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Développement : Après les OMD, des engagements et financements renouvelés s’imposent pour activer le développement de l’Afrique


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Forts de leurs avancées sur des indicateurs sociaux, les pays d’Afrique doivent se concentrer sur la nouvelle phase de leurs objectifs de développement. Ayant fait des progrès encourageants sur la voie des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les pays d’Afrique ont maintenant la possibilité d’utiliser les Objectifs de développement durable nouvellement lancés pour aborder les défis qu’il leur reste à relever et pour réaliser une percée de développement, affirme un rapport publié aujourd’hui.

Ph/Dr-: Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine (CUA)

Ph/Dr-: Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine (CUA)

Le leadership, l’innovation et les investissements ciblés au sein d’un certain nombre de secteurs sociaux ont conduit à des interventions transformatives qui, dans de nombreux cas, ont révolutionné la vie de populations, déclare un rapport annuel préparé conjointement par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CENUA), l’Union africaine (UA), la Banque africaine de développement (BAD) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sous le titre « Évaluation des progrès vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement en Afrique ».

L’Afrique a vu une accélération de sa croissance économique. Elle a établi des filets de sécurité sociale ambitieux et conçu des politiques pour impulser l’éducation et s’attaquer au VIH et à d’autres maladies. Elle a également introduit des quotas pour la participation de femmes à la vie parlementaire, montrant la voie vers l’égalité des sexes, et elle a amélioré la parité garçons-filles dans l’enseignement primaire.

Bien que, d’après les estimations les plus récentes, les taux globaux de pauvreté sur le continent se situent toujours aux alentours de 48 pour cent, la plupart des pays africains ont progressé sur au moins un objectif. Par exemple, la Gambie a fait tomber son niveau de pauvreté de 32 pour cent entre 1990 et 2010, tandis que l’Éthiopie, mettant l’accent sur l’agriculture et les moyens d’existence en milieu rural, l’a réduit d’un tiers.

Certaines politiques et initiatives ont ouvert des voies nouvelles. C’est le cas par exemple de l’École des maris au Niger, qui associe avec succès des maris à la promotion de la santé procréative des femmes, au planning familial et à l’évolution des comportements à l’égard de l’égalité des sexes. Le Cap-Vert, lui, a étendu son couvert forestier de plus de 6 pour cent, grâce à la plantation de millions d’arbres au cours des dernières années.

Mais il reste un grand travail à faire pour assurer une amélioration du niveau de vie des hommes et des femmes d’Afrique. Tout en ayant été relativement forte, la croissance économique du continent n’a pas été suffisamment rapide ou inclusive pour créer des emplois. De même, si de nombreux pays ont enregistré de beaux succès en matière de scolarisation primaire, il leur reste des problèmes considérables de qualité et d’équité à résoudre sur ce plan.

Les nouvelles priorités du développement du continent, inscrites à l’Agenda 2063 de l’Union africaine et aux 17 Objectifs de développement durable, sont à la fois exhaustives et universelles, mais leur mise en œuvre nécessitera la mobilisation de ressources et de partenaires supplémentaires, et l’établissement de systèmes de suivi plus efficaces.

Les Objectifs de développement durable viennent remplacer les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), autour desquels le monde s’est rallié en septembre 2000 à la poursuite d’un programme commun de 15 ans pour combattre l’indignité de la pauvreté.

« La stratégie régionale de l’Afrique pour la réalisation d’un développement durable et inclusif, complétée par le programme de développement mondial de l’après-2015, offre un cadre approprié au développement durable. Néanmoins, une leçon importante à retenir des OMD est que le succès dépendra de moyens crédibles de mise en œuvre », affirment les auteurs du rapport.

La viabilité économique de plusieurs des interventions en faveur des OMD a été compromise par des insuffisances au niveau des mécanismes de mise en œuvre et par une trop forte dépendance à l’égard de l’aide au développement, ajoute le rapport. Dans la perspective d’une aide publique au développement à l’Afrique qui demeurera faible dans les années 2015-2018 aux alentours de 47 milliards de dollars EU par an, l’Afrique devra privilégier l’activation et la diversification de ses économies, en s’efforçant de mobiliser des ressources intérieures et de nouveaux partenaires, en libérant le potentiel économique des femmes et en enrayant les flux financiers illicites.

En outre, la réalisation d’un développement durable ne sera possible que si les nations et communautés africaines font preuve de résilience, anticipent les situations, façonnent et s’adaptent aux nombreux chocs et défis qui les attendent, tels que ceux qui sont liés aux changements climatiques, aux crises de santé comme la récente épidémie de l’Ebola en Afrique de l’Ouest, et aux situations de conflit et d’instabilité. Investir dès aujourd’hui dans des mesures de prévention et de préparation minimisera les risques et les coûts dans l’avenir. (OPA)


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