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Atelier régional sur le crime organisé transnational à Dakar : Un bain de jouvence pour les journalistes ouest-africains


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L’Ong Suisse, The Global Initiative Against Transnational organized crime (en français, l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnationale) avec le soutien de l’Institut de recherche sur la  Sécurité (The Institute for Security Studies – ISS) organise du 27 au 31 octobre 2014 à Dakar (Sénégal), un atelier régional de renforcement de capacités à l’attention des journalistes ouest-africains. « Lutte contre le crime organisé et ses implications sur la Gouvernance et la sécurité en Afrique de l’Ouest » c’est le thème autour duquel se retrouve une quinzaine de journalistes ouest-africains pour s’approprier des outils du journalisme d’investigation.

Approprier les stratégies d’une enquête internationale et transfrontalière dans le domaine du crime organisé.

Approprier les stratégies d’une enquête internationale et transfrontalière dans le domaine du crime organisé.

De plus en plus, la région ouest-africaine et du Sahel est réputée zone vulnérable  parce que caractérisée par une instabilité sans précédent. Cinq menaces caractérisent ce cliché notamment les transitions politiques, les crises humanitaires, les conflits armés, la criminalité organisée et le terrorisme. Selon les organisateurs de cette formation, cette érosion d’insécurité prend source du grand fléau qui mine les administrations publiques de nos Etats. Il s’agit de la corruption avec tout son corollaire d’agents permanents de l’Etat corrompus qui opèrent dans un climat de quasi-impunité.

Face à cet état de chose, l’Ong Suisse The Global Initiative Against Transnational organized crime (en abrégé, The Global initiative) estime qu’il est impérieux d’impliquer la société civile et surtout les journalistes d’investigation dans la lutte contre ce qu’elle appelle le crime organisé qui n’est rien d’autre que le trafic d’armes illégales, le trafic de la cocaïne et de la cigarette, la contrebande, le trafic humain (des enfants et des bébés), le siphonage du pétrole, le trafic des ressources minières, le trafic d’influence des hommes d’affaires et politiques, etc.

Dans une approche participative axée sur un débat interactif, les journalistes ouest-africains conviés à cet atelier de renforcement de capacités sur le journalisme d’investigation, seront outillés durant les cinq jours de formation pour jouer, le rôle très important de dénonciation. Il s’agira pour eux de s’engager dans la rédaction et la relation des actes qui relèvent de la criminalité, la corruption, la promotion de la bonne gouvernance au niveau des institutions étatiques. Sans occulter la reddition des comptes au niveau des services publics avec l’implication du secteur privé (la société civile).

Certes dans l’exercice de sa profession, le journaliste d’investigation se trouve confronté à des menaces et pressions exercées sur sa sécurité ; cela ne doit l’empêcher, ni le freiner dans sa quête sur la recherche de la vérité a dit l’un des formateurs, M. Etienne Rougerie de la Fondation Hirondelle.

En effet l’objectif de cet atelier est d’approprier le contexte dans lequel, les questions de crime organisé national et international, de Gouvernance et de corruption doivent être appréhendées, il s’agit de la façon dont les enquêtes sur ces questions si délicates et très importantes peuvent être menées.

Selon le Directrice de l’Institut de recherche sur la Sécurité (ISS), Mme Lori-Anne Theroux-Benoni, cette formation se veut à la fois théorique et pratique. La formation sera axée beaucoup plus sur le partage des expériences. « Nous estimons qu’il y a parmi vous des journalistes chevronnés qui ont travaillé sur un tas de questions sur le plan national dans vos pays respectifs que parfois même avec des liens liés au transnational et international » a-t-elle souligné à l’ouverture des travaux.

En effet, c’est un rendez-vous d’échanges entre journalistes qui cherchent à renforcer les liens entre eux afin de mettre sur pied un réseau de travail pour mener des enquêtes sur les mêmes sujets d’actualité.

La Directrice de l’institut de recherche sur la sécurité – Division qui travaille sur les menaces transnationales – estime que cette activité est très importante dans la mesure où les journalistes ont un rôle central à jouer dans la lutte contre le crime transnational organisé. « C’est grâce à vos reportages que l’opinion publique et les pouvoirs publics peuvent être saisis à agir » a-t-elle mentionné.

Certes, dans ce contexte,  la tendance se focalise surtout sur la sécurité du journaliste dans les zones de conflits. 35% des journalistes tués dans l’exercice de leur profession travaillaient sur les questions liées au crime organisé et la corruption. Cela démontre à quel point l’on doit focaliser l’attention sur l’environnement spécifique dans lequel le journaliste travaille, lié à des questions délicates à traiter.

Pour renchérir, Mme Tuesday Reitano, Secrétaire général du Global Initiative, dira pour sa part que ces statistiques soulignent l’importance et la pertinence de cette thématique autour de laquelle les journalistes sont appelés à discuter et échanger sur leurs expériences.

A cet effet, des travaux de groupe très productifs, des rédactions et des présentations sur des thèmes d’actualité portant sur les crimes organisés en Afrique de l’Ouest vont meubler les cinq jours de formation. Différentes thématiques prévues à cet effet, s’articulent autour des points suivants : Qui est le journaliste d’investigation ? Comment rendre compte du crime organisé ? Comment identifier et travailler avec des sources ? Comment utiliser les réseaux sociaux et les nouveaux médias de manière efficace ? De la corruption et de la gouvernance : généralités ; les activités illégales en Afrique de l’Ouest et leur impact ; Enquêtes internationales et collaboration transfrontalière.

Ces journalistes d’investigation qui renforcent leur capacité dans la lutte contre les crimes organisés viennent pour la plupart, du Bénin, de la Côte-d’Ivoire, du Ghana,  du Niger, du Nigéria, du Mali et du Sénégal. Ils sont encadrés par des formateurs venus des Etats-Unis, de la Suisse et du Sénégal. (Dakar : Aline Assankpon)


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