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Burkina Faso / Chronique : « Les envolés puériles et fascisantes d’un député fascinant !


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Le débat sur l‘opportunité de modifier l’article 37 fait rage, les acteurs politiques ne manquent pas d’imagination et de créativité pour attirer le plus grand nombre de Burkinabè autour de leur positions. Voilà un peu comment se dévoile la stratégie de ceux qui tiennent vaille que vaille à la tenue du référendum.

Cheriff Sy, journaliste, chroniqueur

Cheriff Sy, journaliste, chroniqueur

Comment comprendre que dans un Etat qui se veut démocratique, un responsable politique qui de surcroit est un élu, un député puisse tenir un tel discours empreint de provocation, d’outrance et d’escalade ?
Ailleurs cela aurait donné lieu à une volée de bois qui allait contraindre à la démission. Mais ici au Faso…..

« Si nos adversaires ne veulent pas être des démocrates, on sera contraint de revenir à ce que nous connaissons tous. On ira au régime d’exception. Si c’est les armes qui doivent faire la loi, je vous signale que nous en sommes les détenteurs et personne d’autre. »
Il est vrai que dans le discours politique la manipulation tient souvent une grande place pour influencer celui ou ceux qui vous écoutent. Mais de la à construire sciemment des amalgames outrageants et insultants à l’endroit d’une des plus grandes institutions de l’Etat, l’armée, cela est plus que fort de café. Monsieur Dermé , Secrétaire à la jeunesse du CDP considère l’Armée Nationale comme une vulgaire milice privée de son parti ?
« …Si c’est les armes qui doivent faire la loi, je vous signale que nous en sommes les détenteurs et personne d’autre. » Rien que ça !!!
Nous avons trop de respect et de considération pour répondre à la place de « la grande muette » qui, de loin, n’est pas ce que Monsieur Dermé croit qu’elle est.

Mais les propos de Monsieur Dermé ne sont point étonnants. Il participe du désarroi d’une politique populiste qui consiste à la construction de la peur en laissant entrevoir le danger et à indiquer comme ennemis ceux qui en sont les porteurs.
Cette militarisation du discours politique est le propre de petits fascistes dont la schizophrénie concurrence l’infibulation de l’intellect.

Si monsieur Dermé connaissait l’histoire politique de son pays, pour sûr il aurait plus de consistance. Malheureusement…
Ce n’est pas en menaçant ou en insultant que l’on changera la volonté de l’importante masse critique du peuple à défendre ses droits démocratiques. On peut rêver et croire qu’on détient la force avec toute sa capacité de nuisance. Mais la plus grand force reste celle du peuple qui se traduit par le respect des textes et lois de la République, par le bon fonctionnement d’une justice qui est le ciment de la cohésion sociale, par l’engagement de forces de défense et de sécurité de protéger au prix de leurs vies la patrie.

Respecter le texte fondamental et les institutions qui en découlent est le meilleur des choix. Ne pas le faire aussi est un choix. Chaque choix à son prix.

Pabeba

Propos du Député Salam Dermé le dimanche 11 mai à Tampouy en langue nationale mooré lors du meeting du mouvement pour le réveil des consciences.

Les démissionnaires (du CDP ndlr) sont ceux qui étaient détestés par nos populations, ce sont ces gens qui ont quitté le parti. Pendant longtemps, ils ont mené la vie dure à tout le monde. Ils ont quitté et leur départ a assainie le parti de Blaise Compaoré. Aujourd’hui, notre parti est sain et dépourvu des mauvais esprits.
Camarades, aimez-vous Blaise Compaoré ? (acclamation du public, ndlr)
Nous allons interroger le peuple, le référendum aura bel et bien lieu. Si vous répondez par un oui à Blaise Compaoré pour qu’il poursuive son règne dans la sérénité, la démocratie et la paix, alors aux présidentielles de 2015, nous allons l’investir et il sera une fois de plus président. De nos jours, c’est devenu une évidence, rien n’est caché. C’est clair, on ira au référendum. Si nos adversaires ne veulent pas être des démocrates, on sera contraint de revenir à ce que nous connaissons tous. On ira au régime d’exception. Si c’est les armes qui doivent faire la loi, je vous signale que nous en sommes les détenteurs et personne d’autre. C’est parce que nous voulons la paix que nous suivons la voie légale, sinon…
En ce qui concerne les personnes qui ont égaré leur carte d’électeur, ils peuvent se faire délivrer un duplicata à la CENI, dès maintenant. La carte d’électeur est notre arme, c’est notre daba pour les travaux champêtres. Faites en sorte que cela soit une réussite. Il vous faudra aussi former des cellules, parce que le référendum sera effectif. On va l’organiser Pian ! Ainsi, chacun pourra s’exprimer sur son choix. Cependant, nous restons convaincus que malgré tout ce qui se dit, il n’y a pas un politicien au Burkina qui pourrait se mesurer à Blaise Compaoré. Je l’ai déjà dit sur les ondes d’une radio de la place ; jusque là, ce politicien-là sa mère ne l’a pas encore enfantée. La classe politique burkinabè n’a pas encore sécrété un leader de la trempe de Blaise Compaoré.
Les jeunes de Blaise Compaoré sont-ils ici ? OUI ! Les femmes du président Compaoré sont-elles là ? Les jeunes opérateurs économiques sont-ils ici aussi ? OUI. Derrière qui êtes-vous ?
Président Blaise compaoré !
Vous avez étés derrière lui hier, aujourd’hui, vous êtes encore avec lui, vous venez de déclarer que même demain vous serez avec lui. Nous irons rendre compte en disant qu’ au secteur 16 ici, les associations se sont exprimées et nous ont demandé de dire à François Compaoré et Assimi Koanda d’envoyer ce message à Blaise Compaoré et lui dire qu’ici au secteur 16, tous les couloirs (six-mètres) sont acquis à sa cause.

 

 


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