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Opinion : Une refonte complète du secteur primaire


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Denis Hodonou, auteur de cette réflexion

Denis Hodonou, auteur de cette réflexion

Le Bénin est un pays essentiellement agricole dont ta population est composée de près de 80 % d’analphabètes. Depuis un certain temps, les zones rurales sont confrontées à un dépeuplement. Le phénomène de l’exode rural s’accentue et devient préoccupant. Contrairement aux pays développés où la tendance est le dépeuplement des villes vers les campagnes. L’exemple français est le plus édifiant. En dehors de Paris qui est la capitale, chaque département a des villes aussi développées les unes que les autres. Un lyonnais, un marseillais ou un toulousain n’a pas besoin de connaître Paris pour développer ses affaires. Ils bénéficient tous des infrastructures adéquates qu’il faut à une ville développée pour travailler. Si notre pays est essentiellement rural, nous devons commencer son développement par les villages. Beaucoup de conférences, de séminaire et de colloques sont souvent organisés pour se pencher sur le problème du sous-développement du Bénin. Aucun, jusqu’à ce jour n’est encore parvenu à proposer une formule qui doit nous permettre de dire que d’ici un certain nombre d’années le Bénin sera un pays développé.

Le Bénin a connu par le passé et continue par connaître encore des délestages et crises énergiques indescriptibles. L’électricité était coupée parfois des nuits et des jours durant à travers tout le Bénin. Nos villes ont l’habitude d’être plongées dans l’obscurité. Les Béninoises et Béninois vivent mal et beaucoup de foyers se sont éclatés à cause de cette situation. Les principales usines du pays fonctionnent au ralenti. Elles ne sont donc pas véritablement opérationnelles. Cette situation a entraîné un désastre économique. Ce rappel est fait pour montrer les difficultés temporaires que chaque citadin vit à son niveau personnel avant d’en arriver au pays tout entier. Ces difficultés sont vécues instantanément dans la plupart des zones rurales de notre pays étant donné qu’au Bénin, les campagnes dépendent des villes sur beaucoup de plans.

Il est grand temps qu’en ce début du troisième millénaire, nous expérimentions d’autres voies de développement outre que celles suivies à ce jour et qui ont été toutes infécondes. Nous devons arrêter de faire du saupoudrage en faisant financer la construction d’un puits par ici, d’une école et d’un dispensaire par là. Le Bénin compte aujourd’hui 6000 villages et 12 départements. Ayons le courage d’élaborer un vaste programme de construction d’un minimum de 120 villages par an à raison de 10 villages par département.

Ce programme sera financé les premières années par le Budget National et prendra en compte le pavage des voies principales avec construction de quelques infrastructures sociocommunautaires. Il s’agit notamment des collecteurs d’eau, de l’équipement en énergie solaire et en adduction d’eau, d’écoles, de dispensaires et de marchés pour certains villages qui n’en disposent pas encore. Egalement, il faut réaliser la dotation d’un ou de deux tracteurs par village selon sa densité. Ces tracteurs vont aider les villageois à désherber et à cultiver leurs champs. Il est bien entendu qu’un pourcentage sera retenu sur les récoltes pour l’entretien de ces tracteurs et le paiement du conducteur. Désormais, tel sera le projet-type de développement villageois que le Bénin présentera à ses partenaires au développement. Ces derniers ne manqueront pas de crier « Eurêka » car ils pourront généraliser cette expérience aux autres pays dits sous développés.

L’exécution effective et efficiente de ce programme engendrera pour retombée, d’ici cinquante (50) ans, la réduction massive du taux de pratique de l’exode rural dans notre pays. Par la même occasion, elle contribuera à améliorer la qualité de vie de nos villageois qui vont, grâce à l’énergie solaire, s’éduquer, avoir accès à la télévision et donc droit à l’information pour élever leur niveau de connaissance. Ils souffriront moins et auront droit aux soins de santé les plus élémentaires de façon relativement facile.

Par ailleurs, les indicateurs d’impact pourront également renseigner sur la forte probabilité que beaucoup de nos villageois qui sont confrontés dans nos villes au problème d’intégrale rurale et du chômage vont y retourner pour y vivre et s’occuper naturellement de l’agriculture et de l’artisanat.

Cette démarche trouvera une suite logique au niveau de la commune. Dans la même dynamique, nous devons consacrer un montant de un milliard par an pour le développement de chaque commune. Tous les villages d’une même commune devront être reliés entre eux par des voies de qualité: pistes rurales bitumées ou pavées en fonction des réalités endogènes. Il ne sera plus question de prêter flanc aux gaspillages qui consistent chaque année à recharger à coup de milliards des kilomètres de pistes avec de la terre jaune ou de barre qui, souvent, se détériorent dès les premières pluies et au moindre intempérie redoutable.

L’absence d’une politique ambitieuse de développement a maintenu après plus de 55 ans d’indépendance des localités entières dans l’isolement.

Comment comprendre qu’une commune comme LaLo soit isolée du monde pendant toutes les saisons pluvieuses alors que 20 Km de piste pavée ou bitumée pouvait résoudre le problème. Aujourd’hui un habitant de Tchi-Ahômadégbé pour se rendre à Toffo distant d’environ 30 Km devra parcourir 200 Km de contournement. Le temps qu’il a pris pour effectuer les 170 autres Km lui aurait servir à faire d’autres choses sans compter les risques contenus dans ce processus qui lui est imposé par le sous-développement. L’absence d’un pont de 200 M environ sur le fleuve Couffo oblige un habitant d’Agbangnizoun à traverser Abomey, Lanta et à faire gratuitement 60 Km au lieu de 4 Km pour se rendre à Klouékanmey. Il est sans nul doute aisé de comprendre donc que le désenclavement de toutes nos Localités permettra une éclosion des potentialités du pays, l’expression de la richesse et des valeurs de développement de chaque commune. Par la même occasion, l’intercommunalité prendra réellement corps et il sera question à l’avenir de synergie concordante vers le développement national qui sera insufflée par la dynamique du développement local.

Par Denis Hodonou

Ce texte est mon œuvre que je mets à la disposition de chaque béninois, pour constituer la base du développement de notre pays. Chacun de vous doit le lire et y apporter ses idées afin d’en faire un document national.

Ce dont notre pays a besoin aujourd’hui, n’est plus ‘’Un homme de vision, un bâtisseur, un manager, un financier …’’ qui une fois au pouvoir, vient nous étaler ses insuffisances de la gestion de la chose publique, mais plutôt d’une boussole qui va permettre à n’importe qui d’entre nous d’être au service de tous.

(La reproduction de ce texte est strictement interdite sans une autorisation écrite de Monsieur Denis HODONOU. Tout homme politique qui en ferait cas dans son programme se verrait poursuivre devant les tribunaux.)

(A suivre)


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