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Cinéma / La chaîne de valeur du Cinéma et les défis à relever / Interview de la star Hollywoodienne, Djimon Hounsou : « Ma passion, c’est d’inspirer la jeunesse à rêver grand »


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De  Cotonou à Paris (lieu de découverte du Succès), ensuite Los Angeles en 1990, année où débute la carrière de l’acteur pour devenir aujourd’hui, star Hollywoodienne.Djimon Hounsou, est un Béninois d’origine, qui a joué dans plusieurs films qui ont fait l’objet de grandes affiches à travers le monde : Gladiator, Amistad, Blood Diamond, etc… Venu se ressourcer au pays en mai dernier, l’acteur, figure emblématique du cinéma mondiale, invite la jeunesse béninoise voire africaine à rêver grand.

 

Ph: DR - Djimon Hounsou, l’acteur béninois et figure emblématique d’Hollywood

Ph: DR – Djimon Hounsou, l’acteur béninois et figure emblématique d’Hollywood

L-integration : Djimon Hounsou, quelles sont les situations fortes qui vous ont amené au cinéma ?

Djimon Hounsou : Mon trajet a commencé d’ici (ndlr : Cotonou) à l’âge de 12 ans à Lyon  pour continuer mes études. De Lyon, j’ai bougé à Paris où j’ai voulu entrer dans le monde du cinéma. Mais très tôt, j’ai été coincé puisque les portes n’étaient pas ouvertes pour les Africains. J’ai donc accidentellement, commencé à faire du mannequinat à Paris. C’est Thierry Mugler, le créateur qui m’a découvert et m’a lancé dans le milieu de Fashion. Avec ce dernier, j’ai été à Californie et c’est là, où je me suis découvert et j’ai pris conscience de bouger en Californie parce que c’est le centre, la ville du cinéma. Et c’est là où mon rêve s’est vraiment concrétisé.

D’aucuns pensent que c’est votre physique qui a frappé au tout premier moment et qui a déclenché un coup de destin un jour à la Fontaine à Paris.

Effectivement, c’est un peu ça.

Est-ce que tout le monde peut entrer dans le monde du cinéma ?

Absolument ! En fait, c’est le but de ma visite au Bénin. Je suis là pour parler plus ou moins du cinéma et d’encourager la jeunesse de rêver grand. Ce n’est pas un crime de rêver grand ! D’ailleurs, on est obligé de rêver ; on rêve tous les jours. Le problème, est qu’on se crée tellement de limitation pour nous mêmes.

Est-ce que le cinéma béninois existe selon-vous ?

Ça existe au Bénin, c’est très limité ! Cela n’a pas autant de résonnance à l’extérieur, en Occident. L’un de mes ambitions, c’est de créer la motivation, d’encourager et d’inspirer les jeunes qui évoluent dans le domaine, à raconter des histoires qui évidemment ont un penchant sur l’Afrique mais surtout une envergure internationale.

Pour que les films d’ici soient plus ou moins vus à l’Occident, il faut que ça ait un côté international. Sinon, on ne verra pas l’intérêt de les voir.

Quand vous parlez de la chaîne de valeur du cinéma, quelles sont alors les paramètres à mettre en considération ?

Déjà pour commencer, il faut raconter l’histoire de notre pays. Par exemple raconter l’histoire du Roi Béhanzin sur un plateau international mais surtout raconter l’histoire avec une certaine fantaisie contemporaine ; il faut la fantasmer. Il n’y a que par ce canal qu’on peut intéresser l’audience internationale de l’Occident.

Pensez-vous que la réalité africaine peut avoir un écho à l’international ?

Absolument ! Tout dépend de comment on s’y prend. C’est là qu’il faut vraiment mettre en jeu son imagination, ses idées qui embellissent et qui accrochent.

Avez-vous eu l’opportunité de voir quelques films béninois ? Quelles en sont vos analyses ?

Très franchement, je ne connais pas le cinéma béninois. Mais ma passion c’est de former des Film-maker du continent africain que ça soit du Bénin, du Sénégal, de l’Afrique du Sud, etc. Le but, c’est d’inspirer la jeunesse à rêver grand.

Parlez-nous un peu de Hollywood.

Hollywood est un milieu du cinéma, une ville entièrement consacrée pour le cinéma et c’est comme ça, la Californie a été découverte.

Djimon Hounsou en pleine action...

Djimon Hounsou en pleine action…

Quelle est votre rêve pour le cinéma africain ?

C’est de créer une plateforme pour inspirer la jeunesse africaine, c’est de trouver des jeunes pour raconter des histoires sur le plateau hollywoodien. Pour que les films puissent avoir un succès, il faut qu’on trouve le lien de connecter l’Occident à nos pays. On a encore des histoires, comme celle de Béhanzin qui est une très belle histoire.

Une histoire qui nous relate ou définit notre culture qui à l’origine, est plus ou moins ancrée dans le Vaudoun. Quelque part, nous-mêmes, sommes dérangés par cette connaissance. Et ce qui nous définit ici au Bénin, a des traits un peu partout dans le monde.

Par exemple, je projette de réaliser un documentaire sur la culture béninoise, démystifier le Vaudoun, ce côté qui fait peur et démontrer le côté positif dont le Bénin pourrait en être fier. Montrer ce qui est du Bénin qui attire et impressionne les autres pays qui, chaque année viennent se ressourcer de la culture béninoise. Donc, j’ai l’ambition de visiter ces pays sur lesquels le Bénin fait d’énormes impressions, comme le Brésil, Haïti, etc.

Allez-vous travailler avec les réalisateurs béninois pour ce documentaire?

Non ! Je vais amener une équipe des Etats-Unis. Puisque je vais faire un documentaire assez énorme en ce qui concerne la culture de mon pays ? Donc, je vais amener des gens qui ont une certaine connaissance d’aborder le documentaire vite et concrètement.

Au Bénin, le Fonds d’aide à la Culture veut passer d’un milliard à trois milliards de Fcfa. Un milliard peut-il suffire à réaliser un film ?

Tout dépend de l’histoire qu’on veut raconter. Dans mon milieu, un milliard ne suffit pas. Mais on peut essayer de faire ce qu’on veut avec un milliard.

Pensez-vous  que la jeunesse pourra-t-il atteindre son rêve, celui de développer le cinéma béninois?

Absolument !

Sur quoi comptez-vous pour être affirmatif ?

Je compte sur leur rêve, leur enthousiasme et la volonté des Béninois. Mais le plus important, c’est de rêver grand. Car sans le rêve, tout ce qu’on voit aujourd’hui, tout ce qu’on a le luxe de toucher et d’utiliser sans vraiment y penser, vient d’un rêve : Quelqu’un a conceptionné cela.

A votre arrivée au Bénin, à la descente de l’avion à l’aéroport, vous avez été fait Roi par les acteurs du cinéma béninois. C’était une surprise?

C’était exceptionnel ! C’était une surprise pour moi. Quand je suis arrivée, je m’attendais à un  certain accueil, mais pas de cette taille là.

Un mot à l’endroit des Béninois.

Merci pour ma richesse, mon patrimoine ; merci pour ma culture, merci pour la réception ; je dis merci même pour les obstacles que j’ai eu ici. Les obstacles créent la créativité et l’évolution. Thank you so much !

Propos recueillis :

Aline ASSANKPON

 


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