hui et demain ? Quels sont les freins à la croissance susceptibles d’être levés ? Où sont les relais de croissance ?

• Les jeunes entrepreneurs francophones sont une richesse : En qui les pays non francophones sont-ils attractifs pour eux ? Quels atouts l’espace francophone peut-il également faire valoir auprès de cette jeunesse en action ? Quels atouts la Francophonie peut-elle promouvoir auprès de ces jeunes, de quelles bonnes pratiques peut-elle s’inspirer et quelles solutions peut-elle offrir en partage ?
• Le rôle de la Francophonie à la veille de la Conférence Paris Climat 2015 : Comment soutenir un secteur d’investissement d’avenir ? Pourquoi les énergies renouvelables sont-elles un secteur économique particulièrement important et comment la Francophonie peut-elle intervenir pour le soutenir à travers tous les continents ? Quel rôle la Francophonie peut-elle et doit-elle jouer à la veille de la COP21 ?
• De Paris à Antanarivo, quels objectifs et quelles actions ? Pour le prochain sommet de la Francophonie qui se tiendra à Antanarivo (Madagascar) 2016.

En session parallèle

• L’éducation : Quel système éducatif pour une réelle économie francophone ? Qu’en pensent les étudiants ? Quelle est l’importance des FLOTs (Formations en Ligne Ouvertes à Tous) et Comment relever le défi de la formation en s’appuyant sur le numérique, l’innovation et la créativité ?
• L’agriculture francophone : Comment l’agriculture et les petits fermiers peuvent-ils être les pionniers d’une économie francophone ? Comment la Francophonie peut-elle améliorer le fonctionnement de ce secteur grâce au financement et à la création d’entreprises locales, à la formation et à la production de graines adaptées au climat local ? Quels rôles doivent jouer le secteur privé, les ONG et les gouvernements dans ce domaine ?
• Médias et Contenus-I & II : Quel rôle l’information joue-t-elle en tant que vecteur de la francophonie ? Les contenus audiovisuels numérique francophones présentent un fort potentiel – Comment soutenir les industries concernées ?
• Pôles économiques : Quels sont les secteurs économiques à développer ? Quel est le rôle des pôles de compétences ? Comment stimuler la collaboration primordiale entre secteur public et secteur privé pour mettre en place un cadre de régulation motivant ? Comment la diaspora francophone peut-elle contribuer à attirer de l’investissement dans des pôles ?