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Michel Djotodia lance un SOS à Cotonou


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Ph: DR - Michel Djotodia président de transition de la RCA saluant le Président béninois Boni Yayi

Ph: DR – Michel Djotodia président de transition de la RCA saluant le Président béninois Boni Yayi

Le nouvel homme fort de Bangui Michel Djotodia fait sa première visite au Bénin. Il  a été reçu ce mardi 16 juillet au palais de la Marina par le président Boni Yayi. C’est une visite qui tient lieu de plaidoyer pour son pays, la République centrafricaine et pour bénéficier des conseils de son homologue, le président béninois

. Les discussions entre les deux personnalités ont surtout porté sur la sécurité et la stabilité de la République centrafricaine.

Dans le cadre d’une tournée africaine entreprise par le président de la République centrafricaine (RCA), Chef de l’Etat de la transition, Michel Djotodia  Nandroko  après l’étape du Burkina Faso est arrivé au Bénin. Accompagné d’une forte délégation de son gouvernement, il a dans son entretien, exposé au président Boni Yayi, la situation sécuritaire de Centrafrique. Il en a profité aussi pour recueillir des conseils auprès de l’ex-président de l’Union africaine.

«Tout d’abord, il nous faut la paix, la stabilité et ensuite, voir de quelle manière mettre en place des programmes d’urgence, dans le domaine de la santé, le développement du monde rural, l’éducation ; ce sont nos priorités » a confié Michel Djotodia avant de poursuivre : « J’aimerais souligner que le Chef d’Etat béninois est un homme plein d’expériences, il a dirigé notre organisation, l’Union africaine et c’est en ce moment-là, qu’il est arrivé chez nous et a attaché une attention très particulière à la République centrafricaine. Il m’a prodigué de bons conseils et m’a demandé de tout faire pour qu’il y ait la paix ; il a insisté sur le retour de la paix afin de créer des conditions de la stabilité chez nous » a-t-il ajouté.

Par rapport aux situations d’exactions notées par la presse à l’intérieur de Centrafrique, Michel Djotodia se félicite de la paix à Bangui et dans quelques localités du pays même si des poches d’insécurité subsistent encore : « Effectivement, dans l’arrière-pays, vers le Nord-est et l’extrême Est, le phénomène LRA sévit encore et nous sommes en train de le combattre. Nous sommes venus au Bénin parce que le Bénin est le phare de la démocratie africaine et mon séjour au Bénin m’a permis de comprendre beaucoup de choses. Et je souhaiterais que la RCA soit comme le Bénin. C’est mon objectif » a confié Michel Djotodia. (Ndlr : En exil sous le régime Bozizé, Djotodia avait séjourné pendant longtemps au Bénin).

En bon père de la nation et soucieux des questions de paix et de la sécurité sur le continent, le président Boni Yayi a été très sensible à cette démarche qui en elle-même porte les germes de la paix. Pour sa part, le président centrafricain a bien fait d’insister sur la question de sécurité et d’instabilité pour son pays.  « J’ai échangé avec le président qui est dans un excellent état d’esprit, j’ai bien compris que pour un  pays comme la RCA, il faut aller vite maintenant,  créer les conditions de grand rassemblement – de tous les fils de la RCA – soient consolidées autour de la paix et faire en sorte que la nation se mette au travail  surtout dans un climat sécuritaire. On doit s’assurer que Bangui est pacifié » a confié le Chef de l’Etat béninois.

En lui rappelant les conseils prodigués par son homologue du Burkina Faso, le président Blaise Compaoré, le président Boni Yayio a estimé que Michel Djotodia a bien reçu ses conseils et doit faire en sorte que le partenariat avec la sous-région, notamment la Cemac qui joue un rôle extrêmement important, soit consolidé. La mise en place du plan de Libreville, du schéma mis en place et qui consiste à remplir la mission à lui confier pendant cette transition. A ce propos, Michel Djotodia s’est engagé à constituer une équipe solide, avec le premier ministre, pour réussir cette transition.

« La recommandation que je lui faite, c’est de tout fait pour informer, sensibiliser toute la communauté internationale en commençant par la communauté économique régionale à laquelle appartienne la RCA, la Cemac qui est à l’origine du sommet de Libreville et qui pilote ce dossier » a expliqué Boni Yayi.

Aussi, avec assurance le président Boni Yayi réaffirme l’intérêt de la communauté internationale sur le dossier centrafricain. « Le signal fort, c’est cette ouverture qui doit être noté au niveau de la communauté internationale, de manière à ce que de Bruxelles (ndlr :l’Union européenne) jusqu’à New-York (ndlr : Nations-Unies) en passant par Addis-Abéba (ndlr : la Commission de l’Union africaine) que nous puissions absolument partager la même vision et parler d’une seule voix de manière à coaliser nos forces, nos moyens pour que la République centrafricaine soit renforcée au niveau de la paix et de la sécurité pour que le peuple centrafricain puisse retrouver le chemin de sa prospérité » a-t-il conseillé.

SOS de Cotonou pour barrer la voie à la famine

Lors de sa 38ème session, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a primé le président Boni Yayi pour ses actions contre la faim. A ce sujet, les autorités centrafricaines par la voix de Mme Marie-Noëlle Nokaya – Ministre centrafricain du Développement de l’Agriculture – mettent un accent particulier sur la situation socio-sanitaire que traverse actuellement la Centrafrique surtout avec les pressions qui fusent de toute part. En l’état actuel, la grande inquiétude est relative à une éventuelle crise alimentaire en Centrafrique.

« Avec la situation que notre pays a connu, il se trouve que la Centrafrique est suspendue au niveau de l’Union africaine. Aujourd’hui, toute la communauté internationale n’accorde pas d’attention à la souffrance, à la vulnérabilité de notre population. Et cette suspension qui continue à peser sur nous, fait que nous risquons de traverser une période très difficile de famine si nous ratons les deux ou trois  prochains mois de culture agricole. C’est pour cela que nous avons lancé un cri de cœur au président Boni Yayi parce qu’il a été non seulement le président de l’Union africaine mais aussi, il est passionné de l’avenir de l’Afrique » a exprimé la ministre centrafricaine à l’endroit des journalistes présents.

En référence à l’esprit de convivialité et de solidarité prôné par Boni Yayi dans son intervention, la ministre centrafricaine invite ce dernier à poursuivre le plaidoyer auprès de la communauté internationale pour que la suspension imposée à la RCA ne greffe pas sur la population centrafricaine. « Parce que c’est une souffrance pour notre peuple. La famine est la plus grave crise que l’humanité ne doit pas connaître. Monsieur le Président, nous comptons beaucoup sur vous et sur votre plaidoyer pour qu’on puisse revoir cette suspension par rapport au peuple centrafricain qui aujourd’hui risque de connaître la famine » a-t-elle imploré.

Ce cri de cœur lancé à Cotonou n’est pas tombé dans les oreilles de sourd ; le président Boni a rassuré le président centrafricain et sa délégation : « Je suis convaincu que ce SOS que vous lancez sera entendu par la Communauté internationale. Je crois surtout qu’après votre départ, je ne manquerai pas de faire mon rapport au Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon qui d’ailleurs se prépare à faire le point au Conseil de sécurité le 31 Juillet 2013. En ce qui concerne la République centrafricaine, par rapport aux aspects liés à la situation sécuritaire, à la prise en charge des déplacés, des réfugiés, etc. Je voudrais vous rassurer sur cette question de famine en transmettant l’engagement que vous avez pris devant moi, de réussir la transition ; je crois qu’avec ce rôle de leadership – s’il est noté – je suis convaincu que la communauté internationale sera de votre côté, et je rendrai compte également à la Présidente de l’Union africaine et au Premier ministre éthiopien sans oublier mes chers collègues de l’Afrique centrale » a-t-il rassuré.

François Bozizé peut sans crainte rentrer au bercail…

Par rapport à l’éventuel retour en Centrafrique du président déchu, François Bozizé, Michel Djotodia précise qu’il ne s’oppose aucunement du retour au bercail de son prédécesseur. « Bozizé est un Centrafricain qui peut revenir chez lui sans problème ; nous n’allons pas nous opposer son retour » a-t-il rassuré.

Aline ASSANKPON


Un commentaire

  1. Bonjour à toute l’équipe de rédaction,
    Juste pour vous féliciter pour le lancement de votre nouveau site web. Nous espérons par votre biais lire toutes les dernières nouvelles.

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