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Tidiane Dioh: « Audiovisuel francophone, une collaboration entre le Nord et le Sud ferait sens »


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Le Responsable des programmes média de l’Organisation Internationale de la Francophonie, OIF, Tidiane DIOH, a fait cette révélation lors du tout premier séminaire international des dirigeants de l’audiovisuel public du Nord et du Sud, organisé en marge du second Forum mondial de la langue française tenu à Liège du 20 au 23 juillet 2015. En tant que l’un des organisateurs dudit séminaire, il a bien voulu répondre à nos questions.

En dehors du Rwanda et de l’Ile Maurice qui ont honoré le rendez-vous du basculement au numérique à la date butoir du 17 juin 2015, les autres pays d’Afrique francophone sont à la traîne. Vous avez réuni les dirigeants de l’audiovisuel public francophone à Liège en marge du Forum mondial de la langue française.  Que leur conseillez-vous comme recette pour rattraper leur retard ?

Ph:DR-: Tidiane DIOH, Responsable des programmes média de l’Organisation Internationale de la Francophonie

Ph:DR-: Tidiane DIOH, Responsable des programmes média de l’Organisation Internationale de la Francophonie

Je nuancerai votre expression « sont à la traîne » car la question du passage de l’analogique vers le numérique est d’une grande complexité. Mais en toute hypothèse, l’Organisation internationale de la Francophonie ne juge pas ses Etats membres et ne distribue pas non plus, des bons ou des mauvais points. Notre attitude, en toute circonstance et dans tous les domaines, consiste à accompagner les Etats-membres dans toutes les politiques qu’ils entreprennent. Dans ce cas précis, madame la Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle JEAN a rappelé, dans sa Conférence inaugurale prononcée à l’ouverture du Séminaire des dirigeants de l’audiovisuel public francophone sur le thème « La collaboration entre médias audiovisuels francophones à l’ère numérique et globale », que l’OIF a organisé, dès décembre 2009, à Ouagadougou, soit six ans avant la date-butoir que vous évoquez, une importante rencontre consacrée au thème de « L’Afrique face aux défis de la transition du numérique « . C’est dire que l’OIF a agi très tôt au bénéfice de ses Etats-membres. C’est ce que nous continuons de faire.
L’idée de créer un réseau de l’audiovisuel public international francophone, pour mieux garantir la solidarité francophone dans ce domaine et aider les télévisions africaines à surmonter leurs énormes défis rencontrés, a été évoquée à l’ouverture de ce séminaire par la Secrétaire générale de la Francophonie. Un réseau de plus, serait-t-on tenté de dire. En quoi sera-t-il différent des multiples autres réseaux existants et dont les bilans restent mitigés ?

Je dois préciser que le réseau, au sens formel, n’existe pas encore. Car un réseau suppose une assise institutionnelle et une base juridique. Pour l’heure, il s’est agi de réunir, pour la toute première fois, Présidents et directeurs généraux de l’audiovisuel public du Nord et du Sud, ainsi que tous les Présidents ou Secrétaire généraux de réseaux et d’institutions œuvrant dans le domaine de l’audiovisuel public. C’était déjà un tour de force de les réunir ! Ceci étant, l’idée de la mise sur pied d’un futur réseau dont les fondations ont été posées à Liège, ne pourrait venir que des dirigeants de l’audiovisuel public eux-mêmes. Mon impression est qu’ils veulent aller dans ce sens. L’OIF pourrait alors, devrait même, les accompagner dans cette initiative.
Prenant pour modèle la sphère anglo-saxonne où l’heure, disait-t-elle, est aux fusions et aux convergences, la Secrétaire générale de la Francophonie a rappelé à l’ouverture de la rencontre, l’urgente nécessité d’une solidarité agissante entre acteurs de l’audiovisuel public dans le monde francophone. Au regard des égoïsmes déplorés dans la sphère francophone par les participants eux-mêmes, croyez-vous ces fusions possibles ici ?
L’actualité nous donne raison d’y croire. Un évènement inattendu s’est produit alors même que nous étions en travaux. Nous avons été informés de la fusion officielle entamée depuis plusieurs mois entre deux entités du Nord, l’Association des Radios Francophones Publiques et la Communauté des Télévisions Francophones. De fait, aux côtés du RAPAF qui regroupe les radios et télévisions publiques d’Afrique francophone, il n’existe désormais plus qu’un réseau des radios et télévisions francophones du Nord. La nouvelle entité entre en activité le 1er janvier 2016. Une collaboration entre le Nord et le Sud ferait sens. Il ne s’agirait alors pas « d’un » réseau de plus, mais « du » réseau mondial de l’audiovisuel public francophone qui agirait en synergie avec les structures chargées d’animer la coopération francophone comme le CIRTEF. Mais nous n’en sommes pas encore là.
Les participants ont sollicité de l’OIF la mise en place d’un fonds multilatéral pour financer leurs projets de développement. Qu’en dites-vous ?

Cette proposition, comme toutes les autres issues de la rencontre, est tout à fait pertinente. Elles seront soumises aux plus hautes autorités de l’OIF qui jugeront de la suite à leur accorder, mais ceci en lien avec les textes qui encadrent notre fonctionnement et dans le cadre d’une programmation définie dans des délais stricts et selon des modalités bien précises.

Réalisée par Marie-Noëlle Guichi, à Liège

http://www.fluxecoafrique.com/index.php/actualite/item/746-tidiane-dioh-audiovisuel-francophone-une-collaboration-entre-le-nord-et-le-sud-ferait-sens


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