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Développement agricole: l’Afrique veut maintenir sa dynamique de croissance


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Depuis 2003 où le Programme détaillé pour le développement de l’Agriculture africaine a été mis sur pied, le PIB agricole a augmenté en moyenne de près de 4% sur le continent. Un record de croissance qui demeure loin de l’objectif de 6% que les leaders africains se sont fixés au lancement dudit programme. Beaucoup reste donc à faire dans cette Afrique qui présente un profil faible en matière de sécurité alimentaire, avec un quart de sa population identifiée comme sous alimentée.

Par Marie-Noëlle Guichi

A Durban –Afrique du Sud

 

Vue des participants

Vue des participants

La 10ème réunion de la plate-forme de partenariat du PDDAA ouverte mardi, 18 mars 2014 à Durban, en Afrique du Sud permet à quelques 500 délégués venus de tous les coins du continent Africain de mener une réflexion approfondie sur l’Afrique de demain, au plan agricole. Leurs travaux ont pour thème : «transformer l’agriculture africaine en vue d’une prospérité partagée et un revenu amélioré, en s’appuyant sur les opportunités de croissance inclusive et de développement durable ».

C’est que, cette année 2014 a été déclarée «Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire» par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine en 2012. Les acteurs du secteur agricole africain réunis à Durban, profitent du 10ème anniversaire du PDDAA (en réalité 11 ans, puisqu’il a été créé en 2003 à Maputo au Mozambique), pour faire le bilan. L’objectif fixé à la naissance du PDDAA étant d’amener chaque pays africain à y adhérer en signant le pacte d’abord; et puis consacrer au moins 10% de son budget à l’agriculture, afin d’atteindre annuellement une croissance d’au moins 6% dans le secteur agricole.

Durban-Vue des participants-1

Des pays modèles

 

Au moment où le PDDAA (en anglais CAADP= Comprehensive Africa Agriculture Development Programme) s’arrête, à la faveur de ses dix ans d’existence, pour examiner le chemin parcouru depuis lors, le constat est plus ou moins encourageant selon les officiels qui se sont succédés au podium lors de la cérémonie d’ouverture de ce forum continental annuel: 50 des 54 pays africains ont lancé le processus du PDDAA. Pour eux, c’est un exploit. Car seuls manquent à l’appel le Botswana, la Tunisie, l’Érythrée et le Sahara Occidental. 40 pays ont déjà signé le pacte du PDDAA, marquant par là leur engagement à atteindre les objectifs cités plus haut. Les pays africains non encore signataires mais engagés dans le processus du PDDAA sont le Gabon, la Namibie, la Somalie, l’Algérie, le Zimbabwe, le Soudan, le Tchad, l’Égypte, la Libye et le Congo-Brazzaville.
A ce jour, seulement 28 pays ont effectivement adopté un plan d’investissement devant leur permettre de réaliser ces objectifs. Une quinzaine de pays ont atteint ou même dépassé la consigne de 10% de leur budget national affecté à l’agriculture. Ces pays qui sont comme des modèles aujourd’hui sont entre autres, l’Éthiopie, le Kenya, le Burkina Faso, le Ghana, le Burundi, la Tanzanie, le Mali, le Mozambique, l’Ouganda, la Zambie, le Niger, le Nigeria, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Sierra Léone, le Malawi et…la République Centrafricaine d’avant la crise politique.

Gouvernement de l’Union Africaine.

La rencontre du Durban, où le Cameroun est représenté par des cadres du Minader et du Minrext, des membres de la société civile et des acteurs du secteur agricole, se présente comme l’occasion idoine pour ses plénipotentiaires, de copier les bonnes pratiques. Tant les assises donnent la possibilité aux acteurs étatiques et non étatiques d’interagir, d’exprimer leurs points de vue sur ce qui fonctionne ou pas, de faire de nouvelles orientations et de redéfinir les objectifs pour la prochaine décennie.

 

Ce Forum rassemble les acteurs de l’agriculture africaine – allant des gouvernements au secteur privé en passant par les organismes internationaux de développement, l’Union africaine, la société civile et les communautés économiques régionales. Il est question pour ce beau monde de repositionner l’agriculture comme moteur de transformation en Afrique.

 

 

Réactions :

Dr Ibrahim Assane 

MAYAKI, Secrétaire exécutif du NEPAD

(Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique)

 

Ibrahim Assane Mayaki, Secétaire exécutif du NEPAD

Ibrahim Assane Mayaki, Secétaire exécutif du NEPAD

“Il est maintenant clair que le PDDAA doit être un programme de transformation. L’Afrique s’urbanise rapidement et sa population urbaine devrait atteindre 50% d’ici 2035, avec des conséquences en termes d’augmentation de la demande alimentaire, le contrôle de la migration et de la pression rural-urbain sur nos ressources naturelles. Nous avons dit à plusieurs reprises que nous allions atteindre nos objectifs par un traitement en profondeur de notre capital naturel, par la réduction des inégalités, l’augmentation des capacités, l’autonomisation des femmes et des jeunes, et la création d’un environnement propice à l’investissement pour les agriculteurs »

 

Mme Rodha Peace

Tumusiine, Commissaire en charge de l’économie rurale et de l’agriculture à la Commission de l’Union Africaine.

 

Mme Rhoda Peace Tumusiine, Commissaire en charge de l’économie rurale et de l’agriculture à la Commission de l’Union Africaine.

Mme Rhoda Peace Tumusiine, Commissaire en charge de l’économie rurale et de l’agriculture à la Commission de l’Union Africaine.

« Maintenant, plus que jamais, il est essentiel que nos efforts soient efficacement et effectivement coordonnés. Je nous exhorte à évoluer en travaillant ensemble, et à investir des capitaux publics et privés pour nos projets pilotes. Ceci en plusieurs phases consacrées aux cinq sous-thèmes de l’Année de l’agriculture et la sécurité alimentaire, à savoir: (i) Augmentation de la production agricole, de la productivité et de la valeur ajoutée;
(ii) fonctionnement des marchés agricoles et ruraux; (iii) Augmentation des financements de l’investissement (public et privé) le long des chaînes de valeur de l’agriculture; (iv) Défis de la lutte contre la faim en Afrique d’ici à 2025, et  (v) Renforcement de la résilience pour combattre la vulnérabilité aux risques « .


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