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Opinion : Je vous dois 15 francs, 10 francs, je vous dois…


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Depuis un certain temps, les consommateurs sont confrontés à une situation inqualifiable lors du paiement de leurs factures. Dans presque tous les centres commerciaux, les pharmacies, aux guichets de paiement des factures d’eau et d’électricité, au Trésor public et autres perceptions de redevances, ils sont soumis à un scénario qui s’amplifie dangereusement.

Si le montant total dû est de 775 francs, il vous remet 200 francs au lieu de 225 francs en répétant inlassablement le même refrain : je vous dois 25 francs

Si le montant total dû est de 775 francs, il vous remet 200 francs au lieu de 225 francs en répétant inlassablement le même refrain : je vous dois 25 francs

Au paiement de vos achats à la caisse, le préposé calcule ce que vous devez verser. Si par exemple vous devez payer 635 francs et que vous lui tendez un billet de 1000 francs, il vous demande si vous avez une pièce de 50 francs. Si par extraordinaire, vous lui en trouvez une, il vous rend 400 francs au lieu de 415 francs en vous disant qu’il vous doit 15 francs.

Si le montant total dû est de 775 francs, il vous remet 200 francs au lieu de 225 francs en répétant inlassablement le même refrain : je vous dois 25 francs. Bien sûr, il oublie toujours de vous dire quand vous devriez revenir pour récupérer votre dû. Curieusement, jamais le contraire ne se produit. Je n’ai personnellement pas encore fait l’expérience de devoir 10, 15 ou 25 francs à une caissière qui m’a laissé sortir de son magasin en me gratifiant d’un large sourire en guise de prime.

Un petit calcul montre facilement qu’ils nous « doivent » au moins 500 francs par jour par caisse. A raison de 26 jours par mois, car les centres commerciaux s’ouvrent le samedi, ces chères dames et chers sieurs de la caisse engrangent un trop perçu annuel d’au moins 150000 francs par caisse. Imaginez le nombre de caisses dans le pays et les sommes indûment perçus, nous ne serions pas loin d’une dizaine de millions.

Normalement en fin de journée, la vérification de caisse doit donner un résultat équilibré : le montant total encaissé devrait rigoureusement correspondre à celui des quittances ou des reçus de caisse. Alors, comment réagissent les contrôleurs de caisse face aux trop perçus ?

Il est important de rappeler à tout encaisseur de sous, qu’il devrait avoir, avant l’ouverture des opérations, un fond de caisse afin de faire face à la remise de reliquats exacts aux usagers. Pour ce faire, il est de la responsabilité première du propriétaire du magasin ou du chef de l’agent percepteur de mettre à sa disposition toutes les coupures de billets de banque et principalement de la gamme de pièces de monnaies, afin de rendre aux clients le montant exact de leur reliquat.

Cette manière de faire induit non seulement l’inflation, mais c’est aussi une manière déguisée de vendre plus chers les produits et principalement les médicaments à prix homologués. Dans le cas d’espèce, on ne saurait dire celui à qui profite le crime : l’agent, son chef hiérarchique ou la structure ?

Les anciens devraient se rappeler et le dire haut et fort aux princes qui nous gouvernent, la vigoureuse réaction des autorités d’alors, quand des pompistes véreux vendaient à 200 au lieu de 190 francs le litre l’essence aux motocyclistes sous le fallacieux prétexte de manque de pièces de 10 francs.

Le ministère du Commerce et celui des Finances devraient s’en inspirer pour juguler cette fraude tentaculaire qui ne dit pas son nom.

 

Henri A. DOUTETIEN

INGENIEUR DES TRAVAUX PUBLICS (La Croix du Bénin)


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